Steven Dietz, un auteur de théâtre à découvrir absolument

Photos d’Antoine Billet

Auteur contemporain américain reconnu, Steven Dietz est également metteur en scène et adaptateur.

Il est né à Denver dans le Colorado en 1958.

Il a écrit à ce jour vingt cinq pièces dont God’s Country, LONELY PLANET, Private Eyes (Faux-Fuyants), More fun than Bowling, qui font de lui un auteur joué partout aux Etats-Unis. Certaines de ses pièces ont fait l’objet de créations à l’international.

Ses textes ont reçu plusieurs nominations et récompenses, parmi lesquels le prix Pen USA (pour LONELY PLANET), le prix Edgar Allan Poe et le prix Lila Wallace/Reader’s Digest.

Steven Dietz partage son temps entre la ville de Seattle où il crée et l’Université du Texas à Austin où il enseigne l’écriture pour le théâtre et le cinéma.

INTERVIEW DE STEVEN DIETZ A PROPOS DE LONELY PLANET

John Istel  : A un moment dans la pièce, Jody est en train de lire « Les Chaises » de Ionesco, alors qu’il est lui-même entouré des chaises que Carl a apporté. Comment Ionesco vous a-t-il influencé, et quand est ce que cette influence s’est elle manifestée dans le processus d’écriture ?

Steven Dietz : J’avais relu Les Chaises cinq ans plus tôt. Je n’ai jamais mis en scène de pièces d’auteurs morts, et un théâtre m’avait demandé d’y réfléchir. J’avais pensé aux Chaises de Ionesco comme une option possible. Mais ça ne s’est jamais concrétisé.

Trois grandes intentions forment cette pièce. Premièrement mon amour des cartes est évident ; ma maison ressemblait d’ailleurs beaucoup à la boutique Jody’s Maps.

De plus, la pièce a été écrite pour les acteurs Michael Winters et Larry Ballard, bien qu’évidemment il ne s’agisse pas de l’histoire de leur vie.

Enfin, j’avais remarqué que l’amitié était à la base de nombreuses des relations les plus importantes que j’ai eues dans ma vie. Et c’est cela qui a permis d’associer les deux premières intentions que j’avais pour cette pièce.

Lonely Planet est un hommage à l’amitié. Et donc la boutique de voyage était en fait l’objet déclencheur pour écrire une pièce sur l’amitié, et Michael et Larry le moyen d’amener cette pièce à la vie.

John Istel  : Puis le ton du théâtre de l’absurde s’est imposé ?

Steven Dietz : Oui, car j’ai écrit le premier brouillon très rapidement, en deux semaines. Etant également metteur en scène, j’ai tendance à travailler beaucoup sur la structure de la pièce. Mais dans ce cas précis, je n’avais aucune idée de ce que signifiaient les chaises jusqu’au moment où Carl le dit à Jody. Je les avais mis là comme un joker. Et puis d’un seul coup, j’ai su quel sens j’allais leur donner. Donc la pièce se révèle très doucement. […]

Lonely Planet est une pièce qui se révèle au fur et à mesure. Peut-être que c’est manipulateur, mais c’est la façon dont la tragédie s’insinue dans nos vies. Cela commence de loin, comme quelque chose qu’on ne saurait décrire précisément, et puis peu à peu la tragédie est là et s’installe.

Extrait et traduit d’un article de « American Theatre », décembre 1995.

LA COMPAGNIE HERCUB' ET STEVEN DIETZ

Sylvie Rolland découvre l’œuvre de Steven Dietz au cours d’un voyage aux Etats-Unis. La Compagnie Hercub' choisit alors de traduire et d’adapter « Private Eyes » qui deviendra « Faux Fuyants » en français. La pièce rencontre un large succès au Festival d’Avignon et en tournée.

Peu de temps après, la compagnie découvre Lonely Planet, du même auteur. La pièce est créée à Paris en 2008, puis reprise au festival d’Avignon en 2010 et en 2011, ainsi qu’en tournée et atteindra bientôt sa centième représentation.

Vendredi 24 et samedi 25 janvier à 20h30, dimanche 26 janvier à 16h.

Espace Daniel Sorano, 16, rue Charles Pathé - 94300 VINCENNES

RER A : Vincennes / Métro Ligne 1 : Bérault, Château de Vincennes

Réservations : 01 43 74 73 74 et sur internet

Plus d'infos sur www.hercub.com