Nathalie Kosciusko-Morizet : « L’avenir de l’UMP passe par un nouveau vote »
Nathalie Kosciusko-Morizet s'exprimait à la tribune de L'Agora

Mercredi 5 décembre, l’Agora, Tribune étudiante de l’Edhec, recevait Madame Nathalie Kosciusko- Morizet.
Les 800 personnes venues assister au débat entre NKM et les étudiants , ont pu se délecter d’une conférence riche et dynamique autour des thèmes brûlants de l’actualité. De la politique au mariage homosexuel, en passant par l’économie et les questions environnementales, toutes les problématiques, ou presque, ont été posées, et c’est avec un franc parlé qu’on lui reconnait, que NKM a répondu avec disponibilité et engagement aux questions du public.
A l’heure d’un affrontement acharné entre copéistes et fillonistes concernant la présidence de l’UMP, Madame Nathalie Kosciusko-Morizet, a confirmé une fois de plus sa position de « non alignée » dans le brûlant duel qui remue la droite, et a soutenu avec véhémence que « l’avenir de l’UMP passe par un nouveau vote ». Nathalie Kosciusko-Morizet semble donc partager le « ras le bol » d’un grand nombre d’adhérents UMP mais aussi d’autres partis politiques, et c’est dans cette perspective qu’elle affirme avoir voulu lancé en Novembre dernier son mouvement « La France Droite ». Que les choses soient dites ( elle ne cessera en effet d’appuyer ce point), le mouvement qu’elle a initié n’a pas pour vocation d’entrer en rivalité avec les partis politiques déjà existants, et ne doit donc être perçu comme une menace pour l’UMP. « La France Droite est beaucoup plus transversale que ça » avance t-elle, dans la mesure où elle est composée de copéistes, de fillonistes, d’anciens membres du RPR, de l’UDF ou autres, qui sont centrés sur des questions de modernité. L’ambition du mouvement est d’avoir une assise forte dans l’ensemble des régions, et de dépasser le cadre peut être un peu trop « parisien » de l’UMP comme elle le dit. « Il ne faut pas s’interdire de déborder un peu de sa famille politique » soutient-elle dans l’argumentation de son projet. Selon elle « on ne peut être insensible à la voix des militants », militants qui, en nombre, se sont bousculés pour signer la pétition proposée par NKM elle-même pour un re-vote réclamant la légitimité des candidats et la garantie du vote démocratique : cette pétition a rassemblé 40000 signatures, ce qui est loin d’être négligeable !
Par ailleurs, le thème de l’écologie était aussi au rendez-vous. Ancienne ministre de l’écologie, des transports et du développement durable, Madame Kosciusko-Morizet est revenue sur les projets qui ont stimulé et marqué sa période ministérielle. Si elle ressent une certaine fierté à l’idée d’avoir réussi à faire voter entre 2002 et 2007 la Charte de l’environnement, son sentiment est quelque plus mitigé et nuancé concernant le Grenelle de l’Environnement qui demeure encore un « livre non ouvert ». A tort ! en effet, car personne ne peut contredire la réalité , et Nathalie Kosciusko-Morizet va même jusqu’à la clamer : l’écologie est aujourd’hui un des nouveaux moteurs de croissance. A la question « En quoi la droite et l’écologie sont-elles compatibles ? », elle se complait à répondre que « l’écologie n’est ni de droite ni de gauche », qu’elle se marie avec des méthodes des deux familles politiques, et qu’à ses yeux, une des faiblesses de l’actuel gouvernement est de n’avoir « aucune ambition écologique ». Cet enjeu demeure des plus primordiaux aujourd’hui au niveau politique et économique, mais le bilan de la politique environnementale reste encore insuffisant aux yeux de Madame Kosciusko-Morizet.
Outre ces problématiques, elle a aussi souligné les enjeux économiques majeurs auxquels le gouvernement français doit faire face. Bien plus fort que le terme de « crise économique », elle utilise volontairement celui de « guerre économique ». Dans cette guerre, ce sont les entreprises qui sont véritablement au front. Le problème de la compétitivité des entreprises françaises réside selon elle, dans la fragilité politique de l’actuel gouvernement qui rencontrerait un « problème de méthode ». Et si Nathalie Kosciusko- Morizet se permet de souligner et de montrer du doigt ce qu’elle juge être les faiblesses de la présidence de M. Hollande, elle nuance toutefois ses propos reconnaissant à ce dernier la capacité d’avoir su faire ratifier le Traité européen, antérieurement négocié par Nicolas Sarkozy.
Finalement, c’est sur une note politique bercée de philosophie que s’est achevée la conférence de Nathalie Kosciusko-Morizet. « En politique on a tort de ne pas faire les choses comme on le sent, il faut y mettre de la passion et de l’envie . La vie politique est beaucoup trop personnelle et passionnelle pour s’accommoder d’une demie mesure ou d’un demi désir ».
