Pourquoi je mise sur le Brésil...

A quelques jours de l’ouverture de la dix-neuvième coupe du monde de football de la FIFA, la planète du ballon rond commence déjà à frémir d’impatience et les pronostics vont bon train. L’Espagne de Vicente Del Bosque et le Brésil de Dunga font figure de favori (voir mon article 100 jours pour convaincre) et quel spectacle constituerait une finale entre les deux nations ! A titre personnel, si je ne vois pas la Roja atteindre un tel stade, je mise sans aucune hésitation sur une victoire finale du Brésil, le 11 juillet, à Soccer City. La Seleçao dispose de tous les arguments sportifs mais aussi statistiques, pour coudre au maillot auriverde une sixième étoile, après les succès de 1958,1962,1970,1994 et 2002.
1 - La loi des séries leur est favorable. Non, dans le football, la loi de la série ne peut être assimilée à un jeu de tarot marseillais ou un exercice de voyance. Or, depuis le premier mondial uruguayen, d’ailleurs remporté par le pays organisateur, jamais une sélection européenne ne s’est imposée hors du vieux continent. L’Uruguay en 1930 et 1950, le Brésil en 1962 et 1970, l’Argentine en 1978 et 1986, le Brésil à nouveau en 1994 et 2002 : toutes les éditions de la coupe du monde de la FIFA qui se sont tenus en Amérique ou en Asie ont accouché d’une victoire finale des sud-américains. Or, à ce que je sache, l’Afrique du Sud n’est pas en Europe.
En outre, (attention, le théorème est complexe) la sélection nationale du lauréat du ballon d’or de l’année qui précède une coupe du monde ne décroche jamais le trophée l’année d’après. Donc, Messi, ballon d’or en 2009 porte poisse à l’Argentine, qui déjà handicapée par un sélectionneur qui semble-t-il, choisi son équipe en tirant la courte paille, perd toute chance de triompher au Cap de Bonne Espérance cet été. Ne reste que le Brésil et l’Uruguay mais si on voit mal la bande à Forlan passer la phase de poules (ils sont dans le groupe de la France tout de même...ah bon bah oui alors passer le premier tour admettons) alors décrocher un troisième titre...
2 - Parce qu’ils ont la meilleure défense du monde. Si le Brésil est habituellement apprécié pour ses vertus offensives, cette Seleçao cru 2010 se distingue par un dispositif défensif défiant toute concurrence (sauf la Grèce évidemment qui jouera comme à son habitude en 8-1-1). A l’image de son sélectionneur, Dunga, milieu défensif rugueux champion du monde 1994, qui vit sa première expérience professionnelle en tant qu’entraîneur, le Brésil en a fini avec les fioritures, a remballé dans les placards la samba et le foot de plage et cultive une culture de la gagne (non non je ne parle pas de l’Allemagne) au profit du beau jeu, ce qui a don d’exaspérer la presse brésilienne. S’il faut jouer sale pour gagner, nous le ferons, ce qui compte avec la Coupe, c’est gagner ! a déclaré Luis Fabiano, l’avant centre sévillan passé par Rennes en 201-2002 (ah si si je vous assure, vous ne l’avez pas vu ? Non bah c’est normal, il était occupé à cirer le banc).
En conséquence de cause, les auriverdes ont terminé leur campagne de qualification en tête de la zone AmSud avec en prime la meilleure défense (11 buts encaissés seulement contre 16 pour le Paraguay deuxième) ! Il faut dire que Dunga dispose du meilleur côté droit du monde (avec Maicon et Daniel Alves), d’une charnière centrale solide (Lucio et Juan) et d’un arrière gauche capable d’insuffler un dynamisme sans pareil lors de ses montées offensives, un certain Michel Bastos, auteur d’un but somptueux cette semaine face au Zimbabwe sur coup-franc, un véritable missile qui a failli percer le filet du portier africain enregistré à 139km/h (voir vidéo).
3 - Parce que le "carré magique" de 2006 passera l’été devant la télé. Kaka-Adriano-Ronaldinho-Ronaldo : le carré magique de 2006, celui qui devait à coup sur ramener la coupe du monde à Brasilia, a fait son temps et, à l’exception du ballon d’or 2007, passera l’été devant la télévision. La sélection de Carlos Parreira avait trébuché en quarts de finale contre la France, un cataclysme pour une équipe largement favorite. A son arrivée, contestée, Dunga a remis les choses au point : finis les frasques et l’accumulation de stars, place à la rigueur, au sérieux, exit les stars place aux joueurs de l’ombre tant qu’ils forment un collectif et une équipe qui gagne. En toute logique, Ronaldinho et Adriano n’ont pas été retenus, (Ronaldo non plus, retenu au Brésil en raison d’une cure d’amaigrissement tout frais payés par les Corinthians) ainsi que Pato, qui revient certes de blessure.
A la place, un 4-4-2 efficace, avec un milieu de terrain peut-être trop faible mais compensé par une charnière Maicon-Juan-Lucio-Bastos infranchissable, un duo Luis Fabiano-Robinho (l’ancien Citizen qui peut être remplacé par Grafite ou Nilmar) certes pas aussi talentueux que la fourmilière argentine en attaque mais la plus efficace des éliminatoires zone Amsud et Kaka en milieu offensif gauche qui devra retrouver son niveau d’antan après une saison mièvre avec le Real (voir mon onze flop de la saison) pour compléter la Seleçao idéale de Dunga.
Retrouvez dans son contexte original sur le blog de l’auteur, L’Offensif.
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