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BRIATTE

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  • Premier article le 21/07/2014
  • Modérateur depuis le 27/06/2015
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  • BRIATTE 31 octobre 2015 16:43

    Helios en détaillant les événements qui ont déclenché la guerre du Pacifique souhaite démontrer que le passage aux actions armées ne relève pas de la responsabilité du Chili, mais du non respect par les Boliviens des accords de taxation de l’exportation de minéraux. Il veut faire croire que l’occupation du port d’Antofagasta par 300 soldats chiliens n’est somme toute pas une agression, d’autant plus que, selon lui, les Chiliens sont « tres doux qui deteste en général le recours a la force ». Notre commentateur, qui ignore la notion de souveraineté nationale, essaie par cette pirouette de prouver que le Chili a subi la guerre. D’ailleurs n’affirmait-il pas dans son premier message que « ce fut une guerre imposée par l’alliance du Pérou et de la Bolivie » ou encore que « le Perou et la Bolivie prirent la responsabilité d’une guerre en considérant leur forces armées plus nombreuses et plus fortes ». Une interprétation de l’histoire qui me semble aller à l’encontre des faits et me fait penser à cette curieuse façon d’agir qui consiste à faire porter la responsabilité au pays agressé, technique très utilisée dans l’histoire, notamment à l’époque des guerres coloniales. L’exemple le plus parlant et le plus ignoble reste la guerre de l’opium imposée par Londres à la Chine en 1839.

    C’est également faux de dire que « le Chili occupait déja de fait la région d’antofagasta » sous prétexte qu’une majorité de Chiliens y travaillaient. Les cartes et les traités de l’époque situent la frontière sur le parallèle 24 sud.

    L’auteur affirme que c’est un trait de caractère chilien - « un peuple tres doux »- qui a permis à Pinochet de contrôler facilement le pays. Le général Pinochet, sans doute un Chilien très « doux » lui aussi ? Rappelons qu’il a fait bombarder le palais présidentiel pour vaincre une poignée de civils armés de fusils qui défendaient leur Président, fait fusiller et disparaître plus de 3 000 personnes (hommes, femmes, enfants confondus), en a fait emprisonner et torturer plus de 35 000 autres (rapport Valech), a forcé à l’exil des centaines de milliers de citoyens, a volé l’État et les biens des persécutés, etc.

    Ensuite, il fait une série d’affirmations fausses sur la guerre du Pacifique. Voyons :

    « le Chili a commencé par perdre des batailles ». Faux : la seule bataille terrestre vraiment perdue par les Chiliens au début de la guerre fut celle de Tarapacá le 27 novembre 1879.

    « les Peruviens abandonerent rapidement car leur population n’avait pas vraiment envie de se battre ». Faux également, et à considérer comme une déformation des faits, voire une insulte au peuple péruvien. Ce furent les Boliviens qui, après la bataille de Tacna en mai 1880, ne participèrent plus à aucune action car la guerre s’est poursuivie exclusivement sur le territoire péruvien. Lima fut occupée le 17 janvier 1881 après de nombreuses et meurtrières batailles telles que Miraflores et Chorillo. La résistance des plus démunis et des Indiens, dans les montagnes de la cordillère, va perdurer trois années et connaître de nombreuses victoires (ex : la bataille de la Concepción).

    Concernant l’Argentine, Helios ne craint pas de changer de version dans son analyse. Tout d’abord, « les argentins en profitèrent pour attaquer au sud et s’emparer de grand morceau de Patagonie ». Ensuite, les Chiliens ont de nouveau été « bonne pâte » en signant un traité basé sur la ligne de partage des eaux. Curieuse façon d’expliquer les questions de politique internationale.

    Sur le fait divers relatif au trafic de voitures qualifié de délire : contrairement à ce qu’affirme Helios, les autorités boliviennes luttent contre le trafic, d’où mon exemple.

