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Accueil du site > RDV de l’Agora > Sarkozy, la France et l’Europe : je t’aime moi non (...)

Sarkozy, la France et l’Europe : je t’aime moi non plus

Non ! Les Européens disent-ils non à l’Europe ou a une certaine idée de l’Europe ? Alors que débute la présidence française de l’Union, la question vaut d’être posée. Les Français souhaitent-ils plus d’Europe, moins d’Europe ou carrément plus d’Europe du tout ? Dans son dernier ouvrage, La France doit-elle quitter l’Europe (Larousse) dont nous vous présentons un extrait ci-dessous, le journaliste Romain Gubert s’interroge : « Monnaie unique au taux décidé par la BCE, réduction imposée des déficits publics, interventions dans le rachat d’entreprises par les groupes français, quotas de pêche : l’Europe est partout. Un bouc émissaire commode pour les hommes politiques français. D’autant que la méfiance populaire vis-à-vis de la construction européenne s’accroît, comme en témoigne le rejet du projet de Constitution lors du référendum de 2005. Faut-il pour autant abandonner l’euro, quitter l’Union européenne ? ».
Romain Gubert, invité de ce Rendez-vous de l’Agora, répond à nos questions.

Interview exclusive de Romain Gubert réalisée par Olivier Bailly

Pensez-vous que le « non » irlandais signe la fin de la construction européenne ?
Pas du tout. Je pense plutôt à un coup de gueule passager au moment où le pays connaît un ralentissement économique. Il faudra bien un jour ou un autre que l’ensemble des pays acceptent de mettre au point une organisation institutionnelle stable qui organise la vie des 27 pays de l’UE. Le Traité de Lisbonne avait de nombreux défauts. Mais aussi quelques qualités indéniables : il donnait plus de poids au Parlement européen et donc à des politiques, élus démocratiquement. Il permettait aussi que des figures politiques puissent incarner l’UE (présidence stable, ministre des Affaires étrangères.)

Quelle est la marge de manœuvre de Nicolas Sarkozy alors qu’il vient de prendre la présidence européenne ?
Tout dépend de sa propre personnalité. Il n’est pas inutile d’être volontariste pour relancer l’Europe après le non irlandais. Ceci dit, il faut surtout savoir écouter les autres. Coordonner les avis des uns et des autres et être un modérateur de conflits. Nicolas Sarkozy a-t-il envie de jouer ce rôle ? Par ailleurs, en six mois, vu le nombre de chantiers qu’il a souhaité ouvrir et la crise institutionnelle qui agite l’UE, je suis sceptique.

Les Français croient-ils encore en l’Europe ?
Les Français qui souhaitent réellement « sortir » de l’Union européenne ne sont qu’une toute petite minorité. En revanche, il y a sans doute une majorité de Français qui ne se reconnaissent plus dans le projet européen actuel. En fait, il s’est opéré comme un divorce au début des années 90.

Longtemps, l’Hexagone avait une place à part, une place centrale dans le projet européen. Il était bien plus qu’un des six pays fondateurs de la Communauté européenne. La France était tout simplement l’un des initiateurs du projet européen. Ce sont des Français, Aristide Briand, Louise Weiss, Jean Monnet ou Robert Schuman qui en ont imaginé la philosophie et lui ont donné son impulsion de départ.

Ce sont encore des Français qui ont conçu le mode de fonctionnement de cette union qui n’allait pas de soi entre des pays qui s’étaient si longtemps déchirés. Une communauté dans laquelle chaque pays acceptait, volontairement, de partager avec d’autres un peu de sa souveraineté. C’était une première dans l’Histoire. Mais au milieu des années 1990, quelque chose s’est cassé. Et ensuite, tout est allé de travers.

Avec la réunification allemande, les Français ont pris peur. Cette Europe n’était plus la leur. Il y eu le Traité de Maastricht adopté par référendum à une très courte majorité. Puis la mise en place de l’euro qui s’est fait avec difficulté. Avec l’élargissement de mai 2004, ce fut pire encore. Progressivement, beaucoup de Français se sont mis à détester tout ce que l’UE symbolisait. En mai 2005, en votant majoritairement (par 54,6 % des voix avec 69 % de participation) contre le projet de Constitution européenne, ils ont dit haut et fort que l’Europe n’était plus leur projet.

