Elkabbach : abuser du pouvoir tue

Taisez-vous Elkabbach ! Chacun se souvient de cette réplique qui fit les beaux jours de la télévision.
Cette réflexion, on la prête à Georges Marchais. En réalité, l’ancien secrétaire général du Parti communiste français ne l’a jamais prononcée.
Mais il est significatif qu’elle marque les esprits. Taisez-vous Elkabbach ! Pendant des décennies, de De Gaulle à Sarkozy, combien de Français exaspérés n’ont-ils pas souhaité qu’il se taise ?
Dans Profession : Elkabbach, Vincent Quivy, journaliste ( L’impossible M. Borloo, 2006 ; Abus de pouvoir, 2007) et historien, revisite notre histoire récente, des années 60 à 2008, tout en suivant le parcours de Jean-Pierre Elkabbach qui fut naguère, il nous le rappelle, l’un des hommes les plus puissants de France.
"La voix de la France" ou "la voix de son maître" selon qu’on l’aimait ou le détestait...
Il y a un peu plus de 40 ans, la France ne possédait qu’une seule chaîne, pas de radios libres et, bien sûr, surtout pas d’Internet. Mais elle possédait déjà Elkabbach. Dans Profession : Elkabbach, Vincent Quivy remonte le temps et dresse le portrait du journaliste en sarkozyste, en chiraquien, en mitterrandien, en giscardien, en gaulliste.
Mais finalement, c’est en "elkabbachiste" qu’il est le plus ressemblant, car Elkabbach, en roulant pour le pouvoir suprême, n’aura roulé que pour lui.
Elkabbach n’a pas négocié et surtout pas compris le bouleversement provoqué par Internet. Et c’est Internet qui causera sa perte :
« Une information lancée sur le Net peut être reprise par tous les médias hexagonaux, voire internationaux. À l’ère de l’immédiateté, de l’apparence, de la dictature de l’émotion, la contagion est générale.
À la manière du marché boursier, il y a une hypersensibilité et une hyperréactivité à toutes les nouvelles, vraies ou fausses. Il faut bien comprendre que cette mécanique emporte tout le système médiatique, et, avec lui, l’indispensable respect de la vie privée, de la dignité, de l’intimité. Même les maîtres en médias peuvent être submergés par cette vague », expliquait-il au journal La Croix le 11 avril 2008.
Quelques jours plus tard, il annonçait sur l’antenne d’Europe 1 la mort de Pascal Sevran alors que celui-ci était vivant… En juin il devra quitter la présidence de la radio.
Depuis, celui qui fut l’empereur de l’information dans l’audiovisuel, perd peu à peu de sa superbe. Dépossédé de sa présidence à Public Sénat, il ne reste plus au « meilleur intervieweur de France » qu’une émission matinale.
Plus pour longtemps. Le Canard enchaîné vient d’annoncer (18 mars 2009) que le patron d’Europe 1, Alexandre Bompard cherche à le remplacer pour la rentrée de septembre.
C’est décidément la fin d’une époque et, peut-être aussi, d’un certain journalisme. Une façon d’être avec le pouvoir qu’a finement analysé Vincent Quivy dans son livre.
Pour Les RDV de l’Agora, il répond aux questions d’Olivier Bailly
Olivier Bailly : Qu’est-ce qui vous a incité à écrire ce livre ?
Vincent Quivy : Dans mon précédent livre, Abus de pouvoir, j’avais consacré tout un chapitre sur les relations entre les hommes politiques et les médias. J’avais envie de développer cet aspect. Et j’ai donc pris Elkabbach qui symbolise ces relations. D’abord il a des relations très suivies avec les politiques et puis il est devenu journaliste au tout début de la cinquième république qu’il a accompagnée pendant cinquante ans. C’est le symbole médiatique de la cinquième république.
OB : Ce sont surtout des relations très suivies avec le pouvoir, quel qu’il soit
VQ : Oui. Ce qui me gêne dans son cas ce n’est pas tellement qu’il soit un journaliste engagé dans un camp. Au fond, il n’est pas engagé. C’est quelqu’un dont on connaît mal les opinions politiques, mais ce qui le caractérise c’est qu’il va être au plus près du pouvoir, il va le servir afin de faire carrière et de valoriser cette carrière dans l’audiovisuel. Effectivement, peu lui importe les opinions politiques des uns et des autres. Il a très vite compris que pour être au plus haut dans son métier il fallait qu’il soit au plus près du pouvoir suprême, c’est-à-dire le président de la république ou son entourage.
OB : Aujourd’hui on l’attaque à propos de son sarkozysme, hier à propos de son chiraquisme, de son mitterrandisme, etc. Mais le paradoxe, c’est qu’il ne roule que pour lui.
