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migaby migaby 3 février 2012 23:28

Je crois qu’on n’a pas comprit la même chose en parlant de « pouvoir ». Pour moi le pouvoir n’est pas uniquement représenté par l’Etat et par les politiciens. Le pouvoir, c’est le système. Le système peut être politique, économique, social. J’en oublie peut-être.

Du coup quand vous préconisez de commencer par ne par élire le pouvoir (sous-entendu les politiciens avec qui nous sommes en désaccord, si j’ai bien comprit), je ne peux pas m’empêcher de n’être qu’à moitié d’accord.
Evidemment, s’attaquer à l’une des sources du problème en n’élisant pas les mêmes fauteurs de trouble, c’est un très bon début.
Encore faut-il en avoir les moyens ! Parce que ces fauteurs de trouble manipulent les électeurs, mentent et accèdent au pouvoir. Hors on ne peut pas n’élire personne, puisque le système politique démocratique veut que l’on élise les hommes qui auront accès au pouvoir.

Ceci semble être d’ailleurs une tentative de sabotage du pouvoir. Donc le pouvoir, à part les politiciens, qu’est-il d’autre ? Il est le système économique.
Le système économique tourne depuis plusieurs décennies sur le principe de surconsommation. Pour en arriver là il a fallu développer des techniques de persuasion (pour ne pas dire manipulation) afin de créer sans cesse de nouveaux besoins pour le consommateur et le conduire à acheter des choses non vitales mais qui lui semblent fondamentales. Bel exemple illustratif avec la révolution industrielle dans le monde de l’automobile : la voiture est de plus en plus demandée, Ford améliore la technique du Taylorisme qui consiste à séparer les têtes pensantes des bras qui se chargent du travail mannuel sans réfléchir (optimisation de la main d’oeuvre : à chacun son boulot, on ne se disperse pas), et fait en sorte que l’ouvrier n’ai même plus besoin de se déplacer (travail à la chaine) pour travailler de la manière la plus productive possible. Le problème s’est posé à partir du moment où la demande a chuté. Il a donc fallu persuader le consommateur qu’il était nécessaire d’acheter leur véhicules. Comment ?
Pour ça, les méthodes n’ont pas trop changé... on repasse en revue le design du produit pour le remettre au goût du jour, on persuade le consommateur qu’il en a besoin (influence plus importante au sein de son entourage grâce au produit : regardez ma super bagnole/ma nouvelle montre/mon nouveau téléphone portable trop high tech !) et une fois que le produit est devenu indispensable et que tout le monde se l’est procuré, la boite doit réfléchir à un moyen de continuer de vendre ses produits. Si tout le monde l’a déjà on fait comment ? Bah on invente un système d’obsolescence programmée voyons !
Je vous invite à lire cet article clair sur l’obsolescence programmée : http://www.siteduzero.com/news-62-39477-l-obsolescence-programmee-un-gaspillage-de-masse.html

En conclusion le système économique repose sur la consommation. Si l’on arrête de consommer, on sabote le système économique. Le système économique faisant partie intégrante du pouvoir, on peut facilement le faire tomber. Enfin... « facilement »...
Evidemment, encore faut-il que la population soit unifiée !
-> Hors, la population est hétérogène et le restera probablement par ses divergences d’opinion, qu’on le veuille ou non. Par exemple pendant la transition démocratique espagnole après Franco, la population espagnole désirait sortir du système franquiste. Pourtant lorsqu’un referendum a été voté, « seulement » 87,8% des votants (sur 67,1% de participants) étaient d’accord pour le changement. Pourquoi ? Pourquoi ne représentaient-ils pas la majorité après les massacres dont ils ont été victimes pendant plusieurs décennies ? Et bien parce qu’il y en a que ça arrangeait, d’avoir des privilèges sous le franquisme. Ceux qui occupaient une place privilégiée et les gens dont l’idéologie était d’extrême droite refusaient de voir le pays se démocratiser.

« Essayer d’engager un combat direct avec le pouvoir sans passer par la démocratie sera perdu d’avance » -> y a-t-il déjà eu des exemple déterminants de combats gagnés par la démocratie permettant d’affirmer qu’il s’agisse de l’unique solution vers la liberté ?

« Pour le reste, le combat contre le pouvoir est un mythe, un hochet, le poil gluant que la droséracée agite devant la mouche…. La réalité, c’est que le pouvoir veut vous faire croire que le citoyen ne peut gagner le combat de la démocratie. »
+ « Et Erreur, les autres formes de contestation seront toujours mâtées… »

 -> avez-vous des exemples concrets de ce que vous avancez ?