Le bilan est cruel : aujourd’hui, pour les Français, Bruxelles est le synonyme du mal absolu. De cruels « eurocrates » dirigent désormais leur destin. Devenue le bouc émissaire de tous nos maux, l’Union européenne est montrée du doigt sans relâche. Certains sondages sont formels : une majorité de Français pensent aujourd’hui que sans l’Europe, la France s’en sortirait beaucoup mieux.

Comment la France est-elle perçue par les Européens ?
Malheureusement nous apparaissons comme très arrogants pour le reste des Européens. Je ne parle par des comportements individuels des Français. Mais de certains de leurs responsables qui conservent une idée de la construction européenne dans laquelle la France jouait un rôle central. Ils n’ont pas compris que la France est certes un grand pays européen. Mais pas le seul et qu’il faut savoir composer pour imposer ses vues. Prenons quelques exemples.

La France est le pays qui a le plus profité des aides agricoles européennes pendant des décennies. Mais la façon dont nous bloquons toutes les réformes de celles-ci a effectivement de quoi faire grincer des dents. Les uns après les autres, nos ministres de l’Agriculture refusent toute réforme qui vise à partager la manne européenne avec les pays d’Europe centrale. Ce n’est qu’un exemple. Lorsqu’il s’agit d’imposer un Français dans les institutions européennes, nous tentons le passage en force. Et cela agace nos partenaires.

Quid de la stabilité du couple franco-allemand ?
Le couple franco-allemand n’est plus au centre du projet européen. Certes, si la France est l’Allemagne propose ensemble une initiative, l’ensemble des pays européens écoutent avec attention celle-ci. Mais le couple Paris-Berlin pèse moins qu’auparavant dans une Europe où il faut aussi compter avec la Grande-Bretagne, l’Espagne, l’Italie et même de plus en plus avec la Pologne.

L’Angleterre évolue-t-elle sur la question européenne ? Peut-on imaginer qu’au couple franco-allemand se substitue un couple franco-anglais ?
Les Britanniques ont une vision très économique de l’Europe. Les Français rêvaient d’une Europe politique. Ceci dit, ces dernières années, Tony Blair fut très pro-européen et les Français particulièrement eurosceptiques. Les rôles étaient finalement renversés. Ceci dit, je ne crois pas à l’émergence d’un couple Paris-Londres. Hormis quelques politiques très ciblées sur lesquelles les deux pays sont en avance sur les autres.
Prenons, la défense. La France et la Grande-Bretagne sont les deux seuls pays capables de déployer une force conséquente en tout point du globe. Ils disposent d’une flotte aérienne et navale, certes modeste, mais qui n’est pas ridicule. On peut donc imaginer une défense européenne se reposant sur Paris et Londres. Reste que tout cela n’est pas facile à mettre au point : le conflit de l’Irak où la France et la Grande-Bretagne étaient sur des positions divergentes a laissé des traces.

Le fait que les Français ne soient plus au centre de l’Europe représente-t-il un danger pour l’Europe ?
Un danger ? Non bien sûr. Un changement d’orientation sans aucun doute. Mais à partir du moment où l’Europe s’est élargie à 27 pays (et la France le souhaitait et a accepté cet élargissement), les politiques français auraient dû prendre en compte le fait que la France ne jouerait plus un rôle si important.

La France a largement bénéficié des bienfaits européens. Pourtant les Français semblent s’en détourner. Pourquoi ? Quel est le risque d’une France en dehors de l’Europe ? Est-ce envisageable ?
Non bien sûr, une France hors de l’UE ce serait tout simplement un désastre. Pensons à nos entreprises, les voit-on se « battre » seule face à la Chine ? Pensons à notre ancienne monnaie, le franc alors que nos performances sont mauvaises. Nous aurions dû dévaluer.

