Personne ne réagit non plus au soutien de Mélenchon pour la farce syndicale française.
Les syndicats sont très forts pour les mobilisations spectaculaires mais vaines, et très faibles dans les négociations réellement importantes, où ils se couchent systématiquement. Les exemples de la trahison de la CGT et encore plus de la CFDT ne manquent pas. C’est juste une insulte aux travailleurs que de faire croire à l’utilité de ces syndicats et de masquer leur collusion avec les milieux du pouvoir.
Dans l’article, je parle bien du protectionnisme européen, donc je ne considère pas que je suis allé « vite en besogne ». Mais justement, l’Union européenne à 27 avec un protectionnisme commun n’a pas de sens : les intérêts et les besoins de la Finlande ne sont pas ceux de la France, qui ne sont pas ceux de la Grèce, qui ne sont pas ceux de l’Allemagne, etc..
Beaucoup de gens ont du mal à percevoir qu’un protectionnisme national n’est pas une « prison », c’est un ciblage sur les besoins précis d’un pays. On peut très bien se protéger par rapport à la concurrence agricole de l’Allemagne (pas de SMIC), tout en ayant des partenariats privilégiés dans ce domaine avec un pays plus lointain. C’est modulable « à l’infini », c’est une vraie reprise en main de notre destin, c’est ça qui est excitant.
Maurice Allais envisageait lui aussi le protectionnisme européen, mais sur une zone beaucoup moins vaste. Une zone beaucoup moins vaste qui pourrait d’ailleurs émerger dans la crise actuelle, avec un éclatement de l’UE en ensembles plus restreints. En réalité, le problème du protectionnisme « européen » à 27 est le même que celui de l’eurozone et de l’Union européenne en général : c’est absurde d’imposer un modèle commun sur tout à des pays qui sont parfois très différents dans leurs besoins économiques, leurs modèles anthropologiques, leurs traditions politiques, et jusqu’à leurs cultures, alphabets, religions... Ce sont des zones hétérogènes où l’on veut décreter l’uniformité. Maastricht était déjà la négation de la diversité européenne selon Todd ou d’autres d’ailleurs, je les rejoins. Je suis d’ailleurs sidéré que certains ne connaissent même pas les spécificités de nos proches voisins (Espagne, Italie, Allemagne, Hollande, Angleterre...), ou par exemple, que l’on veuille imposer notre laïcité à tlm, en oubliant que c’est un concept très français. Un tel gigantisme dans les structures étouffe la démocratie, l’avenir est à la nation, à la consommation locale, à l’enracinement contre le « tout marchand », le nivellement par le bas et l’abolition des frontières, qui profite toujours au moins disant et à la consommation de masse.
Je remarque que personne n’a répondu sur le fait que la construction de l’UE en soi ne portait rien de progressiste ou de nécessaire, ou du moins l’UE actuelle ne l’est plus. On peut très bien bâtir des accords multilatéraux dans plein de secteurs, des collaborations judiciaires, etc., sans avoir besoin de tout mutualiser, sans avoir besoin de Commission européenne et de ses commissaires douteux. Le socle commun européen existe et des nations fortes et indépendantes peuvent coopérer dans la paix et dans une meilleure adaptation aux besoins de chacun. C’est pour ça que je suis un fervent défenseur de la Charte de la Havane.
On s’est contenté de dire que j’étais un haineux d’extrême droite, que la gauche c’est l’amour et la droite la haine. Ça n’a aucun sens pour qui s’intéresse à la philosophie politique : il faut un peu réfléchir autrement que par l’affect et l’injure, et voir la multiplicité des courants dans chaque « famille » politique, la violence est également partagée, le totalitarisme aussi. D’ailleurs, Doriot était un transfuge du PCF, Mussolini un socialiste, Lénine, Staline, Polpot, Mao sont « de gauche », la République a avalisé la colonisation ou le « génocide » vendéen, rien n’est simple...
Pour parler du second tour, en cas de second tour MLP/Hollande, Mélenchon appelera à voter Hollande, on le sait tous, or n’importe quelle personne de bonne foi sait très bien qu’Hollande c’est la poursuite de la même politique, de la casse sociale, de l’anti-démocratie. Il a voté les plans d’austérité pour la Grèce... Entre le protectionnisme national et le même libre-échange généralisé synonyme de chômage de masse et d’alignement sur le moins disant, un partisan du protectionnisme européen choisira le second... ? Si je devais choisir entre Mélenchon ou Sarkozy, désolé, je ne choisirais pas Sarkozy.
Il n’y en a un qui ose dire « c’est normal que Mélenchon appelle à voter Hollande au second tour, c’est »moins pire« »...
Outre le fait que ça accrédite le faux clivage gauche/droite aux yeux du gogo, c’est quand même drôle de faire croire ça. La « gauche » a plus fait pour la finance et les grands groupes que la droite, c’est dire.
Sarkozy et Hollande ont exactement la même politique : pro-euro, pro-UE, pro-mondialisme (le vilain mot), pro-finance, pro-immigration... Il y a des petites différences sur des sujets sans intérêt : l’un est pour le mariage homosexuel, qui intéresse beaucoup les Français, et l’autre non... Même sur la discrimination positive, ils sont d’accord les deux larrons.
Le seul point de désaccord, mais qui est uniquement électoraliste, c’est sur le droit de vote des étrangers. La gauche dite « républicaine » étant favorable, malgré ça :
« Sont
électeurs,
dans les conditions déterminées par la loi, tous
les nationaux
français majeurs
des deux sexes,
jouissant de leurs droits civils et politiques. » (article 3 de la
Constitution de la Cinquième République française)
Mais cette même gauche « républicaine » (sauf les chevèmentistes) a fait voter Maastricht, qui donnait ce droit de vote aux Européens... alors...
Ca fait un peu peur ceux qui parlent de l’engagement à contrecoeur de Mélenchon pour Maastricht, afin de ne pas décevoir « Tonton »... Brrr, quel culte du chef digne d’un groupuscule d’extrême droite.
Quant au lambertisme, je n’ai pas non plus dit « c’est la faute des lambertistes », là encore ça exagère tout...
En fait dans un article, il faut écrire « Mélenchon est un lambertiste, dont un liquidateur du PCF, qui se retrouve à sa tête. Mais en disant cela, je n’accuse pas tout le lambertisme, pas toute l’OCI, pas tous les journaux lambertistes, bien sûr »...