Marilyn Monroe : la mort maquillée
Note de la rédaction : cet été, suivez toutes les semaines la série fiction "Complots estivaux". Chaque vendredi nous présentons un romancier qui a participé au recueil de nouvelles : Complots capitaux autour d’une interview vidéo décalée et d’un extrait de sa fiction.
Cette semaine, Olivier Delcroix s’est prêté au jeu de cette interview :
Olivier Delcroix qui a coordonné l’ouvrage Complots capitaux (Néo/Le Cherche Midi éditeur) révèle l’incroyable mystère qui entoure la mort de Marilyn Monroe. Jusqu’à présent, les causes du décès de la star la plus sexy du XXe siècle demeuraient mystérieuses (suicide ou assassinat ?). Pour Les Rendez-vous de l’Agora Olivier Delcroix a remonté jusqu’à l’une des dernières personnes ayant vu l’actrice vivante : Alex Cappa, l’assistant de Bert Stern dont la dernière séance de photos avec Marilyn Monroe demeure mythique au point qu’on peut parfois se demander si le journaliste ne se prend pas lui-même pour Alex Cappa, au risque de confondre information et manipulation...
La réalité dépasse-t-elle la fiction ? Vous le saurez en regardant cette vidéo suivie d’un extrait inédit d’Une bombe nommée Marilyn, d’Olivier Delcroix.
Interview Vidéo par Olivier Bailly
Extrait d’Une bombe nommée Marylin, par Olivier Delcroix :
« New York, mercredi 27 octobre 1999. 14 heures.
Le Yellow Cab arriva comme au ralenti 20, Rockefeller Plaza. Parquée en une sage file d’attente, une foule nombreuse, chaudement couverte, attendait l’ouverture des portes à tambour de chez Christie’s. À travers la vitre du taxi, l’homme aperçut malgré ses lunettes noires un bout de ciel au-dessus des buildings.
Sur le parvis, au milieu des badauds à l’affût, une image rugissait. Une photo magnifique et sensuelle. Celle de Marilyn Monroe vêtue de la fameuse robe en soie chatoyante qu’elle portait le 17 mai 1962, le soir même où elle avait susurré « Happy birthday, mister President », lors de l’anniversaire de John Fitzgerald Kennedy au Madison Square Garden. En haut de l’affiche, on pouvait lire : « The Personal Property of Marilyn Monroe ».
De l’autre côté du trottoir, une fine gangue de givre cristallisait les branches des arbres. L’effet de scintillement s’accordait parfaitement au strass de cette mythique robe couleur chair, cousue à même la peau, et qui « en montrait plus qu’elle n’en cachait », selon les propres mots du styliste-créateur, Jean-Louis. Cette pièce unique était évidemment le clou du spectacle de cette mise aux enchères tapageuse.
En tout cas, l’homme était certain que le mystérieux carnet rouge de Marilyn ne figurerait pas dans le catalogue de ventes. En descendant du taxi, il ne put s’empêcher de penser : « Quel coup du sort ! » Pourquoi diable Marilyn ressurgissait-elle devant lui en pareille circonstance ? Lui qui, ce matin même, se réchauffait au soleil de Californie, fut saisi par le froid new-yorkais. L’homme franchit avec peine la quinzaine de mètres qui le séparait du portier.
Il présenta son invitation puis se glissa sans encombre à l’intérieur du bâtiment. Certaines personnes le regardèrent passer, indignées. Son secret était pourtant simple. Il n’assistait pas à la vente sensationnelle des objets de Marilyn, mais à l’autre mise aux enchères, « Relics of the Cold War », qui avait lieu à la même heure dans une autre salle, plus petite que l’imposante « James Christie Gallery ».
Au fond du couloir sur la gauche, il nota que de vieux généraux en retraite et quelques collectionneurs maniaques commençaient à s’impatienter. Il sut alors qu’il arrivait au bon endroit. En passant lentement devant l’un des nombreux portraits de Marilyn qui tapissaient le hall, il eut la sensation fugace qu’elle lui lançait un clin d’œil.
Son cœur se serra. « Un clin d’œil du destin ? » pensa-t-il. Les souvenirs affluèrent en trombe. « Pas maintenant ! Pas si près du but ! » Il se ressaisit et entra dans la salle. Il avait encore une mission à accomplir. Et il était bien décidé à la mener à son terme. »
Complots capitaux © Néo/Le Cherche Midi
Crédit photo : livresphotos
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