Pensons tout simplement au fait que la France est aujourd’hui l’un des premiers pays pour l’accueil des investissements étrangers, signe de la vitalité de son économie (en 2006, selon la Banque de France, elle a attiré 58,4 milliards d’euros d’investissements directs étrangers, ce qui la situe au 3e rang mondial derrière les États-Unis et la Grande-Bretagne).

Un peu plus de 20 000 groupes étrangers y ont créé des filiales qui emploient près de 2 millions de salariés. Il y a dix ans, ils n’étaient qu’un million à travailler pour une entreprise étrangère. Avec ce résultat : un salarié sur sept est employé par une entreprise étrangère. C’est davantage qu’en Allemagne, au Royaume-Uni ou aux États-Unis.

Sur un plan économique, la France est la 6e puissance mondiale. Dans le palmarès des entreprises mondiales, l’Hexagone est loin de faire pâle figure. Pensons ainsi à L’Oréal (numéro un mondial des cosmétiques), Saint-Gobain (leader mondial de matériaux de construction), Danone, LVMH, Michelin, Air Liquide, Carrefour, Total ou encore Dassault Aviation. Géographiquement, elle est au cœur de l’Union européenne.

Et davantage encore au cœur du poumon économique de l’UE, des pays les plus riches de l’Union. La France est aussi le pays le plus visité au monde (78 millions de touristes en 2006). Il y fait bon vivre (l’ONU classe l’Hexagone au 1er rang pour la qualité de la vie). Pensons qu’en dehors de l’UE nous n’en serions pas là. Et c’est grâce à son appartenance à l’UE que la France en est là.

Sommes-nous assez informés sur l’Europe ?
Je ne suis pas sûr. Par rapport aux Allemands et aux Britanniques dont les journaux ont souvent plusieurs correspondants à Bruxelles, les journalistes français y sont très peu nombreux. La plupart sont de très bons journalistes et ils font ce qu’ils peuvent pour couvrir l’actualité européenne. Le problème, c’est que, par manque de moyens, ils ne peuvent faire d’enquête ou prendre du temps pour raconter de façon attrayante les sujets européens. Souvent et à quelques exceptions, les patrons de journaux estiment que les sujets européens ennuient leurs lecteurs. Ce n’est pas vrai. Toutes les études le montrent les Français aiment parler de l’Europe, débattre.

 

Extrait de La France doit-elle quitter l’Europe ?, de Romain Gubert
« … Au milieu des années 1990, quelque chose s’est cassé. Et ensuite, tout est allé de travers. Avec la réunification allemande, les Français ont pris peur. Cette Europe n’était plus la leur. Avec la mise en place de l’euro et l’élargissement de mai 2004, ce fut pire encore. Ils se sont mis à détester tout ce qu’elle symbolisait.

 

En mai 2005, en votant majoritairement (par 54,6 % des voix avec 69 % de participation) contre le projet de Constitution européenne, ils ont dit haut et fort que l’Europe n’était plus leur projet. Même si le "non" fut évidemment pour beaucoup de Français la possibilité de sanctionner Jacques Chirac, alors au plus bas dans les sondages, il fut d’abord et avant tout le moyen pour eux de dire leur désamour pour cette Europe inquiétante dans laquelle ils ne se reconnaissaient plus. Un sentiment de défiance présent aussi chez les électeurs qui ont voté "oui".

Car parmi ceux qui ont approuvé la Constitution, rares sont les Français qui ne l’ont pas fait à contrecœur, en traînant les pieds. En témoignent ces meetings calamiteux lors de la campagne pour le référendum où les partisans du "oui" – les politiques, les industriels tout comme les intellectuels – affrontaient les huées de ceux qui voulaient bien voter "oui", mais à condition qu’on leur explique pourquoi il fallait le faire. Le rejet est sans appel : aujourd’hui, pour les Français, Bruxelles est synonyme de mal absolu.

De cruels « eurocrates » dirigent désormais leur destin. Devenue le bouc émissaire de tous nos maux, l’Union européenne est montrée du doigt sans relâche. Un sentiment semble dominer dans le pays : puisque les 60 millions de Français n’ont plus le même poids et la même influence dans une Europe à vingt-sept pays – qui compte aujourd’hui 490 millions d’habitants –, autant lui tourner le dos.