VQ : Il a bien compris qu’on n’avait jamais rien sans rien. S’il voulait quelque chose il fallait qu’il donne. Et donc c’est une espèce d’échange bilatéral qu’il a bien perçu. Il sert les hommes politiques et les hommes politiques le servent. Il ne s’agit pas simplement d’une trajectoire pro domo, il sert aussi les autres, mais, effectivement pour son propre bénéfice. Non seulement il est en recherche de poste et de fonction importants, mais il est aussi en recherche du pouvoir en tant que tel. Comme un homme politique. Ce qui l’intéresse, c’est de diriger, d’avoir un pouvoir sur les autres y compris sur les hommes politiques. Il imite un peu le pouvoir politique dans sa façon d’agir, dans sa volonté de régenter et d’avoir sa place dans ce monde-là.
OB : Il a d’ailleurs été assez malin pour ne pas s’engager dans la politique
VQ : Est-ce que si, comme Cavada, il avait vraiment subi, à un moment, un retour de bâton, c’est-à-dire s’il s’était retrouvé sans rien et qu’on lui avait proposé un poste important dans la politique, est-ce qu’il ne serait pas laissé convaincre ? Je l’ignore. Mais il pense, et c’est là où sa position est intéressante, qu’à son poste il a beaucoup plus de pouvoirs que bien des hommes politiques. Pour lui être député n’offre aucun intérêt. Par contre ce qui l’intéresse c’est d’être en haut de l’échelle gouvernementale. C’est ça pour lui le pouvoir.
OB : Ce portrait d’Elkabbach n’est pas seulement un livre de journaliste, mais, puisque vous êtes aussi historien de profession, c’est un livre d’histoire qui nous permet de revisiter les cinq dernières décennies.
VQ : Quand j’ai décidé de faire ce livre, le personnage d’Elkabbach, honnêtement, ne me fascinait pas tellement. Ce qui m’intéressait c’est qu’à travers lui on retrouvait l’histoire des médias en France depuis les débuts de la cinquième république. Et il a notamment accompagné le développement de l’audiovisuel.
Quand il est arrivé dans le journalisme, il a commencé par la télévision et la radio, mais ce n’était pas grand chose la télévision à l’époque. Et il a suivi ce développement et l’a vraiment accompagné, notamment dans cette relation qui liait le pouvoir et la télé à l’époque. Quand il arrive dans le journalisme il n’y a pas de télé libre, tout est gouvernemental. Mais il est comme un poisson dans l’eau. Ça ne le gêne pas d’être servile vis-à-vis du pouvoir et donc celui-ci le valorise car il est à la fois un bon professionnel et il est très fidèle.
Ce qui dans les années qui précèdent 68 n’est pas évident parce que De Gaulle et surtout Alain Peyrefitte agissent comme de petits dictateurs sur la télévision. Donc beaucoup se défient de ce pouvoir-là. Et les gens comme Elkabbach, bon technicien et fidèle qui n’est pas rebuté de servir le pouvoir, finalement, il n’y en a pas énormément. Et donc le pouvoir s’appuie sur des gens comme ça. Et c’est grâce à ça qu’il fait carrière. Cette évolution est intéressante à observer. Elle va continuer à prospérer même quand la télé va devenir libre. Il y aura plusieurs télévisions, des industriels qui vont rentrer dans le paysage audiovisuel. Malgré cela, Elkabbach va réussir à être proche de ces nouveaux dirigeants. Et ce passage du public au privé ne va pas le gêner. Il va toujours rebondir.
OB : En 1968, pourtant, il s’oppose
VQ : Il s’oppose au pouvoir au moment où il pense que celui-ci va tomber. Il prend le train avec beaucoup de retard parce qu’il pense que c’est finalement le train qu’il faut prendre. Donc c’est assez ambigu. Les seuls qui restent fidèle au pouvoir sont les gens qui ont un peu raté le train de l’histoire. Il est vrai que De Gaulle va rester. Au moment où il fait son choix - il dit que c’est d’ailleurs un choix très tardif, il hésite beaucoup - il pense que le pouvoir va tomber, qu’il faut être dans le bon camp, et il n’y est pas. Donc il essaye de rebondir une fois de plus.
OB : Il y a beaucoup de témoignages de journalistes comme Masure, et d’autres qui n’ont pas voulu dire leur nom. Y a-t-il des journalistes qui n’ont pas voulu évoquer le personnage ?
VQ : En dehors de son parcours c’est aussi une personnalité très marquée qui suscite toujours beaucoup de passions contradictoires. Il a une façon de manager ses journalistes qui laisse beaucoup d’aigreur et d’amertume et les personnes qui ont travaillé avec lui laissent des témoignages très durs envers l’homme et le journaliste. Ils sont souvent très remontés contre ce « type » qui ne respecte pas forcément les gens, qui a un côté très égocentrique, qui les tient pour quantité négligeable. Il n’a du respect que pour ceux qui tiennent le pouvoir et qui peuvent lui obtenir quelque chose.
