Vendredi 13 : massacre à la tronçonneuse
Ce que l’on avait lieu de craindre est arrivé. L’équipe de France, figée dans ses schémas dépassés, et par ses joueurs vieillissants n’a pas tenu le choc face à des Hollandais plus jeunes, plus costauds, plus rapides, et portés au jeu, par un système de jeu audacieux et offensif. Toute la différence entre un bon entraineur, capable, au cours d’un match, de percevoir les faiblesses de l’adversaire et de réorganiser son équipe en conséquence, et la rigidité d’un entraineur dépassé, incapable de voir ce que tout bon amateur de foot constate depuis de nombreux matches.
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Le match était perdu dès l’annonce de la composition des équipes.
Ne pas voir, comme l’ont vu des millions d’afficionados, que Sagnol est, depuis des semaines, totalement à la rue, que Malouda ne sert strictement à rien qu’à perdre des ballons (et faire des fautes de marquage), qu’il manque un ou des joueurs de liaison entre un milieu famélique où seul le vieux Makelele est encore capable d’orienter le jeu vers l’avant, et des attaquants isolés et trop individualistes, laisser Benzema sur la touche ; on se demande ce que Domenech, à part distiller des phrases sybillines dans les conférences de presse, est capable de percevoir sur un terrain.
Ne parlons même pas de l’épouvantable "coaching", qui, alors qu’il sortait (enfin) Malouda, inutile depuis le début de la compétition, le remplaçait par... Gomis, voué, lui aussi, aux inutiles combats d’attaquants coupés du reste de l’équipe, d’autant qu’il en profitait pour isoler Ribery, notre rare attaquant dangereux dans l’axe, sur l’aile gauche, se privant de ses accélérations et ses remises près de la surface adverse.
Une question se pose alors : quel est le véritable rôle et le pouvoir d’action de Raymond Domenech ?
Soit, comme l’ont rapporté de nombreux journalistes, il ne fait qu’entériner les choix des "tauliers" champions du monde (Sagnol, Thuram, Gallas, Makelele, Henry), qui imposent leur équipe et leur schéma ; et alors, il n’est qu’un porte-voix, acceptant de jouer un rôle fantoche, sans aucun pouvoir. Soit c’est lui qui la faculté de composer l’équipe, et il fait alors preuve de sa totale incompétence, en refusant de voir ce qui saute aux yeux de tout supporter un peu averti.
On ne pouvait certes pas s’attendre forcément à la défaillance de Lilian Thuram, totalement dépassé par la vitesse et la percussion de super joueurs comme Van Nistelrooy, Van Persie, Robben ; ses performances jusque là avaient été rassurantes.
Les champions du monde ont vieilli, ils ont surtout perdu Zidane, et aucun système n’a été mis en place pour compenser cette perte.
Toulalan, très bon défensivement, est incapable de faire une passe vers l’avant, Malouda, on le sait, totalement inutile ; les attaquants se retrouvent livrés à leur sort, avec un espace énorme entre eux et le bloc défensif. L’entrée de Govou a été bénéfique par rapport au consternant match contre la Roumanie ; il fallait essayer d’y adjoindre Nasri (à la place de Malouda), pour épauler Ribery dans son rôle d’accélérateur de liaison.
Sagnol devait être laissé sur la touche, au profit de Lassana Diarra, et Benzema aligné en attaque, devant une défense hollandaise qui semblait assez dépasée à chaque accélération.
Il est vrai que le penalty non accordé pour une indiscutable faute de main, que seul l’arbitre n’a pas vu, aurait changé le cours du match ; mais, globalement, face à une équipe jeune, costaud, technique, et terriblement percutante en attaque, les Bleus ne faisaient pas le poids : ni physique, ni collectif.
Toute la différence de potentiel offensif entre les deux équipes se situe dans la comparaison entre l’énorme occasion manquée de Thierry Henry sur un lob foiré, et le but de Robben, marqué dans un angle impossible, entre deux défenseurs, et battant un Coupet totalement dépassé.
La messe est dite. 4 à 1, c’est lourd, et ça risque de marquer les esprits, avant un France-Italie qui ne sera joué que pour la gloire, si les Roumains s’imposent face à des Hollandais sûrs de leur 1ère place du groupe, faisant tourner les joueurs, et se réservant pour le 1/4 de finale.
Sinon, les Français peuvent encore se qualifier en battant les Italiens, qu’on a vu également vieillissants et laborieux. Pour cela, encore faudrait-il que Domenech prenne, enfin, les décisions qui s’imposent, sans hésiter.
Coupet peut être remplacé par Mandanda, Sagnol par L. Diarra, Malouda par Nasri, Benzema aligné en attaque avec Henry, Ribery replacé plus dans l’axe...
Soit l’entraineur assume enfin sa fonction, et prend, quitte à bousculer les "tauliers" de la génération finissante, les décisions qui s’imposent, soit l’équipe de France sera renvoyée d’un tournoi où, de toutes façons, elle n’avait pas beaucoup de chances d’aller bien loin.
Mais, déjà, notre destin ne nous appartient plus : ce sont les Roumains qui l’ont dans leurs pieds...
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