    Sur la corruption au Chili, il affirme que « Contrairement a ce qui est écrit les « affaires » sont permanentes et touchent tous les partis ». Effectivement, actuellement, il n’y a pas une semaine, sans qu’une affaire de corruption ou collusion -pour fausser la concurrence-, entre patrons et politiques de droite ne soit dévoilée. Dernière affaire en date : la collusion des industriels du papier et de l’alimentation. Mais les affaires ne touchent pas tous les partis comme veulent le faire croire les élus de droite et leurs partisans, parce que cette pratique concerne essentiellement la droite et les grands groupes économiques qui les financent. Le groupe parlementaire PC-IC (parti communiste-gauche citoyenne) n’est nullement impliqué dans ce type d’affaires, même si une campagne de dénigrement a commencé (voir les accusations mensongères de malversation portées contre ARCIS ou les mensonges sur des financements illégaux de campagne électorale).

    Concernant la situation chilienne. Pour en finir avec les « impressions », quelques données objectives à consulter.

    Les tableaux comparatifs de l’indice de Gini :

    1) Des membres de l’OCDE où le Chili présente l’indice le plus élevé, c’est-à-dire la distribution des richesses la plus inégale : http://www.emol.com/especiales/2015/economia/desigualdad/graficos.asp

    2) Au niveau mondial dans lequel le Chili se situe en position 141 sur 160, tandis que les pays de la zone euro sont positionnés au dessus de la 25ème place : https://es.wikipedia.org/wiki/Anexo:Pa%C3%ADses_por_igualdad_de_ingreso

    J.C. Cartagena.



  • BRIATTE 28 octobre 2015 20:04

    En réponse à Helios

    En général les textes gagnent en crédit lorsqu’ils sont conformes à la réalité. Avoir un ton doctoral ne suffit pas. Malheureusement ce n’est pas le cas avec le commentaire de Helios.

    Les faits ont l’habitude d’être très têtus et ils nous apprennent par exemple que la guerre du Pacifique a commencé par l’occupation de la ville d’Antofagasta par l’armée chilienne le 14 février 1879, sans déclaration de guerre, contrairement aux pratiques de l’époque. Ce fut seulement le 5 avril que le Chili déclara la guerre. (voir Wikipédia : https://es.wikipedia.org/wiki/Guerra_del_Pac%C3%ADfico ).

    Les historiens, et moi-même en tant que Chilien, sommes vivement inquiets de ne pas avoir su -personne au Chili n’a l’air au courant d’ailleurs- que l’Argentine avait attaqué « au sud et s’était emparée de grands morceaux de Patagonie dont il reste encore des zones de propriétés indéfinies, et disputées ». On aimerait que Helios fasse découvrir aux Chiliens cet épisode de l’histoire de leur pays qu’ils semblent ignorer. Merci d’avance. Mais peut être confond-il cette « attaque » avec le traité des limites, concernant la Patagonie, signé entre le Chili et l’Argentine le 23 juillet 1881 ? (voir Wikipédia : https://es.wikipedia.org/wiki/Tratado_de_1881_entre_Argentina_y_Chile ).

    Je tiens aussi à le remercier de nous rappeler que « le Chili n’est pas un membre sage du Mercosur ». Cependant, et sans vouloir l’offenser, je crois que, jusqu’au moment où j’écris ces lignes, le Chili n’en a jamais fait partie.

    Une des techniques les plus utilisées par les personnes en déficit d’information et en carence d’arguments est d’attribuer des propos falsifiés à un interlocuteur pour mieux rejeter son raisonnement. C’est notamment le cas de la phrase suivante « la sortie a la mer en pleine souveraineté que demande la Bolivie est absolument irrealiste car elle couperait le pays en deux parties ce qui est inacceptable ». Tout d’abord, la Bolivie n’a jamais demandé de couper le pays en deux et ensuite, comme c’est mentionné dans le texte des accords de Charaña en 1975, il était prévude créer un corridor au long de la frontière avec le Pérou, possibilité plusieurs fois envisagée au cours des différentes négociations (voir Wikipédia avec carte : https://es.wikipedia.org/wiki/Acuerdo_de_Chara%C3%B1a ).