L. SFIHI
Voici le billet d'humeur, texte plein d'ironie lu par un membre de l'Agora face à l'auditoire et l'invité...
Je dois avouer que pour différentes raisons, j'ai eu du mal à entamer ce billet, mes deux dernières nuits ont été blanches pour que mes feuilles ne le soient moins ! Mais enfin...
La tradition républicaine veut que les lendemains de joutes électorales soient consacrés à des bilans d’étape, une manière d'exorciser par l'auto flagellation la majorité sortante afin d’envisager de nouvelles perspectives. Mais si le règne de Nicolas Ier n’a pas fait long feu, nombre de responsables politiques, plus ou moins légitimes, se réclament aujourd'hui de sa lignée. L’inventaire tant attendu n'a finalement pas eu lieu ou du moins pas comme on l'attendait !
J'ai voulu donc vous faire part d'un précis sur ces fils putatifs ! Je vous prie d'avance d'excuser mon impertinence mais faut-il rappeler le caractère humoristique et ironique de l'exercice ?!
Commençons par le nouvel homme fort de l'UMP Jean-François Copé : c'est au terme d'un remake amélioré du congrès socialiste de Reims, d'un semblant d'exercice démocratique aux allures de scénario à l'ivoirienne, avec deux vainqueurs autoproclamés, un scrutin entaché d'irrégularités, une victoire sur le fil taxée de putsch électoral qu’il a pu s’approprier pour un temps le fauteuil tant convoité. Ce Charles Martel des temps modernes aura en effet tout fait pour : en croisade contre ces méchants musulmans qui subtilisent des pains au chocolat, comprendre chocolatine pour les originaires du sud-ouest, il aura été jusqu'à chevaucher la thèse du racisme anti-français. En somme, la légitimité du nouvel homme fort de l’UMP ne semble tenir qu’à un fil, celui du rétablissement du vote censitaire. En effet, grâce à celui-ci, l’UMP a pu ignorer ostensiblement le vote indigène des anciennes colonies. Est-ce à la fois digne et suffisant pour un parti qui se veut crédible dans le paysage politique français ?
François Fillon : Au dessus de lui, il n’y a que le soleil. La victoire semblait lui tendre les bras… Puis patatra la démocratie UMP est passée par là : un seul bureau par circonscription pour limiter l’affluence, des procurations en veux-tu en voilà, une COCOE pro Copé et une commission des recours qui l’est tout autant, et c’est ainsi que M. Copé est par trois fois proclamé vainqueur par les différents organes du parti. Mais François pas content (image fillon pas content). L’homme aux sourcils légèrement triangulaires est tenace, voire pugnace et conditionne tout accord à l’organisation de nouvelles élections. Il lui reste toujours la mairie de Paris, où M. Fillon rêverait de passer derrière Bertrand delanoë... Le coquin.
Nadine Morano : Elle est à la politique ce que Jean-Claude Van Damme est au show business. On raffole tous de ses sorties. D’ailleurs, quel dommage qu’elle ne soit pas à l’agora ce soir. Elle aurait pu ouvertement insulter notre trésorier Hamza Berrada de sale arabe, sans être taxée de raciste puisqu’elle est en réalité très bien amie avec notre président Hervé Kacou qui lui, est nettement plus bronzé qu’Hamza. CQFD. On en viendrait presque à regretter ce fameux plafond de verre.
Rachida Dati : Profession : mannequin, et ministre ou député européenne à ses heures perdues... Tout cela parallèlement à une grossesse sans géniteur. Seule la vierge Marie a fait mieux dans l'histoire de l'humanité ! La propension de sa langue à fourcher aura contribué à animer la toile friande des lapsus tendancieux.
La paire Hortefeux-Guéant : Adolf et Benito n’ont qu’à bien se tenir. Fin de corps, ils refusent tous deux de l'être d'esprit !
Nicolas Sarkozy : Attention, ne touchons pas au deus ! Depuis sa fausse retraite, on en parle comme du patriarche récemment porté en terre. C’est dire, il orne encore toutes les permanences de l’UMP comme si sa belle présence papier permettait d’éradiquer les « turpitudes » actuelles. Je dis belle parce que j’ai croisé son image sur BFMTV la dernière fois… monsieur se permet la barbe de trois jours. Alors de deux choses l’une. Soit Nicolas Sarkozy est devenu une fashion victim et il a pressenti que la barbe de trois jours était très tendance. Soit depuis qu’il n’est plus locataire du faubourg st honoré, il n’a plus un franc, et c’est le grand retour dans le commun des mortels. Après tout c’est vrai, tout le monde fait des conférences rémunérées à 250 000 dollars. Au passage Madame Kosciusko-Morizet, si vous comptiez sur un petit chèque de l’agora pour votre venue, c’est raté, vous n’aurez que du champagne bon marché et quelques petits fours rassis.
