32 ans. Militant socialiste. Titulaire d’une maîtrise d’Histoire contemporaine et diplômé de l’IEP-Lyon. Aujourd’hui, je suis clerc de notaire mais depuis le décret du 20 août 2007, il faut dire « collaborateur des offices de notaire ». Où va donc se nicher la rupture ?
Oui mais là où le discours sur la fac devient vraiment pernicieux c’est dans cette confusion systématique entre les étudiants de premier cycle et les autres. Ce qui est tenable pour les deux premières années ne l’est pas pour la licence, encore moins pour un master et je ne parle même pas des diplômes qui vont au-delà.
Cette confusion du discours arrange beaucoup de gens issues des grandes écoles mais également des filières courtes. On en arrive à dire qu’ils ne savent rien faire, ce qui est totalement faux. On cloisonne de manière abusive les gens. Un géographe ne peut faire que de la géographie, un sociologue de la sociologie. C’est absurde car une personne qui a un diplôme de 3ème cycle dans ces matières a avant tout autre chose une grande capacité d’analyse, capacité qui n’est pas forcément la chose la plus travaillée quand on sort d’une filière autre qu’universitaire.
On leur reproche de ne pas être directement employable, mais je n’ai que très rarement vu, y compris chez des personnes sortant de filières courtes très professionalisées, des personnes directement employables à la sortie de leur formation. On sait qu’elles ne seront véritablement professionnelles qu’au bout de 6 mois à 1 an, laps de temps qu’il faut pour les former. Ce temps que l’on refuse aux universitaires.
Soyons sérieux, la sélection se fait simplement d’une autre manière à la fac. D’abord en organisant l’anarchie administrative afin de dégoûter un maximum de personnes. Puis en procédant par élimination :
- 1ère année : on dégage les touristes
- 2ème année : on dégage ceux qui n’ont pas de méthode de travail
- 3ème année : échoue ceux qui n’ont pas la pronfondeur d’analyse.
A niveau master, on obtient le nombre de personnes que l’on aurait eu avec un concours ou un choix sur dossier en 1ère année. Le problème est que l’on fait perdre beaucoup de temps à beaucoup d’étudiants qui n’ont pas forcément les capacités dans la filière visée, que cela participe à la mauvaise image de l’université, image confortée par un discours tenus par des personnes qui sont eux-mêmes issues de grandes écoles et qui est très bien accepté par ceux qui ont fait des filières courtes (concordance d’intérêts), que cela partipe à la dévaluation des diplômes universitaires sur le marché du travail (et il y a aussi un effet de mode en corrélation avec le point précédent).
Hélas, leur nombre est assez limité et elles ne visent pour l’essentiel que certaines grandes écoles (terme qu’il faut aussi expliciter). Quant à la qualité, on trouve des classes prépa privées de très bonne qualité (même si sur la masse, c’est très variable) mais le coût n’est pas le même.
Vous parlez des concours comme étant le fin du fin. Vous rencontrerez dans votre vie de véritables bêtes à concours qui sont cons comme des paniers. Et sortez de votre discours très idéologique, malheureusement une idéologie de comptoir, sur l’université.
Si les classes prépas étaient ouvertes à tout le monde, les droits d’inscription, qui parfois peuvent atteindre 5000€ l’année, ne constitueraient pas une barrière économique bien plus infranchissable pour certains que le niveau qu’y est demandé. Si elles étaient une si grande réussite, on ne verrait pas autant de anciens de classe prépa peupler les bancs des facs en licence ou en master, ils font la réussite financière des nombreuses écoles d’ingénieur de 2ème ou 3ème catégorie.
Alors que vaut-il mieux devenir ? Un avocat de premier plan, un géographe de première bourre ou un ingénieur de seconde zone ?