Pour le meilleur...
Mes biens chers frères, mes biens chères sœurs, nous avons été réunis le 3 juillet 2008 sous l’égide de la Fédération française de football pour être les témoins impuissants du renouvellement des vœux de mariage entre Raymond Domenech et notre chère équipe de France.
Raymond et l’équipe de France se sont rencontrés en 1993 par le biais de sa petite soeur l’équipe espoir. Privée de coupe du monde américaine suite à une frappe bulgare aussi puissante qu’ inattendue sous la barre transversale, l’équipe de France, est à l’époque en pleine dépression post traumatique. C’est donc logiquement qu’elle décide de se séparer de celui qui partage sa vie, Gérard Houiller pour s’engager avec son adjoint, un certain Aimé Jacquet. On croit à cette époque que cette relation ne va être qu’une courte passade. Que nenni, son histoire d’amour avec Aimé, le bien nommé, va en effet durer cinq ans pour aboutir en 1998 à la naissance d’une splendide Coupe du monde qui s’apprête à célébrer dans quelques jours du côté du Stade de France son dixième anniversaire.
Le bilan de sa relation avec l’équipe de France espoir, malgré plusieurs générations de joueurs d’exception passées entre ses mains est particulièrement navrant. Aucun titre majeur, si ce n’est deux petits Tournois de Toulon, une maigre place de finaliste de l’Euro espoir 2002 et un pauvre quart de finale aux JO d’Atlanta en 1996.
C’est le 12 juillet 2004, au lendemain de la naissance de sa fille « Victoire » (il faut oser...) issue de sa relation avec la journaliste Estelle Denis, que les instances dirigeantes du football français le choisissent pour redonner à l’équipe de France une nouvelle jeunesse après la mise à la retraite de glorieux anciens suite à un Euro 2004 particulièrement décevant. Les qualifications pour la coupe du monde 2006 très mal engagées, il est contraint de renoncer à son programme de rajeunissement des cadres en rappelant Zidane, Thuram et Makélélé pour lui permettre de décrocher son billet pour l’Allemagne. Sa campagne mondiale, démarre laborieusement contre la Suisse et la Corée du sud mais la présence d’un Zidane exceptionnel lui permet tout de même de se défaire ensuite de l’Espagne, du Brésil et du Portugal pour faire atteindre à son équipe la finale de la compétition. Seuls la tête de Materrazi, celle de Zidane sur la poitrine de ce dernier, et un tir au but de David Trézéguet sur la transversale de Buffon l’empêcheront d’offrir à son équipe de France une deuxième étoile sur son maillot.
Fort de ce bon résultat, il est autorisé à poursuivre son aventure avec sa chère et tendre pour l’emmener cette fois en Autriche et en Suisse pour l’Euro 2008. Peut-être par jalousie ou par paranoïa pathologique, il se coupe littéralement du monde en se bunkerisant littéralement avec elle dans l’hotel Mirador (ça ne s’invente pas...). Il espère alors dans ces conditions rééditer la performance de 2006 mais cette fois l’amalgame entre les anciens et les plus jeunes ne prend pas. Avec un match nul, dans tous les sens du terme, contre la Roumanie, une défaite cinglante contre les Pays Bas et un match véritablement cauchemardesque contre l’Italie, Domenech réalise une phase finale tout proprement indigne du statut de l’équipe de France qui n’est pas sans rappeler l’édition pour le moins calamiteuse de la Coupe du monde 2002.
Au soir de l’élimination, alors que son équipe de France et ses supporters étaient encore sous le choc d’une piteuse élimination, comme pour mieux détourner l’attention des journalistes et de l’opinion publique de son échec retentissant, ce soit disant grand communicant commet la provocation de trop pour ne pas dire la faute goût de demander sa compagne en mariage.
Malgré une absence abyssale de remise en cause de ses propres choix tactiques, des non sélections incompréhensibles pour des raisons obscures de certains joueurs talentueux comme Mexès ou Trézéguet, c’est à cet ancien « boucher » à moustache quand il était joueur, au palmarès famélique en tant qu’entraineur que la grande famille du football français dans son ensemble (à savoir la FFF, la DTN et la LFP) a décidé de confier à nouveau le destin de l’équipe de France pour les deux prochaines années. Le manque d’habileté des anciens de France 98 pour pousser la candidature de Didier Deschamps ainsi que la défiance de l’influent Michel Platini envers cette génération dorée qui a éclipsée la sienne, ajouté à ça le coût prohibitif pour la Fédération d’une rupture de contrat expliquent certainement ce choix réellement discutable de maintenir Raymond Domenech à la tête des Bleus.
Néanmoins, pour la phase de qualification de la Coupe du monde 2010 qui s’annonce, comme tout bon supporter des bleus qui se respecte on ne peut que souhaiter à Raymond Domenech et à l’équipe de France d’être unis pour le meilleur comme il y a deux ans en Allemagne tout en essayant d’éviter le pire comme lors de cet abominable Euro. Faute de quoi, il sera enfin temps, pour préparer les échéances de 2012 et 2014, de faire appel à des entraineurs de talents comme Blanc, Deschamps ou encore Wenger qui, bien que non disciples de la grande secte de la direction technique nationale ont, eux, un palmarès éloquent inspirant le respect et une vision du football légèrement plus tournée vers l’offensive et le spectacle.
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