Pardonnez-moi, mais je ne me souviens pas avoir parlé de progrès quand je me réfère à la recherche scientifique. Qu’il en soit une conséquence par ses applications techniques ne fait aucun doute, mais il n’en est pas le but. Je pensais, sans doute naïvement, que la science se contentait d’essayer comprendre le monde : « nous reconnaissons l’éternelle aspiration à comprendre » Le capitalisme (privé ou d’état !) faisant le reste. (vous allez me ressortir Pavlov et je vais encore rigoler…)
Le problème se complique dès lors qu’on y cherche une harmonie. C’est déjà sous-entendre une singularité, une prédisposition d’un univers « fait » pour l’homme. Et c’est là que nous achoppons, nous deux. Einstein disait aussi : "Quiconque prétend s’ériger en juge de la vérité et du savoir, s’expose à périr sous les éclats de rire des dieux, puisque nous ignorons comment sont réellement les choses et que nous n’en connaissons que la représentation que nous en faisons", renvoyant ainsi chacun à sa vision égocentrique et subjective du monde. Il n’y a donc pas de vérité hors notre conviction ? Ce brave Nietzsche n’y changera rien avec sa question qui se mord la queue : « Faut-il une conviction pour permettre à la science d’exister ? Oui ! »
Comme toujours, sortir une phrase de son contexte est, au sens littéral, insensé. Et c’est valable pour celles que je cite !
La philosophie permet à l’homme d’accepter le monde à un moment donné, en un lieu donné et à « apprendre » à mourir. Je n’ai pas l’outrecuidance de vous l’apprendre. Voir les cyniques, Platon, Montaigne ou qui vous voulez à propos de la mort… C’est leur fond de commerce et vous les connaissez bien mieux que moi. Le philosophe se substitue ainsi au cagot [1] en nous proposant un éventail de visions pour rendre ce monde moins absurde qu’il n’est. Diriez-vous « qu’il ne paraît » ? L’un et l’autre ne nous aident pas à comprendre la mort.
Devant l’absurdité du monde, Sisyphe, avec ou sans la punition, a-t-il une alternative à l’existence ? Les religions condamnent le suicide : parce que c’est un acte libertaire ?
[1] : Qui manifeste du fanatisme religieux, de la bigoterie hypocrite, puisqu’il faut tout vous dire…
Je vais vous raconter une histoire toute personnelle : mon père a passé un an dans un camp de concentration pour faits de résistance. Cinquante deux seulement des français détenus en sont revenus. Il a toujours été coupable d’être rentré en laissant ses « copains » là-bas. Il a voulu les rejoindre après sa mort, une fois incinéré. La symbolique de ce geste est, à mon avis, tout aussi respectable que celle de vouloir à tout prix (!) une place sous une pierre tombale pour permettre aux héritiers d’avoir un lieu de mémoire GPS et « revitaliser » la ville.
Dans le cas que je vous expose :« comment faire le deuil pour les êtres souffrants, si pas de lieu, plus de repères symboliques » il y a lieu, repère symbolique et respect des volontés que vous semblez, si je puis dire, enterrer. Il y a même eu hommage public avec fanfare drapeaux, écharpes tricolores et képis. Sommes-nous toujours ici dans le domaine du profane, sans bénédiction ?
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