Jean louis Borloo : le déchirement de l’UMP est du pain béni pour lui. Après le succès avec son nouveau parti l’UDI, M. Borloo doit sans doute se frotter les mains de voir l’UMP imploser. C’est vrai c’est une aubaine pour lui et l’ambiance doit être folle du côté de l’UDI. J’imagine M. Borloo exploser de joie à chaque annonce d’une nouvelle crise à l’UMP. Dimanche 18 novembre, le monde annonce que JF Copé et F Fillon se proclament tous deux Président de l’UMP, M. Borloo : « Rama Yade, débouche le champagne ! ». Mardi 20 novembre, iTélé propage la rumeur que François Fillon menacerait de saisir la justice, « Rama, prends le wisky dans le faux plafond ! ». Jeudi 22 novembre, BFMTV rapporte que Francois Fillon voudrait créer un nouveau groupe parlementaire « Ramama, sors le Génépi de sous le matelas. Santé ! »
Valérie Pécresse : la rage au ventre depuis le soir de l’élection, elle défend bec et ongle son ex premier ministre, prête à endosser tous les rôles pour paraitre plus royaliste que le roi : de la révolte sur les plateaux de télévision à la fausse sérénité, Mme Pécresse est de tous les fronts. D’ailleurs le soir de l’élection elle jouait bien la fausse sereine avec pour mot d’ordre : faire croire qu’on a largement gagné à l’aide d’un sourire des plus naturels. (Diffusion de la vidéo le soir de l’élection où elle sourit bêtement.)
NKM. : Et enfin, vous Madame Kosciusko-Morizet. Un regard perçant, une prestance troublante, une crinière christique et une voix mélodieuse : votre splendeur frappe, vous captez la lumière et votre beauté naturelle rappelle les sculptures hellènes d'antan ! Vous semblez d’ailleurs illustrer à merveille le célèbre « Aux âmes bien nées, la valeur n'atteint point le nombre d'années ». D’une ascendance noble qui force le respect, d'une discrétion quasi pudique, d'une rigueur et d'une compétence poussées à leur paroxysme, vous faites partie de ces femmes politiques taillées aux bois rares ! Seule ombre au tableau, le rire de Madame assez … particulier. Néanmoins, ce serait faire la fine bouche devant un tel pédigrée : lycée louis le Grand, école Polytechnique et MBA du collège des ingénieurs, vous aurez fait du service public une raison de vivre ! Quand la grâce et l'intelligence se réconcilient cela donne l'auteur du Front antinational ! Et oui pendant que certains de vos camarades se fourvoient dans la droitisation à outrance et portent les stigmates de la collaboration bleue marine, vous vous en éloignez ! Petite protégée du président de la République Jacques Chirac, vous êtes placée après la victoire de la droite aux élections législatives de 2002 et êtes assurée de devenir la benjamine du Palais Bourbon.
Et voilà notre héroïne qui se distingue ici en tant que ministre dans la défense de l'environnement ou de l'emploi et là par son activisme en faveur de la défense du consommateur. Vous n’êtes plus la benjamine de 2002 mais pourtant, vos initiatives ne sont pas toujours appréciées : vous êtes recadrée par François Fillon en 2008 sur l’amendement destiné à la culture d’OGM. Ce fût pour vous l’occasion de vous révéler au grand public, la France apprend à connaître la nouvelle secrétaire adjointe de l’UMP, celle qui ne mâche pas ses mots et qui n’hésite pas à monter au créneau face à son propre groupe parlementaire. Vous dénoncez alors « un concours de lâcheté et d'inélégance entre Jean-François Copé, qui essaie de détourner l'attention pour masquer ses propres difficultés au sein du groupe, et Jean-Louis Borloo, qui se contente d'assurer le minimum ».
En juillet 2012, vous lancez votre propre mouvement « La France droite » et annoncez votre candidature à la présidence de l'UMP. C’est un échec cuisant puisque vous ne parvenez pas à recueillir les parrainages nécessaires pour vous présenter. A posteriori, n’était-ce pas un mal pour un bien que d’être la grande absente de ce combat de coqs à l’UMP. Ne serait-ce pas désormais votre heure au lendemain de ce psychodrame électoral ?
Madame, je ne vous apprendrai rien en vous rappelant que le vice et la vertu sont jumeaux on peut prendre l'un et le faire passer pour l'autre ! Ce qui vous manque, c'est sans doute ce vice politique ! Je reste convaincu que le vice bâtit les âmes. Vous avez eu la patience d'être courageuse, ayez dorénavant le courage d'être impertinente. Ce sera votre chemin de croix...