Romario, le grand « petit » tourne la page
Il a fait rêver, il a fait jaser... Mais surtout il a marqué beaucoup de buts. Plus de 1000 comme le roi Pelé avant lui. A 42 ans, il vient (enfin ?) d’annoncer sa retraite.
Il s’appelle Romário de Souza Faria, mais il est plus implement connu sous le nom de Romario. Crampons aux pieds, celui que l’on surnommait Baixinho (en portugais, le petit, en raison de sa taille : 1,69m) a fait rêver les amoureux de football (et les autres) partout dans le monde.
Né dans un quartier de la banlieue de Rio le 29 janvier 1966, il est l’exemple même du footballeur brésilien devenu icône. Il apprend à jouer dans la rue et le ballon rond lui permet d’échapper à des conditions de vie "difficiles".
Son éclosion médiatique internationale remonte à la Coupe du monde 1994, aux Etats-Unis. Avec son compère Bebeto, à la pointe de l’attaque auriverde, il marque 5 buts en 7 matches et conquiert le titre de champion du monde (ah, le geste du bébé bercé, en l’honneur de Bebto justement). Un couronnement mérité et attendu.
Attendu parce que, dès son arrivée en Europe, au PSV Eindhoven, en 1988, Romario explose. En 109 matches dans le club néerlandais, il score à 98 reprises, soit une moyenne exceptionnelle de presque un but par match ! Son transfert au FC Barcelone en 1993 le propulsera donc au sommet. Là encore, il enfile les buts comme d’autres enfilent les perles (34 en 46 rencontres). Sous les ordres de Johann Cruyff, Romario devient l’idole de tout le peuple barcelonais, à qui il offre un championnat d’Espagne au sein de la légendaire Dream Team du Barça. Seule ombre au tableau, une finale de C1 perdue contre le Milan AC (4-0)...
Des déhanchements sur et en dehors des terrains
Qu’importe, il permet à la Selecao de conquérir le titre mondial, 24 ans après la dernière consécration d’une équipe emmenée par un certain Pelé. Pelé, le nom est lâché. Le roi Pelé, le meilleur joueur des années 1960-1970, et bien plus encore, a trouvé son successeur au Brésil. Toujours en 1994, Romario est d’ailleurs élu "meilleur joueur de l’année" par la Fifa.
Pourtant, la comparaison avec Pelé ne s’étend pas à l’infini. Car, au-delà de son talent naturel, Romario, c’est aussi un joueur imprévisible, au caractère bien trempé. Sur et en dehors des terrains. Ainsi, ses déhanchements ont régulièrement fait le bonheur des boîtes de nuit. Mais, comme il le dit lui-même, il est comme tout Brésilien : "J’aime les femmes, sortir, m’amuser. C’est pour ça que le peuple s’identifie à moi." Ce n’est pas Ronaldinho qui dira aujourd’hui le contraire. Ses liaisons successives, demandes de reconnaissance en paternité, ou procédures pour non-paiement de pensions alimentaires, ont fait les choux-gras des gazettes à sensation. Finalement, il n’est qu’une star de son époque. Et puis, cela n’altère pas toutes ses performances sur le terrain. Quoique...
L’après Coupe du monde 1994 marque en quelque sorte le "déclin" de Romario. Les mauvais gestes se multiplient : bagarre avec son ex-ami Edmundo, gifle à l’un de ses coéquipiers, coup adressé à un supporter à l’entraînement. Ses différents entraîneurs ne sont pas épargnés : il contraint Vanderlei Luxemburgo à quitter Flamengo, il fait peindre des caricatures de Zagallo et Zico assis sur les WC dans une discothèque de sa propriété, parce qu’il n’a pas été convoqué au Mondial 1998 et enfin, il se fâche avec Luiz Felipe Scolari, qui l’avait initialement convoqué dans le groupe brésilien et lui avait confié le brassard de capitaine, avant de se passer définitivement de lui pour former l’équipe qui remportera la Coupe du monde 2002.
La barre des 1000 buts
Finalement, Romario n’aura donc participé qu’à deux Coupes du monde. Frustrant... Depuis cette époque, il a enchaîné les clubs (9 depuis janvier 2003), au Brésil bien sûr, mais aussi en Australie, aux Etats-Unis ou au Qatar...
Cette carrière qui n’en finit plus n’est liée qu’à un objectif : passer la barre des 1000 buts en compétition et ainsi rejoindre (une fois de plus, est-on tenté de dire) Pelé. Entre ses calculs personnels et ceux de la Fifa, on pouvait noter une certaine différence, mais le dimanche 20 mai 2007, il marque enfin sur penalty, ce qu’il considère comme étant le millième but de sa carrière avec son club de Vasco de Gama contre l’équipe de Sport, dans le championnat brésilien. Un chiffre qui a bel et bien été par la suite reconnu par la Fifa, et qui le fait donc entrer un peu plus dans la légende.
Devenu entraîneur/joueur de son club de toujours, Vasco, en octobre dernier, il a finalement annoncé la semaine dernière qu’il partait à la retraite. Une petite phrase, qui colle bien au personnage, aura suffi : "A partir du 30 mars, je serai au chômage." Mais il n’y a pas à se faire de souci pour lui puisque, comme il l’a annoncé, Romario commencera par prendre des vacances dès lundi avec un grand groupe d’amis à Curaçao (Antilles néerlandaises). Il y a des pages plus difficiles à tourner. Et quoi qu’il en soit, le "petit" restera un grand à tout jamais.
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