Certains sondages sont formels : une majorité de Français pensent aujourd’hui que, sans l’Europe, la France s’en sortirait beaucoup mieux. Les Français ne veulent plus de l’Europe. En tout cas plus de celle dans laquelle ils vivent. Comme dans un couple qui ne s’entend plus, ils doivent faire le bilan de ces cinquante années de vie commune. Imaginer ce que la France et l’Europe peuvent encore construire ensemble. Et se poser cette question toute simple et finalement très légitime : la France doit-elle quitter l’Europe ? »

© Larousse


Crédit photo : eitb24


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27 réactions à cet article    


  • tvargentine.com lerma 9 juillet 2008 10:02

    Voila encore un exemple de pubbli-reportage ou de copinage

    Vous écrivez "Les Français souhaitent-ils plus d’Europe, moins d’Europe ou carrément plus d’Europe du tout ? Dans son dernier ouvrage, « La France doit-elle quitter l’Europe » (Larousse) dont nous vous présentons un extrait ci-dessous, le journaliste Romain Gubert s’interroge : « Monnaie unique...."

    Permettez moi de ne pas être d’accord car JAMAIS les français ne se sont posés VOS QUESTIONS car VOS QUESTIONS ne visent qu’à PRESENTER un bouquin en instrumentaliser de l’information pour mieux vendre un livre.

    Ce procédé porte un nom : PUBLI-REPORTAGE

    En conséquence ,je ne rentrerais pas plus dans un faux débat dont l’objectif est de booster la vente d’un livre (à combien déjà le prix ????????)




    • Yvance77 9 juillet 2008 10:21

      L’idiot du village nous narre ce matin : "Permettez moi de ne pas être d’accord car JAMAIS les français ne se sont posés VOS QUESTIONS "

      Donc tu dois pas etre Francais ou pas comme les autres. Les Francaises et Francais se posent ces questions cruciales, triple con. Et ils sont extrement inquiets.

      La politique anxiogene n’est pas encore a son apogee mais on y va et droit dedans.

      Que ton reve soit de tailler des pipes a ton Nico soit, mais jamais ne prends pas en otage l’immense majorite, des Francais ; qui ne desire aujourd’hui qu’une chose, renverser ce salaud dont la seule constance est de vouloir communautariser et alourdir encore plus les privileges de ceux qui n’en ont point necessite.

      Pour rendre hommage a Zalka => ta gueule lerna !

      A peluche




    • arroc 9 juillet 2008 11:17

      Merci napakatbra,

      On voit clairement dans cette courte vidéo que ce personnage vient directement des années 50. A mi-chemin du maccartysme pour la peur de la gauche (Quelle horreur, la dignité humaine ! ouf ! Heureusement qu’on l’a, lui, pour marcher sur la gueule des plus pauvres !) et du stalinisme pour l’aspect dictatorial ("je suis génial, je suis merveilleux", et le tas de vendus qui applaudissentt tout le temps là où il faudrait huer).

      Enfin plus personne ne pourra dire "je ne savais pas", cette vidéo est effarante de cuistrerie autocongratulatoire gluante et de réaction.


    • pseudo pseudo 9 juillet 2008 15:42

      @ napakatbra

      Merci pour ce lien.

      Mais c’est effrayant ! Que ceux qui ont voté pour une telle caricature lèvent la main !



    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 9 juillet 2008 23:54

      Je crois que je vais me répéter... mais les questions se ressemblent...

      Pierre JC Allard



    • ZEN ZEN 9 juillet 2008 10:03

      La question éludée dans cet article est pourtant essentielle :
      quelle Europe voulons-nous ?