"Oui, mais le combat et perdu d’avance car nous avons abdiqué sur l’essentiel : qui possède le pouvoir ? une minorité qui fait la loi ? Comme une fatalité ?« 
Vous n’argumentez pas, vous tournez les gens qui agissent en dérision. Qui vous dit qu’ils se sentent concerné par une quelconque »fatalité«  ? Justement leur combat est déterminé. Ils savent précisément ce qu’ils veulent, et de qui ils doivent l’obtenir (je vous renvois à la vidéo de mon commentaire précédent). Ils savent parfaitement qui détient le pouvoir (ceux qui tirent les ficelles du système économique, en étroite relation avec le système politique) et qui peut agir sur ce pouvoir (les consommateurs, à commencer par ceux qui se remuent le derrière, c’est à dire Anonymous). Cette attitude est en opposition avec une population découragée par la fatalité. C’est donc vous qui faites erreur sur ce point.

 »Il ne sont pas organisé. Mieux : vous et moi sommes déjà ces anonymous. Pour être clair, « ils » se battent en combattant le net, mais cela revient a saccager son propre appart. Et le pouvoir, lui s’en fout bien. Il sait se protéger. On le ralenti, mais on ne le combattra pas.« 
Rien ne vous permet d’affirmer que je suis une Anonymous. »Anonymous« définit les gens qui participent aux actions du groupe.
 »Ils ne sont pas organisés«  : ils ne sont pas une organisation composée d’une hiérarchie avec à leur tête un chef qui lance des directives. Le but est d’agir de façon collective, c’est tout à fait ce que vous défendiez dans votre article. Vous défendiez la liberté au nom de la collectivité. N’est-ce pas ? Anonymous entend que la collectivité tout entière défende ses intérêts. Il ne s’agit pas de faire un coup d’Etat. Il s’agit de se faire entendre.
Ils ne se battent pas en combattant le net. Ils se battent en combattant ceux qui utilisent le net comme un outil du pouvoir, en s’attaquant à leur outil. C’est une nuance importante puisqu’elle change complètement le sens de leur action. Vous ne verrez pas un Anonymous s’en prendre à une plateforme de réseau social, dans la mesure où c’est ce qui permet la liberté d’expression, et donc c’est leur appart’ comme vous dite.
Le pouvoir s’en fout ? il sait se protéger ? Dans ce cas que croyez-vous possible de faire d’autre de réellement concret ? Balancer une bombe au siège du FMI et de l’OMC ? Et ça marcherait ? Soyons réalistes. Non seulement il s’agirait de violence, mais en plus les auteurs de ces crimes seraient jugés à juste titre pour un acte terroriste, voir pour homicide. Cela n’aiderait en rien à rendre l’internet libre. Cela augmenterai la portée du pouvoir et il s’en servirait justement pour prendre les mesures qui l’intéressent sur le net, jugeant que les réseaux sociaux ont une trop mauvaise influence sur les individus, que les Anonymous sont des terroristes ou que sais-je encore.

 »Le pouvoir de l’argent ne peut se combattre a découvert« 
Je précise rapidement et je vais me coucher :
Wikileaks -> fonds suspendus, site web fermé. Comme ça ne suffit pas, on a trouvé un scandale sexuel à Assange (le fondateur de Wikileaks) afin de le discréditer aux yeux de la population.
DSK -> le seul moyen que l’on ait trouvé contre [l’ancien] directeur du Fonds Monétaire International pour le discréditer a été un scandale sexuel (comme si cela avait avoir avec la politique).
Dotcom (admin de mégaupload) -> homme très difficile à mettre en justice car il a beaucoup d’argent. Il a fallu recourir au ternissement de son image pour influencer la population (non seulement en dévoilant ses crimes passés, mais en plus en le décrivant comme un homme détestable plein d’argent... ce genre de choses, ça marche).
Pour n’importe qui d’autre de moins important financièrement, l’Etat n’aura pas besoin de recourir à un scandale financier... s’il peut prendre les individus un par un et les juger, il n’aura aucun mal à le faire et à faire peur à ceux qui désirer continuer à lutter. C’est la raison pour laquelle rester anonyme permet de se protéger du pouvoir de l’argent : on grossit son nombre, son influence, son pouvoir... le tout sans être entravé par le pouvoir.

 »Pour reconquérir la liberté il faut d’abord être capable d’être libre"
Là je suis tout à fait d’accord.


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