    On peut aussi classer dans le domaine du délire le signalement que le commentateur fait de « l’impunité des citoyens boliviens lorsqu’ils volent les véhicules chiliens qui ont de fait le droit d’être immatriculés une fois la frontière passée ! ». A ce titre, savourons cet épisode : l’arrestation par la police chilienne de militaires boliviens qui, poursuivant des contrebandiers, avaient traversé par mégarde la frontière (voir journaux : http://larepublica.pe/15-02-2013/militares-bolivianos-detenidos-en-chile-por-cruzar-frontera-portando-armas ).

    Quand on sait que le Chili vient seulement de changer le mode de scrutin binominal, et qu’il s’apprête enfin à modifier la Constitution imposée par Pinochet, vouloir faire croire aux lecteurs que la dictature « c’est une époque révolue », c’est les prendre pour des ignares. Déjà en France en décembre 2010, 13 Chiliens et un Argentin ont été condamnés par contumace. Pinochet, pour sa part, a écopé de la prison à vie ( http://www.publico.es/internacional/francia-condena-cadena-perpetua-al-1.html ). Et aujourd’hui encore, rien qu’en matière de justice, il ne se passe pas une semaine sans que les tribunaux chiliens ne condamnent des criminels à des peines de prison pour atteinte aux droits de l’homme pendant cette période (voir journaux d’octobre : http://www.latercera.com/noticia/politica/2015/10/674-650631-9-corte-interamericana-de-ddhh-sentencia-a-chile-por-12-condenas-a-militares.shtml http://www.lavanguardia.com/sucesos/20150814/54434861463/ingresan-en-prision-militares-condenados-en-chile-por-caso-de-quimico-berrios.html ).

    Finalement les allégations d’Helios sur la situation chilienne montrent que nous sommes en présence d’une personne nostalgique du temps passé où tout opposant -notamment de gauche- avait du souci à se faire pour sa santé, pour lui et sa famille.

    La Nouvelle Majorité, large coalition politique inédite dans l’histoire du pays, s’est effectivement donné comme programme la transformation des structures héritées de la dictature civico-militaire. La corruption, fléau allant de pair avec la dictature, touche pratiquement TOUS les élus de droite, mais atteint aussi quelques personnalités de l’ancienne Concertation. Parions qu’avec les lois anti-corruption qui viennent d’être votées et l’élection à la proportionnelle, les rangs des élus de droite et autres réactionnaires, seront sévèrement clairsemés, y compris pour cause de prison ferme. (voir journaux d’hier : http://www.cnnchile.com/noticia/2015/06/01/udi-afirmo-que-senador-orpis-debe-tener-sanciones-tributarias-pero-no-pénales http://www.cnnchile.com/noticia/2015/10/26/declaran-admisible-solicitud-de-desafuero-de-senador-orpis ).

    Le combat contre l’héritage laissé par « l’épisode Pinochet » et celui pour un règlement favorable à la demande bolivienne vont dans le même sens. Quelqu’un pourrait-il douter du résultat final ?



  • BRIATTE 24 octobre 2015 10:12

    Nous nous excusons pour cette faute, nous remercions Michel Maugis de l’avoir corrigée.



  • BRIATTE 1er septembre 2015 19:39

    Pour Ger.

    Actuellement il existe deux Isabel Allende :

    - l’une née en 1942 au Pérou, romancière, fille de Tomàs Allende,

    - l’autre Isabel Allende Bussi, sociologue, sénatrice née en 1945 à Santiago et fille de Salvador Allende.



  • BRIATTE 24 juillet 2014 12:27

    Merci, taktak. J’avais pourtant cherché, sans trouver.

    NB


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