      L’échec d’une politique qui ignore l’intérêt du plus grand nombre :
      « Les dirigeants européens ont bâti un système politique hors sol, sans responsabilité démocratique. Messieurs Barroso et Trichet en sont les purs représentants. Les chefs d’Etats et de gouvernements épousent cette dérive oligarchique par inconscience ou intérêt. Mme Merkel y voit l’Allemagne accroitre son système d’influence. Nicolas Sarkozy imagine rendre inéluctable en France le modèle anglo-saxon qu’il chérit. Pour la vie des peuples, leur pouvoir d’achat, leur emploi, leur alimentation, leur environnement, qu’importe la réalité, la propagande est chargée de faire croire que tout va bien. »(NDSA)

      News Press : réaction de Corinne Lepage :
      "...Cet échec signe aussi celui d’un écart croissant entre les fondamentaux qui ont guidé les pères fondateurs et les réalisations. Notre Europe est devenue à vocation purement économique, fondée sur l’idée que le bonheur des peuples était indexé sur leur taux de croissance. Certes, les programmes universitaires, les réalisations culturelles, et plus récemment l’accent mis sur les développement durable ont constitué des efforts considérables pour instiller d’autres projets que la compétitivité européenne, certes indispensable dans un monde de compétition , mais qui n’ont jamais fait rêver personne. La notion d’identité, la peur d’être broyé dans un système mondialisé dans lequel l’Europe a été présentée comme un outil d’accélération et non comme un instrument de protection , la perte de tout sens au projet européen ont constitué autant de raisons de se méfier de l’Europe .
      Cet échec signe surtout le fossé croissant entre les peuples et leurs décideurs. Si la quasi-totalité des gouvernements ont décidé de faire voter le traité simplifié par leur Parlement et non par leur peuple, c’est précisément qu’ils avaient peur d’un échec et que le souci de l’efficacité dans le fonctionnement des institutions l’a emporté sur l’aspect politique et prospectif du projet européen..."

      Le référendum est-il un sondage comme les autres ?(Agoravox)

      Jean Pierre Chevènement : Il faut construire l’Europe en respectant les peuples

      Quel avenir pour l’Europe | La démocratie européenne


      Merci aux Irlandais qui ont dit non à l’« Europe des élites » ?

      Pour une autre Europe

      Dire Non à Lisbonne pour dire Oui à une autre Europe


      Un cahier spécial sur l’Europe

      L’Europe américaine en marche : une future zône de libre-échange euro-américaine en marche


      • Plum’ 9 juillet 2008 10:13

        Les Français souhaitent-ils plus d’Europe, moins d’Europe ou carrément plus d’Europe du tout ? Ils veulent une autre Europe, comme les autres Européens. Le problème est qu’on le leur refuse, comme s’il n’y avait pas le choix.

        Tant que l’on restera dans cet aveuglement de faire une Europe pour d’autres intérêts que ceux des Européens, tant que la notion de démocratie sera bafouée, l’Union Européenne restera un raccommodage informe.


        • thierry 9 juillet 2008 10:22

          le problème n’est pas que la baisse d’influence de la france dans l’ue, ou les sondages, ou le fait que l’europe serait le bouc-émissaire idéal, comme le laisse penser le journaliste ; il nous cite des merveilleuses réussites françaises, mais ne mentionne rien sur la réalité économique et sociale de notre pays : baisse de compétitivité (que ne peut masquer la présence d’investissements de groupes étrangers, qui sont souvent des fonds de pension qui ont trouvé en france un terrain favorable pour racheter des entreprises à bon prix, et leur faire cracher un maximum de profits à court terme avant de les faire dépérir : ex : les pme du décoletage dans la vallée de l’arve ; comme quoi, on peut toujours faire croire qu’un désastre industriel serait une grande réussite....), manques d’investissements, déficits commerciaux qui explosent, croissance en berne depuis des années et qui ne fait que baisser, dette de l’état et collectivités teritoriales abyssales, récession programmée, explosion de la bulle spéculative dans l’immobillier, banques qui restreignent leur crédit, voilà ou nous en sommes au niveau économique grace à une politique géniale de nos dirigeants nationaux et leur approbation de tout ce qui se décide dans l’ue ; les conséquences sociales de tout ça : elles ne sont rien aujourd’hui par rapport aux années à venir : trés forte baisse du pouvoir d’achat, chomage et précarités en forte hausse, inégalités explosives, violences, mépris de l’autre, chacun pour soit dans les entrepises, dévelopement des stratégies d’évitement individuelles (jeux, drogues, etc..), .etc..

