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John_John John_John 16 août 2012 17:07

Si on peut trouver des différences énormes entre la gauche et la droite, ça ne veut pas dire qu’ils se battent pas des deux côtés contre les individus !


La droite se veut corporatiste, conservatrice, souvent récupérée par une minorité oligarchique pour saper les libertés de leurs concurrents et ainsi pérenniser leurs rentes et leurs positions dominantes contre les forces entrepreneuriales du peuple. C’est historiquement un mouvement paternaliste, anti-libéral, hostile au changement. Concrètement elle augmente les taxes et multiplie les réglementations tout autant que ses opposants, bien qu’elle s’en défende, et ne soucie pas des conséquences sociales et économiques de ses actions.

La gauche, sous prétexte d’une « défense des opprimés » est en réalité le premier des oppresseurs, une mouvance largement idéologique qui n’a de cesse de nier les libertés individuelles pour soumettre l’individu à un totem « collectif », en pratique à l’Etat et aux caciques des partis dit « de gauche », qui sont eux mêmes des oligarques de premier plan. La « gauche » jadis défenseur des droits de l’homme (liberté - propriété - sûreté - résistance à l’oppression), c’est à dire héritière du libéralisme classique des Lumières, s’est peu à peu muée en son contraire, elle est aujourd’hui le lobby de ceux qui veulent obtenir par la force ce qu’ils refusent d’obtenir légitimement par l’effort, le lobby de la loi du plus fort : l’Etat, le réceptacle de toutes les idéologies collectivistes et autres délires mortifères qui ont tant sévi au XXème siècle. On voit d’ailleurs encore aujourd’hui des gens qui se réclament « de gauche », et qui ne parle que de principes marxistes de planisme centralisateur, concrètement voler l’argent des autres, interdire, contraindre, taxer, gouverner, bref d’une autorité centrale incontestable qui oppresse et mène les gens à la baguette comme un troupeau d’animaux à la solde d’un grand leader au mépris le plus total de leurs libertés et de leur propriété. Jadis parti du peuple, la « gauche » est aujourd’hui majoritairement despotique, étatiste, liberticide et intolérante, en un mot presque totalitaire. Les anars doivent êtres contents, tient !

Si la droite s’appuie sur le conservatisme, et la gauche sur la négation de l’individu, en réalité la droite comme la gauche ne sont que les deux faces d’une même constructivisme, l’idée que l’individu n’a pas de droits et qu’il ne doit exister qu’en tant que vassal d’une autorité supérieure, l’Etat, Dieu, les membres du parti, etc., eux seuls autorisés à penser pour les autres et leur expliquer ce qui est bon pour eux. C’est, selon sa définition première, deux expression différente du socialisme.

Comme disait Tocqueville : « [Le socialisme] est une attaque tantôt directe, tantôt indirecte mais toujours continue aux principes mêmes de la propriété individuelle ; c’est une défiance profonde de la liberté, de la raison humaine ; c’est un profond mépris pour l’individu pris en lui-même, à l’état d’homme ; ce qui caractérise [les systèmes qui portent le nom de socialisme], c’est une tentative continue, variée, incessante, pour mutiler, pour écourter, pour gêner la liberté humaine de toutes les manières ; c’est l’idée que l’État ne doit pas seulement être le directeur de la société, mais doit être, pour ainsi dire, le maître de chaque homme – que dis-je ! son maître, son précepteur, son pédagogue ; que de peur de le laisser faillir, il doit se placer sans cesse à côté de lui, au-dessus de lui, autour de lui, pour le guider, le garantir, le retenir, le maintenir ; en un mot, c’est la confiscation de la liberté humaine. À ce point que si en définitive j’avais à trouver une formule générale pour exprimer ce que m’apparaît être le socialisme dans son ensemble, je dirais que c’est un nouvelle formule de la servitude… » 

L’idée de base qui anime donc le socialisme dans son essence même peut se caractériser ainsi : les individus sont par nature incapables de diriger judicieusement et efficacement leur vie par eux-mêmes ainsi que de coopérer volontairement et équitablement entre eux. Ce sont de grands enfants forcément irresponsables et égoïstes (dans l’acception péjorative du terme) ; ils ne sont nullement propriétaires d’eux-mêmes mais appartiennent, au sens possessif, à la « collectivité » ou au grand organisme social dont ils ne sont que des fragments. En conséquence de quoi, l’État (=les membres du Parti, les « gentils » qui ne veulent que notre bien) forcément omniscient et omnipotent doit les prendre en charge et les placer sous sa tutelle économique et sociale, relayée par des « collectifs » locaux, afin de les organiser, les diriger, les solidariser et les contrôler. Ce qui ne peut bien sûr se faire qu’en les dépossédant de leur indépendance et leur responsabilité individuelles. Les socialistes de droite comme de gauche rivalisent ainsi de créativité pour déresponsabiliser l’individu de manière à le soumettre et le rendre le plus dépendant possible de l’autorité centrale que constitue l’Etat et l’oligarchie qui est dans ses petits papier (principalement toutes les très grosses entreprises qui se gavent de subventions). C’est la raison pour laquelle on observe depuis la guerre un phénomène de destruction de la sphère privée, le système s’insinue dans les moindres recoins de la vie et de la propriété privée pour imposer les décisions centrales. La courbe perpétuellement croissante de la dépense publique, du taux de prélèvement obligatoires, le nombres de normes, réglementations, ingérences étatiques dans les affaires privées des gens est une parfaite confirmation de cette évolution. En 2012 comme dans les années 30, on peut entendre des discours qui prônent ouvertement la vassalisation entière et complète des individus à l’Etat (notamment via la fiscalité), l’extension sans aucunes limites des prérogatives de la loi arbitraire d’une poignée d’élus, jusqu’à nier complètement l’existence de droits de l’homme à la liberté et à la propriété privée inaliénables, pourtant gravés dans le marbre depuis la révolution. 




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