Sport : de Coubertin, ou racisme ?
La compétition dans le sport est un élan vital qui consiste à désirer égaler et dépasser un concurrent. Devenir le meilleur. Telle est l’ambition du compétiteur. Pour ce faire, son agressivité, sa combativité sont ses meilleures armes. Mais cette philosophie du sport fait place dorénavant à des termes tels que racisme, xénophobie, antisémitisme, incitation à la violence, etc.
Petit rappel civique : selon la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen : « Tous les hommes naissent libres et égaux en dignité et en droit » (26 août 1789). Y déroger est considéré comme une infraction pénalement répressible, strictement interdite, que ce soit en France, dans les Etats de L’Union européenne, ou dans tout pays où la démocratie est de rigueur.
Alors, comment se fait-il qu’il est possible à l’heure actuelle, et depuis de nombreuses années, d’enfreindre ces lois le plus simplement du monde sans être perturbé par quelque sanction que ce soit ?
George Vecsey, journaliste au New York Times, s’horrifiait déjà des actes racistes et violents dans les stades. Dans l’un de ses articles, le 9 février 2003, il déplore que ces « actes barbares » deviennent par trop monnaie courante. Pire. Cela avait tendance à se banaliser. « Des drapeaux à croix gammée nazie ont été brandis dans des stades en Espagne et en Russie ».
Quelques faits :
- Des joueurs d’origine africaine ont été accueillis par des spectateurs imitant des cris de singes, jetant des peaux de banane ou proférant des injures expressément racistes
- Des manifestations d’antisémitisme de la part de supporters se traitant réciproquement de « juifs » et brandissant des banderoles néonazies et néofascistes dans les stades
- La prolifération de graffitis racistes a été observée dans les stades de football
- L’Ivoirien de Messine, Marc Zoro, 21 ans, lors d’un match, s’est saisi du ballon à la 67e minute de jeu et s’est dirigé vers le 4e arbitre avec l’intention de quitter la pelouse, excédé par les insultes racistes des supporters de l’Inter Milan dont il était la cible depuis le début du match.
- Plusieurs championnats européens ont récemment été le théâtre d’insultes racistes proférées à l’encontre de joueurs, en Italie, en Espagne et aux Pays-Bas notamment.
- 17 janvier 2005 : Paolo Di Canio de la Lazio Rome (ce joueur avait écrit dans son autobiographie qu’il était "fasciné" par Mussolini et que l’ancien dictateur italien avait été "profondément incompris") adresse un salut fasciste au public du stade olympique de Rome, lors du bouillant derby Lazio Roma.
- Il réitère son geste quelque temps plus tard, lors d’un autre derby contre l’AS Roma. Sanction ? 10 000 euros d’amende (somme astronomique). La commission a infligé la même amende à la Lazio. (Elle brasse des millions d’euros)...
- 11 décembre 2005 : Comme dans la pub, il remet ça. Lors du match de championnat à Livourne, à nouveau il salue ses supporters du même geste fasciste. Sanction ? 10 000 euros d’amende (attention à ne pas le ruiner) et une suspension de match (Va-t-il en profiter pour faire un petit tour en jet privé avec sa fiancée ?)
- La semaine suivante, (sacré Paolo, encore ?) au cours de la rencontre Lazio-Juventus Turin, au stade olympique de Rome, « il remet ça » . Ce Paolo, quel showman ! Quatre fois de suite. Et toujours autant d’entrain... Et surtout pas vraiment de sanction...
- D’autres incidents (déplorons qu’on n’en parle pas plus dans les unes de la presse). François Ciccolini. Le 4 mars 2005, nous apprenons par la presse que l’entraîneur du SC Bastia a eu « un bref moment d’égarement ». Il attaque verbalement le milieu de terrain parisien Lorik Cana lors de la rencontre de la 27e journée du Championnat de France de Ligue 1 entre le PSG et Bastia (1-0), le traitant « d’Albanais de merde ». Conséquence ? Une suspension ferme de deux matchs.
Mais où se cachent les vraies sanctions ?
Mais où se cache donc les vraies sanctions ?
À part Bartez, qui a été suspendu pour six mois, pour avoir craché sur un arbitre, il existe peu de sanctions réelles, sérieuses, graves, lourdes... pour des actes ignobles, strictement interdits, qui portent atteinte à la condition et à la dignité humaines.
Selon l’AFP : « Le vice-président de l’UEFA, le Norvégien Per Ravn Omdal, a menacé les clubs "laxistes" envers le racisme "d’exclusion pure et simple" des compétitions européennes. "L’UEFA est prête à mettre en oeuvre des sanctions qui iront de l’amende à la fermeture de stade, et même à l’interdiction faite aux équipes de participer aux compétitions, si des incidents devaient se répéter aux mêmes endroits ». Oui, mais quand ?
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