          alors, sortie de l’ue : celle-ci ne se discute même plus tellement elle est inévitable ; le plus tôt elle se fera, le mieux ce sera, le moins il y aura de dégats sociaux, le plus facile sera la reconstruction
          le risque : que le pouvoir supra-national européen continue d’abuser de ses prérogatives qu’il s’est auto-attribué et dérive en autoritarisme pour faire passer ce qu’il ne peut faire accepter au peule de manière démocratique : bref, la dictature néolibérale dans laquelle nous sommes déja entrés sans qu’on le dise..

          aux citoyens de reprendre le,pouvoir avant qu’il ne soit trop tard (WWW.CECRI.INFO)


          • arroc 9 juillet 2008 10:24

            "Même si le "non" fut évidemment pour beaucoup de Français la possibilité de sanctionner Jacques Chirac, alors au plus bas dans les sondages"

            Ceci reste à démontrer.

            Les Français voient bien, et depuis assez longtemps désormais, que l’Europe que l’on nous sert n’est là que pour défendre les intérêts économiques des CSP+++ (plus de 10M€ de fortune personnelle).

            Alors dire que c’était pour sanctionner Chirac, c’est adhérer à la propagande gouvernementale relayée par la presse aux ordres, qui, si elle était plus mièvre avant sarkozy, n’en était pas moins présente.

            A la rédaction des Rendez-vous de l’Agora : J’aime bien le principe, mais il y a de bons livres à introduire, en dehors de ces productions d’écrivaillons qui ont le cul entre deux chaises.


            • Plus robert que Redford 9 juillet 2008 11:10

              Pour ma génération, celle des baby-boomers, qui a grandi après mai 68 et a réalisé sa vie d’adulte entre 70 et 2000, la fin de cette période a vu l’explosion de deux grands mythes qui structuraient en partie notre construction mentale : La France Républicaine et l’Europe !
              La République plutôt égalitaire et sociale a cédé le pas devant une société où l’argent-roi est devenu la mesure de tous les comportements humains, à l’anglo-saxonne (the winner takes it all, et tant pis pour les faiblards qui restent en rade, ils n’ont quà crever !) avec tout ce que cela implique comme raisonnements comptables à courte vue.
              L’Europe : les fondateurs l’avaient conçue comme une entité politique et humaine (plus jamais la guerre !) Mais devant les réticences nationalistes issues du dernier conflit mondial, la mise en place s’est faite astucieusement par le biais de la coopération économique, beaucoup plus consensuelle alors. Malheureusement, ce qui ne devait être que la stratégie permettant l’amalgame des nations du vieux continent en une entité plutôt de type fédéral, en est resté au stade strictement économique ! La merde a commencé avec l’intégration de la Grande Bretagne qui a poussé dans le sens que l’on sait, ce qui nous ramène à la problèmatique du cas français évoqué plus haut.

              L’Europe que nous autres français, avions, de façon totalement idéaliste, rêvée comme sociale et protectrice s’est muée en un gigantesque bouillon mercantile où chacun doit cyniquement essayer de tirer son épingle du jeu, à l’Anglaise ! 
              Et chaque nouvelle adjonction de pays nous éloigne un peu plus de l’idée initiale !


              • Gazi BORAT 9 juillet 2008 11:53

                 !!

                L’illustration, dites-moi, ce n’est pas le monsieur méchant qui ne veut pas qu’on expose sa photo dans les salles de classe ?

                gAZi bORAt


                • rocla (haddock) rocla (haddock) 9 juillet 2008 11:59

                  Non Gazi ,

                  Le Monsieur est entrain de faire un cours sur la circonférence des trous smiley


                  • TSS 9 juillet 2008 13:04

                    ce que les GVT n’ont pas encore compris ou plutôt ce qu’ils ne veulent pas comprendre c’est que l’on veut une

                    Europe sociale qui protège ses ressortissants !!

                    l’Europe egoïste du chacun pour soi ,on en veut pas !!!


