L’école actuelle sert essentiellement à créer des individus compatibles avec un monde relativement peu fait pour eux.
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Cela commence par mettre assis dans une pièce faite pour une dizaine de personnes, une trentaine d’élèves dont l’individualité sera contenue par, les murs, l’autorité de l’adulte, et l’impossibilité d’exprimer son corps et sa pensée.Sans ce travail d’adaptation, le système entier exploserait ... et pas seulement les 10% d’enfants, adolescents ... adultes, que l’on ne parvient pas à faire entrer, contenir, donner forme, dans le moule.Il est vrai que ce pourcentage augmente d’année en année (dyslexiques, dyscalculique, dyspraxiques, dystopique, ... dystraits...
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Signe peut-être que, tout comme le système économique dans lequel nous vivons, le système éducatif ne parvient plus à assumer cette tâche d’adaptation de l’homme à ... la grande machine qui le régit.
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Le constat que tu fais dans ton article correspond bien à la réalité, mais pas plus qu’il ne serait souhaitable que toutes les voitures qui tournent sur le périphérique de Paris (ou d’ailleurs) puissent entrer sans temporisation dans la ville (sous peine d’asphyxie), il n’est possible, ni souhaitable (et c’est terrible !) de proposer un système éducatif qui « produise » des humains épanouis, conscient d’eux-même et des autres et capables d’utiliser tout leur potentiel ... en actes. - Mais c’est à la marge que tout commence et ton texte s’y inscrit. Il y a toute sa place. - « L’instruction est un outil je te l’accorde, indispensable si tu veux nous, ce qui nous intéresse, c’est celui qui s’en servira. » Fernand Deligny Les Vagabonds efficaces
La performance peut toujours être atteinte par d’autres moyens que l’habileté ou l’intelligence
Tous ceux qui trichent le savent bien (sourire)²
Elle ne prouve rien (elle n’est qu’un indice).
Le fameux test de Turing s’il est passé avec succès par un robot prouvera simplement que la simulation de l’intelligence est susceptible de tromper tel ou tel humain.
De la même manière que l’on peut se laisser prendre par des fleurs artificielles en tissus travaillées finement, sans que l’on puisse nommer fleur ce résultat.
L’intérêt du robot est précisément * qu’il nous permet de redéfinir ce qu’est et (surtout) ce que n’est pas l’intelligence.
Le rendement décroissant de certains enseignements, et de certaines méthodes de sélection (examen, concours, voire même diplôme) montre à quel point on peut satisfaire l’instrument de mesure sans pour cela atteindre la qualité qu’était censé « certifier »** ce moyen de sélection/certification.
[A propos de ces dérives auxquelles conduisent ce type d’évaluation/sélection dans le domaine des compétences humaines on pourra écouter Roland Gori (La fabrique des imposteurs)]
Ce qui, au passage, conduit à réhabiliter une « confiance » qui dépend d’autre chose ... davantage en rapport avec la relation humaine (part de subjectivité) qu’avec l’écart mesuré à un instant T, ou la déclaration des processus liés à la traçabilité du produit.
Et qui devrait donc nous conduire à modifier profondément la manière de proposer des évaluations et d’en traiter les résultats (plutôt comme information mutuelle que comme outil d’acceptation/refus, de classement ... voire parfois de sanction au sens fort du terme.)
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* Et l’échec (en regard des objectifs initiaux : « capacité d’apprentissage d’un enfant de 1 an » - Icub) de l’équipe de Giorgio Metta est, indirectement très instructif. Il montre que ce qui semblait simple est parfois en réalité très compliqué (et réciproquement)
Il est bien plus difficile de simuler les capacités d’apprentissage d’un enfant de 1an que celles d’un adulte. ( ?...)
** Au sens de l’AFNOR (certification iso 9001 par exemple ... ou même (!) ECOCERT) Dans ma Drôme des collines de nombreux producteurs de fruits, de légumes, de vin ... en sont venus (tous comme leurs clients) à cette réhabilitation de la confiance comme résultat de la relation dans le temps de deux personnes. Et donc à court-circuiter le passage par une norme qui n’est - dans leur cas - qu’une garantie mécanique (statistique) en même temps qu’une ponction supplémentaire sur le revenu de celui qui produit.
L’écriture ne rentre pas en compétition avec l’aptitude à résoudre des problèmes pratiques, mais avec la vision et notamment pas exemple la reconnaissance fine d’une configuration floue (très utile pour la chasse ou la cueillette par exemple)
et l’expérience a précisément été faite avec des humains
oui le nombre de connexions est impressionnant, mais il y a des aires avec des fonctions dédiées, d’où cette concurrence entre la lecture et la vision fine.
(La vision fine peu à son tour « recycler » les neurones une autre zone ...)
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La théorie de la localisation des fonctions dans le cerveau a été énormément modulée au cours des années et il reste beaucoup à faire pour comprendre d’une part la plasticité (il est possible d’utiliser une zone pour compenser l’activité déficiente d’une autre mais dans des limites que l’on ne connait pas encore) et d’autre part sous quelle nature sont « stockées » (le mot est impropre mais à défaut d’un autre) ce que l’on nomme « donnée », ce que l’on nomme « information », ce que l’on nomme « compétence » ...