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docdory docdory 20 mars 2013 13:52

@ Guylain Chevrier

Cet arrêt est absolument honteux.
Imaginons qu’à l’époque , cette employée, au lieu d’un voile islamique, ait revêtu un t shirt à l’effigie ( au choix ) de Olivier Besancenot, Le Pen (père ou fille ) Sarkozy ou autre leader politique, et que la direction de la crèche l’ait licenciée pour refus de mettre des vêtements politiquement neutres.
Je suis persuadé que dans ce cas, la décision de la cour de Cassation aurait été de confirmer la légitimité du licenciement. Il en aurait été probablement de même si cette salariée avait mis un t shirt à l’effigie du Pape ( qui devait être Benoit XVI au moment des faits ), voire même un tshirt avec l’inscription « dieu n’existe pas et ceux qui croient le contraire se trompent ! » .
Par conséquent, ce jugement institue de facto en France une discrimination entre les idéologies : celles qui sont soumises à une obligation de neutralité sur le lieu de travail ( opinions politiques et opinions religieuses autres que l’islam ), et celle qui n’est pas soumise à cette obligation de neutralité sur le lieu de travail, c’est-à-dire l’islam.

Un des effets secondaires hautement prévisibles de ce jugement va être l’accroissement majeur du chômage chez les femmes musulmanes. Jusqu’ici, un chef d’entreprise qui licenciait une employée parce qu’elle se mettait à porter le voile dans l’entreprise et refusait de l’enlever pouvait la licencier, il avait de fortes chances d’obtenir gain de cause aux prud’hommes. 

Avec cette décision, tout employeur qui embaucherait une musulmane non voilée va se retrouver avec une épée de Damoclès en permanence : cette employée musulmane est à risque de devenir intégriste et donc de mettre le voile sur son lieu de travail. Ce risque ne peut absolument pas être couru par l’employeur, par conséquent, il éliminera toutes les candidatures de femmes musulmanes de peur de se retrouver confronté à des problèmes de voile au sein de son entreprise.
Il sera bien difficile dans l’immense majorité des cas de prouver la discrimination à l’embauche : la plupart des entreprises sont des PME qui recrutent parmi les candidatures spontanées qu’elles reçoivent, et ne font jamais appel à Pôle Emploi. Rien n’empêchera le chef d’entreprise de mettre à la poubelle tous les CV qu’il reçoit émanant de candidates porteuses de prénoms musulmans.

Autrement dit, par cette décision absurde, la Cour de Cassation, sous prétexte de défendre les intérêts religieux de cette salariée intégriste de la crèche Baby-Loup, donne un véritable coup de poignard à toutes les femmes porteuses de prénom musulman qui refusent l’intégrisme et souhaitent travailler en tenue religieusement neutre, et qui, à partir de maintenant, auront un mal fou, du fait de cette décision, à trouver un emploi.
Le fanatisme religieux d’une minorité se trouve ainsi conforté par ce jugement, qui met un obstacle considérable à la volonté d’assimilation du plus grand nombre.
Inutile de préciser que ce jugement laisse aussi un boulevard aux salafistes de tout poil, que rien n’empêchera maintenant de postuler un emploi dans une tenue normale, et de se mettre en djellaba et de se laisser pousser une barbe salafiste une fois le job obtenu, et la période d’essai terminée...

Il faut donc impérativement que la loi soit modifiée de façon à autoriser les chefs d’entreprise à pouvoir exiger dans le règlement intérieur de leur entreprise le respect par les employés de la neutralité religieuse ou politique dans leurs tenues vestimentaires.

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