VOYAGE EN TCHÉCOSLOVAQUIE (8) / De la Porte de Bourgogne à la Forêt-Noire
Roppe. Quitter l’autoroute redevenue payante pour vingt-six petits et mesquins kilomètres (ça ne va pas arrêter d'augmenter !). Les vieilles maisons massives avec, à côté, sous un même toit, les gens, les bêtes, la grange, la remise, évoquent l’habitat traditionnel de ces pays car même entre Bourgogne et Alsace, les larges auvents contre la neige parlent aussi du Sundgau, des Vosges, de la Forêt-Noire, du Jura d’un temps où le climat n’était pas tourneboulé comme aujourd’hui. Sauf que le village ne sent plus bon la bouse…
Mais la fatigue, la monotonie de l’autoroute à nouveau libre accablent. Pas question de rallier le prochain parking à 20 kilomètres : arrêt et nuit au centre de Lutterbach, 12 kilomètres plus loin, devant un mini-city-market d’une enseigne connue et bien française à l’origine, du moins de nom.
Lundi 30 juillet 2018. 8h 30. Mulhouse. La forêt de la Harth avec, au-dessus de l’autoroute, les ponts végétalisés pour le passage du grand gibier. Ils ont le mérite d’avoir fait partie du projet dès l’origine et l’impression reste forte pour un languedocien ne connaissant à l’époque, que le petit gibier (le sanglier était rare alors !) et une ouverture de la chasse sans gestion. Je dis toujours « Chalampé » alors que le poste-frontière d’alors est un peu au-dessus de la jonction autoroutière qui s’achève, côté français avec une limitation à 10 à l’heure ! l’appareil photo n’était pas à portée… Dommage !
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Freiburger_Münster Wikimedia Commons Author Oberth Permission GFDL-self |
Du tourisme a minima pour compenser l’impérative migration.
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Hirschsprung Wikimedia commons Author photograph Frank C. Müller Baden-Baden |
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Hirschsprung Wikimedia commons Author Rauenstein |
L’impeccable et doux ruban de la route aboutit entre des croupes boisées coupées par la courbe de niveau des vertes prairies. Çà et là, de grosses fermes abondamment fleuries de géraniums, aujourd’hui cossues mais témoins d’une vie jadis rude où bêtes et gens cohabitaient, où seul le cadet héritait[2]. Sur les cartes postales typiques d’antan, rouges comme les géraniums, les gros pompons des Bollenhut, littéralement « chapeaux à boules » des jeunes filles à marier. Le Schwarzwald ce sont aussi les sources thermales, les coucous qui sonnent les heures, le gâteau gourmand relevé de cerises confites, le jambon sec et, moins connu, le cheval de la Forêt-Noire, un trait de travail en montagne, alezan aux crins lavés comme le Comtois, mais plus petit, moins lourd.
De trop parler nous fait rater la route du lac Titi « -see » à ne pas confondre avec le « -caca » du Titi des Andes…
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