OB : De ce point de vue-là, il n’est sans doute pas le seul !
VQ : Oui et c’est d’ailleurs ce que relève d’ailleurs Bruno Masure quand il rappelle que les engueulades sont monnaie courante dans les rédactions. Mais ce n’est pas mon angle d’attaque. J’en parle parce que ça revient souvent dans les interviews, mais pour moi c’est assez anecdotique. De même je parle peu de sa vie privée. Ce que j’ai voulu montrer c’est sa façon d’être journaliste et son parcours.
L’argument d’Elkabbach et de pas mal de gens qui sont un peu serviles c’est de dire « oui d’accord, on connaît bien les politiques, on les fréquente, mais c’est notre boulot et de toute façon ça ne joue pas sur la façon dont on pratique notre métier ». Fort de cet argument j’ai voulu voir ce qu’il avait fait. Donc j’ai lu toutes ses interviews, ses papiers, ses livres, je suis allé écouter ses reportages des années 60 à la radio, j’ai visionné tous les journaux qu’il avait présentés dans les années 70 pour voir si effectivement ça jouait ou pas. Et ça saute aux yeux. Sous Giscard lorsqu’il est directeur de l’info c’est à mourir de rire. Il sert le pouvoir.
L’opposition n’a pas voix au chapitre. Avec Georges Marchais il est très sévère, alors que quand vous voyez les interviews de Michel Poniatowski, ministre de l’intérieur qui est alors le grand manitou du régime qu’il faut ménager, il est d’une servilité confondante.
OB : Récemment on a pu le constater avec François Bayrou
VQ : Ou, si vous reprenez la campagne de 2007, avec Ségolène Royal. En 2007 tout le monde parlait de son attitude avec Ségolène Royal et avec Nicolas Sarkozy comme si c’était quelque chose de nouveau. Mais si vous vous replongez dans son histoire, vous voyez que c’est un trait commun, qu’il faisait ça déjà dans les années 60 et 70. Il était très faible avec les forts et très fort avec les faibles. Ceux qui étaient condamnés à l’opposition il les traitait par le mépris.
OB : Marchais est tout de même le seul qui lui a répondu devant les caméras de télévision. Vous rappelez par la même occasion qu’il n’a jamais prononcé l’impératif désormais célèbre « Taisez-vous Elkabbach ! ».
VQ : Marchais est l’un des rares à lui être rentré dedans. Cela a d’ailleurs ramené de l’audience. C’était de vrais combats. C’est significatif. Ce n’était pas un journaliste qui interrogeait un politique, mais deux politiques qui débattaient. Et Marchais était très rentre dedans.
C’est significatif aussi de cette dualité entre quelqu’un qui ne se laisse pas faire et l’autre qui un serviteur du pouvoir. Et marchais le voit comme ça. J’ai voulu revenir sur ce contexte-là car encore une fois la télé était uniquement gouvernementale et que le lien entre l’Elysée occupé par Giscard et Elkabbach qui dirigeait l’information sur Antenne 2 était très fort.
Et l’affaire des diamants, c’est ce poids du pouvoir sur l’information télévisée. Il y a avait un téléphone direct. C’est ce que raconte un ancien d’Antenne 2 qui se souvient qu’il voit constamment Elkabbach appeler Poniatowski et ce dernier lui donne des ordres. Tout ça sous le couvert de l’indépendance. Ce qui m’a choqué, c’est cette distance entre le discours de quelqu’un qui passe son temps à dire qu’il est libre et indépendant et la réalité qui fait qu’il fait qu’il a été un serviteur zélé du pouvoir. De tous les pouvoirs.
OB : Peut-on comparer la télé d’aujourd’hui, malgré tous ses défauts, à celle d’il y a vingt ans ?
VQ : Non, je crois qu’elle n’est pas comparable. J’ai situé la fin du livre en mai 2008, au moment où il se fait virer d’Europe1. Pour moi c’est la fin de sa carrière, mais c’est aussi la fin d’une époque où le paysage de l’information était beaucoup plus restreint. Et je crois que le développement de l’information via l’Internet signe aussi la fin de l’époque Elkabbach.
OB : C’est d’ailleurs Internet qui a provoqué sa chute
VQ : Exactement. C’est tout à fait symbolique. Cette époque que nous vivons n’est plus la sienne. Et effectivement je crois que la multiplication des sites d’information pour lui ça aurait été un problème pour faire carrière. Car son pouvoir il le tenait aussi du fait qu’il y avait peu de télé et de radio, que la presse écrite était de moins en moins forte du fait précisément de la mainmise de l’audiovisuel et qu’il a gagné son pouvoir de cette manière. Il est arrivé dans une époque où la télé est devenu le média essentiel et ce média essentiel était tenu par le pouvoir.
