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Accueil du site > Culture & Loisirs > Voyages > Madagascar nostalgie...

Madagascar nostalgie...

Si le prix du voyage est élevé, la récompense, dans notre accueil chaleureux dès notre arrivée à Ivato dépasse déjà toute nos espérances. La suite ne démentira jamais notre premier sentiment.

Bouleversés ! C'est peut-être ou peut-être pas le meilleur mot qui qualifie notre petite épopée dans ce pays étonnant, attachant, si différent du nôtre.

Madagascar, l'île rouge par la couleur dominante de son sol chargé en latérite (brique) nous a offert une panoplie de couleurs, de bruits, d'odeurs.

Artisanat local

Couleurs : rouge comme dit pour le sol et la brique utilisée dans toutes les constructions, noire pour le charbon de bois consommé dans la majorité des foyers malgaches, vert pour les rizières et les cultures, multicolores pour les arbres à fleurs et à fruits qui peuplent l'île, étoffes bigarrées pour les habitants des villes et des campagnes.

Bruits : les aboiements des chiens qui peuplent la nuit, le chant des nombreux coqs qui commence dès 4H30 le matin, les bruits des moteurs des trop nombreux véhicules circulant difficilement dans les rues des grandes villes, les cris des enfants sur le chemin de l'école, le claquement sec et répété des massettes frappant le granit.

Odeurs : Tananarive, la capitale vous prend fortement à la gorge et aux narines, la pollution due aux moteurs des vieux véhicules, ajoutée à celle des nombreux brûlis de végétaux et d'ordures, l'odeur des étals de viandes ou de poissons.

 

Tana le quartier universitaire

Après un premier passage de 3 semaines en 2010 où j'avais pu mesurer l'ampleur du fossé entre nos cultures, je craignais une laborieuse adaptation pour mon épouse, peu habituée à ce mode de vie. Mais c'est avec une facilité déconcertante qu'elle s'est adaptée aux us et coutumes malgaches. Imprégnés dans une communauté d'un quartier populaire, extérieur au centre ville, nous avons pu apprécier la gentillesse naturelle quoique un peu roublarde des habitants.

Lors de nos promenades pédestres quasi journalières dans des lieux agréablement sordides pour nos yeux de dits civilisés, les sourires, les "bonjour madame, bonjour monsieur, comment allez-vous ?" Bien, merci et vous ? "Cà va, merci"

Le moindre sourire amène un sourire ou un rire spontané, jamais moqueur.

Les enfants, souvent sales et pouilleux mais tellement avenants sont toujours une réjouissance pour nos regards étrangers à ce spectacle. Jamais une main, ni même un regard quémandeur, si le rose n'apparaît pas dans leur vie, au moins ont-ils cette dignité de ne pas mendier.

Si certains quartiers de Tana peuvent ressembler à la cour des miracles, il en est de même dans toutes les grandes métropoles. En effet la capitale malgache compte, avec sa périphérie plus de deux millions d'habitants.

On peut presque dire que Tananarive est une ville à la campagne. Lorsqu'on passe d'un quartier à un autre on traverse des champs de cultures maraîchères, puis des rizières, on croise des charrettes tirées par des zébus, on voit d'innombrables piétons, on longe des lacs, on escalade des collines de granit en ébullition permanente peuplées de silhouettes besogneuses.

 

Carrière de granit

Nos hôtes, fervents catholiques, n'ont pas manqué de nous inviter à assister la messe du Père Pédro. Akamasoa, qu'on peut traduire par les bons amis est une oeuvre grandiose et sans doute nécessaire, même si le côté un peu trop spectacle de la grand messe (environ 8000 personnes) animée par le Père Pédro nous a laissé comme un petit malaise. Cette remarque est une opinion personnelle et n'engage que son auteur. Certains de nos amis qui fréquentent Akamasoa depuis de nombreuses années sont d'un tout autre avis que le nôtre.

 

 

 

Accompagnés par nos hôtes, nous avons découvert le Rova, le palais de la reine juché sur la plus haute colline de la capitale malgache. L'édifice réhabilité est à visiter sans faute. S'il domine la ville et offre une diversité de panoramas, il a aussi cette particularité d'être visible à des kilomètres lorsqu'on se dirige vers Tananarive.

 

Quel plaisir de déambuler dans les artères commerçantes, visiter les marchés, faire ses courses dans les centres commerciaux ou dans les quartiers populaires, utiliser les transports locaux.

Tenter de se familiariser avec l'argent du pays, l'ariary, est un peu délicat car les gens parlent toujours en FMG (le franc malgache remplacé depuis 2003), attention car l'ariary équivaut a 5 fmg :

2500 fmg = 500 ariary. Si l'on ajoute que le malgache est malicieux, il faut se montrer prudent et organisé.

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Couleurs du marché

Nos quelques réticences concernent en premier lieu la pollution, la pauvreté évidente et la saleté commune a tous les quartiers populaires de la ville a l'exception d'Akamasoa.

Aucune ombre dans notre voyage à Madagascar malgré le premier tour des élections présidentielles et malgré cette triste affaire de lynchage à Nosy be au nord du pays.

A suivre, un petit périple vers l'Ouest de la Grande Ile...


