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Québec

Tout d'abord une pensée toute particulière pour la province de Québec, pour la gentillesse et la disponibilité de ses habitants. Le pauvre touriste français égaré ou perdu trouvera toujours une bonne âme québécoise pour lui indiquer patiemment le chemin. Rarement avare de détails utiles, toujours disposé à rendre service au visiteur paumé, le québécois ne peut souffrir la comparaison avec son homologue français.

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Montréal

Il faut parcourir de longues distances pour découvrir et apprécier la nature généreuse des vastes territoires semi-désertiques. La découverte des villes comme Montréal et surtout Québec nous a enchantés. Le charme de la ville fortifiée, avec son port commercial et touristique, construite sur les rives du fleuve Saint Laurent, mérite une visite approfondie.

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Québec Porte Saint Louis

Le château Frontenac, la promenade des Gouverneurs, la rue Saint Jean, les plaines d’Abraham, la colline parlementaire, la place Royale et j’en oublie, font de la ville de Québec un site remarquable, un joyau.

Québec Château Frontenac

On quitte la ville pour admirer les chutes de Montmorency.

Le sanctuaire de Sainte-Anne-de-Beaupré avec son admirable Basilique surmontée par la statue dorée de Sainte Anne. Visite indispensable.

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Basilique Sainte-Anne-de-Beaupré

Un détour au Canyon Sainte-Anne nous mène par les sentiers du sommet jusqu’au pied du gouffre. Le passage sur les ponts suspendus avec possibilité de parcours en tyrolienne nous laisse un souvenir impérissable.

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Canyon Sainte Anne

Un petit détour par le Mont Saint Anne permet d’admirer la nature et les étincelants paysages du printemps. Nous sommes bientôt fin mai et les premiers brins de muguet commencent à éclore.

Sur la rive du fleuve, depuis Sainte-Anne-de-Beaupré jusqu’à Rimouski des milliers et des milliers d’oies sauvages se rassemblent dans la zone de vase laissée par la marée, trouvant sans doute là une nourriture à leur convenance.

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Les oies sauvages sur le Saint Laurent

***

Notre souvenir le plus marquant, celui qui nous a imprégnés de cette forêt immense, restera notre escapade dans la ZEC (zone d'exploitation contrôlée) de la Rivière Blanche.

À près de trois heures de route au nord de Québec, à l’issue des derniers 65 kilomètres d'une piste poussiéreuse, nous voici parvenus à la « Cabane ». Nadya, notre guide et hôtesse nous invite cordialement à la propriété des En-Hauts sur le bord de la rivière à Moïse. Au bout du chemin mou, encore gorgé de neige à demi fondue nous voilà dans la clairière abritant les chalets des Gonnet qui vont nous héberger durant quelques jours. Le calme de ce bout du monde sauvage nous incline à communier avec la générosité de la nature.

D'abord retirer les tapis à clous qui entourent les habitations. Précaution indispensable pour empêcher les ours de venir fracturer portes et fenêtres afin de s'emparer de la nourriture en réserve dans les locaux.

Réparer les canalisations d'eau, empruntée à la colline, victimes du gel tardif. Préparer le fourneau servant de chauffe-eau pour la douche « façon western », mais tellement en harmonie avec la nature environnante.

Une tentative de pêche sans succès sur le lac Malboeuf accompagnés par un castor nageant bruyamment dans le sillage de notre barque.

À côté d'un feu qui crépite, l'apéritif suivi d'un dîner convivial sur la terrasse face au silence et la beauté de la nature. Seuls quelques oiseaux-mouches viennent bourdonner au-dessus de nos têtes avant de se nourrir et de s'abreuver dans les mangeoires mises à leur disposition. Avec le jour qui disparaît l'esprit s'envole et vagabonde. Pas de perturbations citadines pour troubler cette paix naturelle.

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Les En-Hauts

A l'intérieur des chalets, beaucoup de souvenirs laissés par les époux Gonnet et particulièrement le mari de Nadya disparu prématurément en 2006 sur les pistes de ski de Stoneham. Parmi ces vestiges du passé figure l'évocation d'un club prestigieux nommé le Club Triton. Dans cette région de chasse et de pêche, les membres du club, dont certains portaient des noms illustres tels que Roosevelt ou Winston Churchill, venaient ici accompagnés de guides canadiens.