                    • Iceman75 Iceman75 9 juillet 2008 13:17

                      Le principal problème de la France et de l’Europe c’est la communication. Là où chez nos voisins il y a un effort pour montrer les points positifs de l’UE, il n’y a que dénigrement de la part de l’ensemble de la classe politique au moindre problème.
                      Il est si facile de montrer du doigt un muet.
                      Ne serait-ce que sur le délicat sujet de la protection animale, les blocages viennent de la France et non de l’Europe qui essaye de faire avancer les choses. 


                      • Laurent_K 9 juillet 2008 13:33

                        C’est cela, oui... Tout est problème de communication. Sûrement pas le résultat d’une politique appréciée de tous, n’est-ce pas ?

                        Chaque fois que j’entends cette excuse bidon de manque de communication, je traduis "On ne veut rien changer et on va essayer un petit coup de propagande histoire de détourner l’attention". 


                      • seginus 10 juillet 2008 08:10

                        Je suis bien d’accord pour le problème de communication.
                        Cependant, un point échappe à beaucoup de gens. C’est que la communication est très dur en Europe, pour un simple problème : celui des langues.
                        Il ne faut pas se leurer, les politiques ne sont pas tous parfaitement anglophone. Résultat, les discutions sont fait par le biais d’interprètes interposé (c’est à dire que quand un italien parle à un suédois, il y a un traducteur italien / anglais, puis un traducteur anglais / suédois.
                        Une étude à été faite pas le parlement européen montrant que lors des échanges, 50% de l’informatition n’était pas ou mal traduit.
                        Comment peut-on créer une communauté fonctionnant ainsi ?
                        On se pleins d’une américanisation de l’Europe, mais c’est beaucoup pour cette raison, les dialogues se faisant tous dans leur langue natale, cela donne à l’Angleterre un très gros pouvoir en Europe.

                        Une solution existe, qui fait rire certain, parce qu’on préfère la faire passer pour un rêve d’utopiste et que cela gène beaucoup les grands monopoles mondiaux qui sont eux bien anglophone et qui souhaitent au maximum que les autres ne peuvent pas s’exprimer.

                        Cette solution est l’espéranto. Ce n’est pas un chantier monumental, celà s’apprend en un an à raison de 10 minutes par soir. Cela pourrait être enseigné à l’école avant de choisir une seconde troisième langue (et pas besoin de faire 8 ans d’espéranto), donc cela permettrai de s’intéresser aussi à d’autres langues, l’anglais n’étant alors plus une nécessité.
                        Commencer l’anglais comme langue étrangère, c’est comme commencer à faire faire un marathon à quelqu’un qui veut se mettre à faire du sport.

                        Donc voilà, tout ça pour dire que ce qui semble secondaire voir annecdotique pour beaucoup de gens est je pense une des choses les plus importantes si on veut que l’europe avance démocratiquement. Faire en sorte que toute l’Europe puisse communiquer facilement et être à pied d’égalité.

                        Et il ne s’agit pas de faire de l’esperanto la langue officiel de tout le monde, mais une langue secondaire, pour les échanges internationnaux.

                        Je conseil à tout le monde de regarder ces vidéos. c’est un peu long (10 fois 10 minutes), mais très instructif. Cela illustre très bien les problèmes posé par l’anglais en tant que langue d’échange internationnale.

                        http://esperanto.nord.online.fr/fr/esperanto/defilangues.htm


                      • el bourrico 9 juillet 2008 15:48

                        *Donne un violent coup de pompe dans le cul du matou* Ca... c’est fait !