Et 1980, qui était aussi la fin d’une époque - les télé et les radios commençaient à se multiplier - a déjà été pour lui un coup de semonce. Le deuxième coup de semonce qui symboliquement a accompagné sa chute c’est l’émergence de ce nouveau monde médiatique. Il a encore beaucoup de pouvoir et pas mal d’entregent, mais le fait que l’Internet existe et que se développe une multitude de possibilités d’information c’est quelque chose qui lui nuit. Je crois qu’il l’a bien compris car en prenant fait et cause contre Internet il avoue qu’il perd une partie de son pouvoir et de ses attributions s’il ne peut plus contrôler l’information. Sa chute face à Internet symbolise la fin d’une époque et la fin d’un certain type de journalisme.
OB : Jean-Pierre Elkabbach a-t-il lu votre livre ?
VQ : Oui. Il a été interrogé sur France Culture à propos du livre et en a dit le plus grand mal. J’ai des échos par la bande. Il en a pensé le plus grand mal, ce qui paraît logique ! S’il avait bien pris le livre, je me serais posé des questions, ça aurait voulu dire que je me suis trompé sur le bonhomme, sur son caractère, sur sa façon d’envisager la critique – ce qui est aussi un trait de son caractère.
J’avais fait une biographie de Borloo avant ce livre et j’ai retrouvé ce qui caractérise un homme politique d’aujourd’hui : manquer d’autocritique, être imbus de son pouvoir, être centré sur soi. Pour moi Elkabbach c’est un politique.
OB : Rappelons qu’il a écrit, en collaboration avec sa femme, Nicole Avril, un livre (Taisez-vous Elkabbach, Flammarion, 2001) qui étonne par son audace et sa charge virulente
VQ : Oui, ce livre m’a effectivement beaucoup amusé. Les questions de Nicole Avril sont très critiques ainsi que parfois les remarques à ses réponses. Et il y est totalement imperméable ! Il se justifie tout le temps. C’est très étonnant. Environ dix ans plus tard, il a refait un livre pour se justifier, là encore, sur sa période à la tête de France télévision. Là il n’a pas demandé à sa femme de lui poser de questions... Mais effectivement cela a amené un contrepoids assez drôle. Je me suis d’ailleurs appuyé sur elle, qui dans ses questions lui fait part de son scepticisme, pour souligner que je n’étais pas le seul à trouver certaines choses un peu choquantes.
OB : Vous évoquez aussi ce drôle de tandem qu’il constitue avec Duhamel.
VQ : C’est l’alliance de la carpe et du lapin. Il y a quelque chose que je n’ai pas mis et qui ne les sépare pas c’est leur complicité objective pour se retrouver en haut de l’affiche. Il y a eu une relation bilatérale qui fait que quand l’un est un exclus du cercle de la télévision l’autre l’appelle. Ils se soutiennent l’un et l’autre. Mais il y a aussi une vraie relation intellectuelle et amicale. Les contraires s’attirent. Duhamel est aussi quelqu’un de très paradoxal. On me l’a décrit comme étant très protestant, très réservé, prudent, etc. et c’est aussi quelqu’un de manifestement très carriériste et ambitieux. Je pense qu’il ne doit pas être si différent dans sa manière d’agir.
OB : La signification du terme el kabbach serait "le bouc". On renferme le livre en se demandant si Elkabbach est un bouc émissaire. Selon vous ?
VQ : Je ne le pense pas. Je crois que comme bon nombre de gens qui atteignent les sommets du pouvoir il est parfois la cible des critiques et des règlements de compte. Il a beau jeu de dire ça pour se mettre dans la position d’une victime, mais je ne crois pas qu’il en soit une. Son problème c’est qu’à force d’être au plus près pouvoir, quand ce pouvoir change il reçoit des coups de bâton. Il était proche de Giscard, quand Mitterrand est arrivé au pouvoir il a reçu des coups de bâton. Puis il a reçu des coups de bâton des chiraquiens parce qu’il était proche de Mitterrand, etc. Quand on est à ce point proche du pouvoir il est certains qu’on épouse le pouvoir et on en épouse aussi les vicissitudes. Cette victimisation qu’il met en avant c’est juste, selon moi, les conséquences de ses relations trop étroites avec le pouvoir. S’il était plus en distance avec pouvoir-là il n’en aurait pas subi autant les vicissitudes. C’est sûr qu’il aurait bénéficié de beaucoup moins de fonction prestigieuses, mais il aurait eu aussi beaucoup moins de problèmes.
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