Monfils, sa bataille
Vendredi soir, il était triste. Mais aujourd’hui, Gaël Monfils peut sourire car il est sur la bonne voie.
La logique a été respectée. Le Français, véritable révélation de cette édition 2008, s’est incliné en demi-finale de Roland-Garros, face au numéro un mondial, Roger Federer. Une sortie par la grande porte. En plus de se réjouir de terminer dans le dernier carré d’un tournoi du Grand Chelem, Gaël se doit d’apprécier le chemin accompli. Les trois dernière années n’ont pas toujours été faciles à vivre, mais elles ont au moins permis au prodige prétentieux de se forger un moral d’humble champion.
En 2005, tari d’éloges par les connaisseurs, suite à son titre de champion du monde junior, il arrive pour ses premiers Internationaux de France, un peu trop sûr de lui. La France en mal d’un vrai champion depuis vingt ans, le décrivait comme le nouveau Yannick Noah. Attendu comme le messie, sa jeunesse l’a sûrement poussé à se surestimer. Dès le premier tour, Guillermo Canas, vieux briscard du circuit, s’empresse de lui faire comprendre en le corrigeant en trois sets. Retour sur terre, battu.
C’est une désillusion et s’ensuit alors une bataille de Gaël contre tout ce qui fait tourner la tête d’un jeune adulte encore trop immature.
La gloire, il faudra l’oublier un instant, et gravir moins vite pour ne pas tomber trop vite de l’échelle.
Les contrats mirobolants, qu’on propose à tout sportif prometteur, attendront aussi, car l’argent peut se révéler être un piège.
Une bataille, aussi, pour retrouver son coach, Thierry Champion. Après une collaboration fructueuse qui lui avait permis d’atteindre le 23e rang mondial, Monfils avait décidé de quitter la Team Lagardère. Mais le tennisman comprend très vite qu’aucun autre entraîneur ne le connaît aussi bien que Champion et montre son envie de revenir.
La Team Lagardère le laisse mijoter quelques temps avant de le réintégrer, afin qu’il comprenne que personne n’est à sa disposition. Gaël fait donc son retour sur la pointe des pieds : oubliées les fanfaronnades ! Et cela lui réussit au vu de sa prestation à Roland-Garros : le joueur, toujours aussi décontracté, a su tracer sa route tranquillement mais sûrement. Alors, bien sûr, les médias, assoiffés de sensationnel, ne l’ont pas lâché d’une semelle… mais il n’a pas fait pas la même erreur deux fois !
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