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Christophe Barbier impose son style à l’EDHEC Business School

Il porte une écharpe rouge autour du cou, comme toujours. Nombreux sont les spectateurs dans l’auditorium, jeunes et moins jeunes, qui se sont pressés pour rencontrer cette figure emblématique du journalisme français.

 Directeur de rédaction à L’Express, il est d’abord questionné sur l’épineux sujet de la liberté d’expression, en référence bien sûr à la récente polémique Charlie Hebdo. Pour Christophe Barbier, cette liberté « s’arrête là où commence celle des autres. » La loi existe pour définir les limites à ne pas franchir. Toutefois, un bon journaliste ne devrait jamais se poser le problème du contexte, il n’est pas un politicien : « Les politiques doivent tenir compte du contexte. C’est différent pour les journalistes qui ne doivent pas se défausser. Plus le contexte est sulfureux, plus on attend de l’info ! ». Voici donc sa réponse à ceux qui critiquent la Une provocatrice publiée par Charlie Hebdo suite à l’affaire du film anti-islam. Pour le journaliste à l’écharpe rouge, Charlie Hebdo, de par sa ligne satirique, est chargé de mettre du vinaigre sur les plaies. D’autant que la protestation a renforcé l’hebdomadaire qui a multiplié ses ventes par quatre.

 Est alors abordé l’indémodable sujet de l’objectivité de la presse. Pour le directeur de rédaction de L’Express, les journaux ont le droit d’être partisans, surtout qu’ils le font de façon honorable tel Libération qui n’hésite pas à critiquer son propre camp lorsqu’il est en désaccord.
Et en ce qui concerne L’Express ? « S’il y a une place en France pour la presse engagée qui prône un vote, L’Express est pour sa part engagé mais non partisan : thème par thème il prône des idées ou les combat. »

 Interrogé ensuite sur le traitement médiatique sévère subi par François Hollande, Christophe Barbier estime que « l’on ne juge pas un président en cent jours, on le juge à chaque minute de son mandat ». Il souligne ensuite trois erreurs majeures commises par le chef de l’Etat : sa communication sur le thème de la normalité (difficile d’être crédible après l’affaire du tweet), la temporalité (avec la mise en place de commissions pour pousser les réformes), et l’ambiguïté de ses propositions.

 

En référence à ces sujets politiques, Christophe Barbier ne nie pas ses relations parfois étroites avec des hommes et des femmes engagés. « On ne peut pas faire de journalisme politique sans rencontrer d’hommes politiques ».
Ces rencontres permettent d’établir ce qu’il compare à un « contrat de confiance » entre l’homme politique et le journaliste qui, le côtoyant, apprend à déjouer ses « trucs de séduction ».

Toutefois, un bon journaliste se doit de ne jamais briser le « off » (ces petites remarques ou confidences que les hommes politiques font hors le cadre de l’interview). Cela serait déloyal envers sa source et improductif dans la mesure où cette dernière ne s’exprimerait plus, empêchant ainsi le lecteur d’obtenir de nouvelles informations. Dans ces relations ambigües, tout est une question de dosage. Parfois il est du devoir du journaliste de rappeler aux politiques qu’ils ne sont pas dans une relation d’amitié mais de travail.

 

 Quoi qu’il en soit, pour celui que Mélenchon a un jour qualifié de « fasciste parfumé » et qui après une heure trente de débat a conquis son auditoire, « une vie politique sans médias serait sèche, et une vie médiatique sans politique, prétentieuse. »

Emeline Ouart


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