                        Effectivement, si tout est problème de communication.... alors il n’y a rien à ajouter.
                        L’auteur de cette phrase se rend il compte de l’énormité de celle ci ? Donc peu importe le fond, seul compte la communication, alias propagande, alias publicité, appelle ça comme tu veux. C’est de la vente c’est ça ? Peu importe le produit, ce qui compte c’est vendre ? Vous rendre vous compte que c’est précisément ce genre de dérive qui fait fuir votre Europe business ? Mais si tout n’est que communicatuion, alors fini les limitations, plus d’éthique, il suffit de vendre avec une bonne campragne ? Un jour on vends du Sarko, le lendemain un peu de Sego, puis un chouilla d’Europe, demain une dose d’Eugénisme, un petit fichage des étrangers ? Un petit fichage tout court ? Un petit plaider coupable ? (ah c’est déjà fait ça, avouer un truc qu’on a pas fait pour abréger la nuisance, amusant non ? ô combien intégre et quel exemple de justice... ou la vérité n’a plus rien à faire.)
                        Soyons clairs, les points positifs, s’ils existent, curieux qu’ils ne les ai pas montrés avec force lors des campagnes non ? ou alors les gens ne savaient pas ce qui était bon pour eux ? Ces andouilles du pauples ne comprennent donc rien à rien hein ? En fait, je me fous qu’il y ai des trucs positifs, le socle fondamental me déplait, donc toute la structure est déplaisante, et sur le long terme, amenée à s’effondrer, on ne bâtit pas une contruction supranationale sur des dogmes économiques, ça n’interesse que les intéressés, et donc ça n’a aucune assise solide. La voilà votre Europe, c’est pas la notre, tu peux toujours communiquer, ça changera rien, les mots, c’est facile à aligner, les faits, c’est autre chose. Et dans les faits, force est de constater qu’on arase par la haut, ô toujours avec de bonnes raisons bien sur, mais ça, le type bosse et dors dans sa bagnole, il s’en fous figures toi de tes bonnes raisons.


                        • chmoll chmoll 9 juillet 2008 17:19

                          les states font parties de l’europe ?
                          pasque où vas bush sarko l’suit,s’ke fait bush sarko fait pareil, s’ke bush dit a sarko d’faire ,sarko le fait


                          • impots-utiles.com 9 juillet 2008 18:56

                            Et le e déficit français continue de se creuser ( à 4,738 milliards d’euros en mai, contre 3,739 milliards d’euros le mois précédent).
                            A l’inverse , l’ Allemagne a vu se réduire son excédent commercial pour la même période : l’excédent a reculé à 14,6 milliards d’euros, après 17,8 milliards d’euros en avril.

                            La France à la tête de l’europe risque d’etre peu crédible...

                            http://www.impots-utiles.com/le-deficit-commercial-francais-continue-de-se-creuser-en-mai.php


                            • masuyer masuyer 9 juillet 2008 20:09

                              A propos d’une constitution européenne, pourquoi ne pas faire de la prochaine assemblée une assemblée constituante ? Ce serait il me semble plus démocratique que la méthode actuellement choisie. Est-ce possible ?

                              Autre chose, nos dirigeants aiment bien se défausser sur l’Europe. Rappelons tout de même que pour l’instant les décisions sont prises à l’unanimité des membres et que donc ce que nous fait "subir" l’UE, ils l’ont avalisé.

                              Dernier épisode en date, la durée maximale de travail. Merci Xavier Bertrand.


                              • Jean Lasson 9 juillet 2008 21:49

                                Comme la "pensée" de Romain Gubert est intéressante et originale ! C’est vrai aussi, on n’a jamais l’occasion d’entendre ce discours qui n’est relayé que par toutes les chaines de TV et tous les journaux, par tous les politiques et tous les journalistes qui ont le droit de s’y exprimer.

                                Vous avez eu bien raison de l’inviter à un RDV de l’Agora. Il faut donner la parole aux malheureux censurés qu’on entend jamais... smiley



                                • TSS 9 juillet 2008 23:04

                                  bonne nouvelle ,un ministre autrichien reclame un referendum malgré le vote positif de l’assemblée !!

                                  ça commence à craquer aux coutures !!!


                                  • wesson wesson 10 juillet 2008 09:22

                                    un député qui demande le référendum sur des milliers que composent les parlements des pays de l’europe, on va quand même attendre un peu pour sabler le champagne !

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