On imagine assez bien la somme de travail et le temps investi dans la rénovation de ce lieu de villégiature privilégié. Loin de tout, le nombre de voyages pour approvisionner matériel et matériaux. Mais quelle joie de pouvoir profiter un peu de ce coin de paradis.

Pas de présence humaine à moins de deux kilomètres.

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Rivière à Moïse

Lorsque, au cours d'une promenade, nous rendons visite aux voisins de Nadya, ceux-ci, sans nous connaître, nous invitent à visiter leur demeure en travaux et à profiter de leur whisky cubain à l'occasion d'une conversation à bâtons rompus. Au pied du chalet de Mario et Richard stationne cette rivière sans une seule ride, calme et large comme un lac de montagne. Les yeux tournés vers la nature qui nous encercle, nous trinquons joyeusement à la santé des habitants des forêts, des lacs et des rivières. Nous quittons nos deux nouveaux amis avant l’apparition des premières bosses dans le tapis1. Tabarnak2 !

Au lever du jour, les lapins viennent s'égayer et sauter dans la clairière qui entoure les chalets. Les écureuils font de brèves apparitions entre deux tas de bois avant de s'enfuir prestement. Perchés sur leurs longues échasses, les hérons aux couleurs de la végétation pêchent nonchalamment au bord de la rivière. La perdrix se faufile dans les herbes hautes alors que les grenouilles chantent une ritournelle criarde et entêtante. Le rat musqué trace un sillon dans l'eau calme tandis que les castors véhiculent leurs travaux de bûcherons nocturnes. La couleuvre qui niche sous le foyer devant la terrasse vient se chauffer au soleil du matin avant de se faufiler vers les marais.

À la venue de Thomas, le petit-fils de Nadya, accompagné de son amie Kim, j'ai compris la fusion, l'adoration que le garçon vouait à ce coin de nature et qu'il faisait partager à son amie. C'était un vrai plaisir de les voir communier avec la rivière comme avec la forêt.

Sans avoir rencontré ni l'ours ni l'orignal, c'est avec regret que nous quittons ce petit bout de paradis qui nous a si bien reçu.

La fin du séjour avec retour à Québec, invités chez Nadya pour les quelques jours avant notre départ. La visite de l’aquarium nous fût servi sur un plateau par notre hôtesse. Avec comme point d’orgue le repas des phoques et des ours blancs.

Profitons de l'évocation de ce petit aperçu d’un temps pas si lointain pour boire un verre à la bonne santé des Québécois et plus particulièrement au souvenir de Nadya et sa famille.

Bon vent !

Dd

 

1Il y a de la bosse dans le tapis. Expression signifiant : il titube.

2Les principaux jurons ou sacres québécois : tabernacle (tabarnak), hostie (ostie), calice (câlisse), christ (crisse), ciboire.

 


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3 réactions à cet article    


  • amiaplacidus amiaplacidus 1er août 2016 11:23

    Une jolie évocation de la Belle Province par un maudit Français.


    • JBL1960 JBL1960 1er août 2016 14:46

      Tenez, les Natifs, spécifiquement la Nation Mohawk de l’ile de la Grande Tortue, ne peuvent avoir le même ressentie que vous et pour bien des raisons, tenez au hasard = https://jbl1960blog.wordpress.com/2016/06/27/debranchons-nous-de-la-matrix/


      • Abou Antoun Abou Antoun 2 août 2016 08:51

        Et pas un mot des maringouins et autres bibittes ?
        Si la pêche n’est plus très bonne dans les lacs où l’eau devient de plus en plus transparente c’est à cause des pluies acides.  générées à 90% par l’industrie des USA. Jusqu’aux années 70 impossible de revenir de la pêche sans un panier d’achigans (black-bass).
        Vous auriez pu aussi parler au printemps des cabanes à sucre où l’on sert les fèves au lard, les oreilles de crisse et de la tire autant de produits ’de régime’.
        Sur le plan touristique le Saguenay est intéressant avec ses bélugas. A Tadoussac on peut observer des rorquals communs. Les baleines s’observent aussi dans la baie des chaleurs.
        En hiver on peut skier au Mont Tremblant.

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