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OB_Ouonne 6 février 2012 18:36

Chers amis, 


Je vous rappelle que les états devraient représenter la volonté majoritaire du peuple. A ce titre, ils se placent au dessus de chacun des citoyens, de chacune des entreprises. Pour moi, l’article est une honte : « Imaginez que vous contractiez un crédit... ». Effectivement, pour moi il s’applique des lois décidées par l’état. Existerait-il une loi économique immanente, sortie du néant, s’appliquant au delà de la galaxie ? Qui donc serait en légitimité pour la proférer sur terre ?

Ces articles font le jeu d’un petit groupe de milliardaires en train de prendre le contrôle du monde par dessus les états. Il suffit pourtant d’ouvrir les yeux pour voir leur action - Oh ! Combien bénéfique ! depuis 1973.

Effectivement, en bon économiste on peut brosser le tableau de la création de monnaie par « l’entreprise état », ipso facto réduit à subir les lois qu’il rédige, vote et fait respecter ! De fait, il ne rédige plus grand-chose d’important et progressivement il ne dirige plus non plus. Les hommes qui défilent au gouvernement abdiquent un peu plus de souveraineté à l’Europe, très démocratique comme chacun sait, guidée par les excellentes agences de notation et les conseils du FMI, Banque Mondiale, les lobbyistes de couloir...

Maintenant, vous pouvez fort bien remplir des pages de tableur avec les chiffres des tenants et aboutissants de la création de monnaie. Et oui, trop de monnaie créée engendre l’inflation, les capitaux fondent, rendez-vous compte ! Pas assez, on ne peut plus emprunter, l’activité se ralentit... Allez, vous pouvez complexifier afin de permettre à des gens de remplir des pages et des pages sans voir l’essentiel : voulons-nous que les règles économiques soient décidées par des états démocratiques ?

Je vois l’économie comme un logiciel. Il fixe ses règles de fonctionnement mais pas ses objectifs. Quand on écrit un logiciel, ont doit commencer par écrire son cahier des charges, ce que l’on veut qu’il fasse : production de richesses, équilibre de la répartition entre les gens, durabilité de l’exploitation des ressources... Bon, ça c’est carrément utopique, mais j’aime bien. Il faut tenir compte des limitations concrètes également : les ressources de cette planète sont limitées, les capacités des humains aussi...
Ensuite, on cherche comment y parvenir ? Troc ou monnaie - eh oui, la réponse est acquise mais elle se pose - ? Capitalisation ou répartition - eh oui, on concentre un peu, beaucoup, sans limite - ? Décision micro-économiques libres ou encadrées ? Encadrées mais par quoi ? Un chef absolu, un chef élu, un groupe de représentants ou le vote, et qui participe ? En fait, on atteint très vite l’essence même de notre problème avec des questions d’école !

Ça ne m’amuse même pas de rentrer dans les calculs, et croyez-moi, je pourrais. Je vous propose d’autres sujets de joie mathématiques :
- Supposez que vous êtes salarié, que votre salaire est bloqué, que l’inflation est quelque part entre 2 et 4%, allez-vous mourir de vieillesse ou de faim ? Au bout de combien de temps ?
- Supposez que vous êtes une banque auprès de laquelle les états empruntent, qu’ils n’arrivent plus à rembourser parce que leurs travailleurs sont fauchés, au bout de combien de temps ferez-vous faillite ?
- Supposez que vous êtes un état qui paye énormément d’intérêts à des banques et se noie progressivement, quand pourrez-vous faire passer la liquidation de toutes vos aides sociales, systèmes de redistribution et de salaires différés, droit du travail et autres au prétexte de cet endettement dont vous avez été l’artisan.
- Supposez que vous êtes un milliardaire qui déteste le salarié ci-mentionné, influence terriblement la banque, et veut récupérer les systèmes de redistribution et salaires différés pour les proposer, mais avec des grosses marges d’opérateur téléphonique ou de marchand d’eau, au travailleur devenu misérable et corvéable à merci, jusqu’à quel point devez-vous étrangler l’état pour qu’il vous les cède ?
Les données chiffrées sont accessibles sur le site du parlement européen ou français...

Enfin, retour sur la prose qui trône tout en haut de la page... Un mélange de preuve historique sans exemple mais érigée en loi : « le roi décidait lui même de contrôler la monnaie cela finissait en général très mal », des condamnations définitives et abstraites « les états ayant la fâcheuse tendance à rembourser des emprunts par de nouveaux emprunts », des solutions de retour à un passé postulé meilleur, avec l’étalon or et la vraie valeur de l’entreprise. Je vois, le passé idéal du bon (sauvage) capitaliste baignant dans la subtile loi économique immanente...
Ceci-dit, on ne fiche pas en l’air toutes les lois d’un coup, il faudrait une assemblée constituante des « objectifs et règles économiques » et une sacrée volonté populaire ! Il vaut mieux y aller par étape. C’est pour cela que l’oligarchie verrouille par des lois (règle d’or) toutes ses victoires. Elle dicte ses lois au niveau de l’Europe en laissant les gouvernements décliner... décliner les lois et décliner tout court. Aucun gouvernement à venir ne sortira grandi tant que l’Europe sera ce qu’elle est : le bras armé des milliardaires en club...

Au secours OB_Ouonne qu’hait nos vies, vous êtes mon seul espoir... mal placé.


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