@ Laconique
L’argument utilitariste « ça ne sert à rien » que d’aucuns aimeraient opposer au Wikipédia en latin pourrait tout aussi bien être opposé à l’enseignement généralisé de l’anglais au collège, au lycée, et maintenant dans les écoles primaires.
En effet, sur ces 100 % ou presque de jeunes français qui apprendront l’anglais, à raison de 3 heures par semaine pendant 7 ans de scolarité secondaire, seul 10 % atteindront un niveau suffisant pour réussir à demander leur chemin en Angleterre, comprendre le menu d’un restaurant d’outre-Manche ou d’outre-Atlantique ou exposer leur éventuels ennuis de santé à un médecin anglais.
Pour 90% de ces jeunes français, l’apprentissage de l’anglais aura été totalement inutile, tout simplement parce qu’ils n’en auront pas besoin dans leur vie professionnelle et parce qu’ils ne voyagent pas. Ma coiffeuse ne se servira pas de l’anglais ( à part pour le mot « brushing », qui, si ça se trouve, n’est même pas utilisé par les coiffeurs anglais ), mon plombier, mon couvreur et mon garagiste non plus, ma boulangère, mes caissières de super marché non plus, la plupart de mes confrères non plus ( sauf ceux qui, comme moi, exercent dans des zones d’intérêt touristique, et pour lesquels cette connaissance est indispensable et d’usage quotidien ) . Les baby-sitters et les « techniciens de surface » non plus, etc, etc ...
La plupart de ces catégories socio-professionnelles, de nos jours, compte tenu de la réduction massive du niveau de vie, ne gagneront de toutes façons jamais assez d’argent pour voyager à l’étranger, ou s’ils y vont, iront dans la plupart des cas dans un « club-hôtel » où ils n’auront pas besoin de parler anglais ... ( moi-même, ça fait plus de quinze ans que je n’ai pas eu le temps ni les moyens de prendre des vacances à l’étranger ! )
En résumé, pour l’immense majorité des gens, l’apprentissage de l’anglais n’aura pas eu, dans leur vie, plus d’utilité que n’en a le wikipédia en latin !