Quatorze ministres du PASOK, le PS grec, ont accepté de
conserver leurs ministères et de cohabiter, sous l’autorité de
Papademos, avec la Nouvelle Démocratie, parti de la droite libérale, et
avec l’extrême-droite. Sarkozy et Merkel ont félicité Papademos et lui
ont fermement rappelé son obligation de se soumettre aux exigences de la
troïka Union Européenne – BCE – FMI, désormais en poste à Athènes, pour
vérifier la mise en place de la privatisation totale de l’économie et
de mesures d’austérité encore plus violentes contre la population que
celles prises depuis mars 2010 par la majorité socialiste du
gouvernement Papandréou. Pas un mot sur l’entrée de l’extrême-droite. Ni
de la part du gouvernement français, ni du gouvernement allemand, ni à
l’Union Européenne.
Deux ans après son retour au pouvoir, le PASOK aura réussi :
- à infliger la purge sociale la pire que le peuple grec ait connu depuis la seconde guerre mondiale,
- à proposer la mise en place d’un gouvernement d’union nationale avec la droite
- et, enfin, à accepter de cohabiter au gouvernement avec l’extrême droite.
Pour le PS français cette entrée de la droite au gouvernement « est un choc ». « Voilà
où mène l’Europe quand elle tourne le dos aux peuples, en imposant des
austérités brutales et aveugles sans donner la possibilité et le temps
pour le redressement et en s’immisçant dans le fonctionnement
démocratique des Etats-membres » souligne –t-il dans un communiqué.
Mais pas un mot, rien, sur la véritable guerre sociale contre le peuple
conduite depuis deux ans par le PASOK. Pas un mot pour condamner la
décision de PASOK d’appeler à un gouvernement d’union nationale avec la
droite. Pas un mot pour demander le départ de Papandréou de la
présidence de l’Internationale Socialiste et l’exclusion des ministres
et députés du PASOK qui acceptent cette cohabitation avec
l’extrême-droite.
Oui, c’est une véritable tragédie que connaît la Grèce, avec la
négation totale de sa souveraineté nationale et la soumission honteuse –
et commune – du PASOK, de la Nouvelle Démocratie et du parti
d’extrême-droite LAOS aux exigences de la troïka, Union européenne, BCE
et FMI.
Seule la gauche radicale grecque –
même divisée, même trop souvent sectaire, – mais dans laquelle se
reconnait une frange croissante de la population, porte aujourd’hui un
réel espoir. Elle a besoin d’un soutien international, de notre
soutien.
Des dizaines de milliers de grecs étaient une nouvelle fois dans
la rue ce week-end contre le nouveau gouvernement de Papademos, comme
ils et elles le sont depuis des mois. Violenté par la troïka, calomnié
par Sarkozy et Merkel, trahi par Papandréou et les dirigeants du PASOK,
ce peuple grec mobilisé a toute notre solidarité.
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Rappelons quelques-unes des mesures votées par le gouvernement du PASOK :
- diminution des salaires des fonctionnaires de 30% et gel pour 3 ans des salaires publics
- Augmentation de la TVA à 23%
- Baisse des retraites (6 retraités sur 10 perçoivent moins de 600 euros/mois)
- Contre-réforme des retraites avec départ à 65 ans pour les
fonctionnaires, calcul des pensions sur la moyenne des salaires de
toutes les années travaillées
- Assouplissement des conditions de licenciement et réduction
des indemnisations, remise en cause du droit du travail pour en venir à
des contrats individualisés
- Suppression de 2350 des 6300 postes de l’OSE (SNCF grecque)
- Augmentation des prix des services publics
- Privatisation de sports, des aéroports, des chemins de fer, de
la distribution de l’eau et de l’électricité, du secteur financier et
du foncier appartenant à l’Etat, etc…
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