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6 réactions à cet article    


  • en.transit 2 novembre 2013 20:04

    Je n’ai pas trouvé Tana sale, les gens balaient le trottoir devant leur maison, les ordures sont récupérées dans des conteners au bord des routes, je m’attendais à bien pire...étant donné le manque de tout. Par contre la pollution due aux vieux véhicules est terrible ainsi que les embouteillages. C’est une ville déroutante, bizarre surtout la nuit à cause d’une obscurité à laquelle nous ne sommes plus habitués. Pour le reste, je garde un excellent souvenir de ce pays : des découvertes , des paysages, des animaux extraordinaires, des Malgaches charmants (en rando en montagne avec mon petit sac à dos, ils me demandaient avec inquiétude si je n’étais pas trop fatiguée alors qu’ils montaient une côte infernale pieds nus avec 50 kgs sur le dos....).

     J’attends la suite de votre voyage.


    • Jean-François Dedieu Jean-François Dedieu 27 novembre 2013 04:45

      Un lynchage (3 brûlés vifs pour rien) à Nosy Bé. Un couple de restaurateurs assassinés à Tuléar. Des touristes régulièrement dépouillés (Nosy bé dernièrement encore, Diego ces jours-ci). Nous vivons une époque à part, une régression mondiale et ces jolies impressions de voyage qui étaient une réalité semblent du coup très anachroniques. Il ne faut plus y aller ! Ne venez pas non plus à Mayotte où l’Etat n’assure pas la sécurité (atteintes aux personnes, touristes attaqués en brousse, Mamoudzou 4ème ville cambriolée de France)... Surtout n’allez pas croire les livrets dit d’accueil, celui du vice-rectorat par exemple. Est-ce que l’animosité exacerbée des défavorisés répond au cynisme toujours plus marqué des dirigeants libéraux occidentaux ? Triste constat... Vraiment désolé pour les hommes de bonne volonté, les sentiments généreux et les jolis carnets de voyage.
       


      • Donald Mitsiky Donald Mitsiky 27 novembre 2013 10:38
        Bonjour,

        Mamoudzou 4ème ville cambriolée de France
        Es ce à dire que les 3 premières villes victimes de vols ne doivent pas être visitées ?
        Hélas , les actes criminels existent et existeront encore, mais doit-on mettre la Norvège au banc des accusés à cause d’un Breivik qui a tué 77 personnes ! 
        Je persiste et signe pour Madagascar et pour ce peuple attachant.

      • Jean-François Dedieu Jean-François Dedieu 28 novembre 2013 04:39

        Bonjour, je ne vous conteste pas l’attachement et le soutien pour les peuples malgaches : ce devrait être la norme à l’égard des pays défavorisés. Malheureusement, nous sommes bien obligés de constater que les pays riches y vont toujours de leur cynisme, que l’humanisme, la solidarité sont pour le moins en panne avec toujours plus de pauvres. Est-ce que les voyageurs de bonne volonté en font les frais parce qu’on les assimile aux occidentaux nantis ? Je crois que oui et que vous confondez les faits divers aussi aléatoires qu’un accident d’avion (Breivik) avec un climat général qui s’est dégradé et dont les voyageurs altruistes font les frais. Alors, plutôt que de laisser croire à une version optimiste dans une dynamique de progrès (plus de solidarité, de fraternité), en continuant de voyager, ne serait-il pas plus utile de marquer, en faisant le contraire, l’économie marquant plus que l’opinion, notre désaccord avec une politique mondiale détestable ?
        Ce matin même, le ministère des Aff Etrangères déconseille formellement d’aller à Madagascar...
         


        • Donald Mitsiky Donald Mitsiky 28 novembre 2013 13:28

          Bonjour,

          Vous faites erreur sur Anders Breivik, il s’agit bien d’un terroriste norvégien qui tua 77 personnes et en blessa 150 sur l’île d’Utoya.
          Si je vous suis dans l’’opportunisme malsain des pays riches et aussi des dirigeants des pays pauvres, y compris Madagascar, je pense que ce pays, faute d’une économie et d’un commerce porteurs, a besoin du petit poumon que pourrait être un tourisme raisonnable. En boycottant ce pays déjà très mal en point économiquement, on ne rendra pas service à sa population. 
          Quant à notre ministre des affaires étrangères il préfère les vacances à Zanzibar (hors sujet, mais çà fait du bien de se défouler un peu)
          Un petit point commun ? j’habite la région nîmoise.

        • Jean-François Dedieu Jean-François Dedieu 29 novembre 2013 07:03

          Bonjour Donald, j’aurais dû placer ma parenthèse après faits divers pour dire que le terrorisme comme les accidents d’avion sont imprévisibles et que les victimes ont eu la malchance de se trouver au mauvais endroit, le mauvais jour tandis que la politique mondiale pour le moins malsaine génère, parmi ses conséquences, une rancœur dont les touristes occidentaux font les frais, donc un climat défavorable aux échanges.
          Même si le billet d’avion sur le SO de l’Océan Indien, toujours cher, ne constitue pas un argument supplémentaire, une désaffection momentanée de ces destinations marquerait un refus audible d’une politique mondiale lamentable (économie, écologie, inégalités, etc.). Je sais bien, avec l’espoir que ce ne serait qu’à court terme, qu’un pays pauvre comme Madagascar serait une première victime collatérale. Mais comment faire changer les choses lorsque les gouvernants comptent surtout sur la solidarité individuelle pour compenser leurs défaillances toujours au profit des plus riches ?
          Suite à nos échanges, même si nous ne partageons pas la même approche globale pour le bien du plus grand nombre sur notre pauvre planète malmenée, merci pour ce débat aussi constructif, respectueux et démocratique.
          PS : originaire de la région Béziers-Narbonne (mon dernier article est sur le cers et la tramontane), je vis à Mayotte et suis dans la zone océan Indien depuis 1994. 

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