Bonjour Krokodilo
Pas besoin d’un anglotron pour oublier en quelques mois la langue de Shakespeare.
L’autre jour, j’étais à ma salle de sport. Un anglais voulait s’inscrire et la responsable du club qui était présente ce jour là, et qui n’avait pas plus de 23 ou 24 ans, essayait de lui expliquer dans une langue qu’elle semblait croire en toute bonne foi être de « l’anglais » les modalités d’inscription et les horaires de cette salle de sport. Pendant ce temps, j’étais sur une machine censée développer les abdominaux et je ne perdais rien de cette enrichissante conversation qui se déroulait à trois mètres de mon oreille.
J’ai failli avoir pitié de la responsable qui maîtrisait encore plus mal l’anglais que moi la conduite d’un camion de 35 tonnes. Elle avait pourtant l’air de sortir de l’enseignement supérieur, mais je l’ai laissée malicieusement s’embourber, parce que je trouvais ça beaucoup plus drôle d’entendre ce naufrage linguistique que de venir à son secours et à celui de son futur client, qui semblait complètement perdu et ahuri en entendant ce qu’était devenue sa langue parlée par une jeune française !
En fait, il n’est de savoir qu’exercé : je pense que, un an ou deux après l’obtention de leur bac ou de leur diplôme d’enseignement supérieur, l’immense majorité des ex-étudiants ont à peu près tout oublié de ce qui est utile de savoir en anglais s’ils n’en ont pas eu besoin pendant leurs premières années de travail...