@ Werner Laferier, cathy30 ...
dire que l’islam est incompatible avec la démocratie est la récente doxa propagandiste du Choc des civilisations que vous ânonnez comme des perroquets.
Le Califat n’a jamais défini une organisation politique précise, vous n’en trouverez aucune trace dans le Coran, pas plus qu’il n’y en a dans la Bible.Il est d’ailleurs aisé de constater que dans l’espace géographique où la religion musulmane est dominante, les systèmes politiques ont varié au cours de l’histoire, et sont assez hétéroclites. Monarchies, ici ou là (Maroc, Arabie, ...), républiques laïques (Algérie, Syrie, Turquie (actuelle ?), ... ) système confessionnel au Liban, théodémocratie juive en Israël (dont la moitié au moins de la population n’est pas juive) ... sans parler de l’Inde qui marie 36 confessions religieuses.
« On projette sur les sociétés musulmanes une problématique propre à l’histoire de l’Europe. »dit Georges Corm. Propre à l’histoire politique en Europe faudrait-il préciser.
extrait d’une interview de l’intellectuel libanais Georges Corm * réalisée par
Thierry Leclère dans l’un des derniers numéros de Télérama, qui met en
évidence l’indigence du concept de « choc des civilisations ». Novembre 2005
* homme politique libanais, consultant économique et financier international
et juriste, ancien ministre des finances de la république
libanaise
Télérama : En Europe, on entend souvent dire que l’Islam est un frein à l’évolution des sociétés arabes à cause de l’absence de séparation entre le spirituel et le temporel.
Georges Corm : C’est incohérent. Dans le monde musulman, le pouvoir a toujours été de nature civile et il n’a jamais existé l’équivalent d’une institution religieuse de la puissance de l’Eglise romaine. Les oulémas (docteurs de la foi) n’ont jamais gouverné nulle part. Même en Arabie saoudite, pays qui est le plus proche d’un état théocratique, la famille des Séoud incarne un pouvoir civil.
Télérama : Et l’Iran ?
Georges Corm : En Iran non plus on ne peut pas parler stricto sensu,
de théocratie ; vous avez quand même un équilibre des pouvoirs entre le
Guide Suprême et le Conseil des gardiens de la foi d’un côté, et le
président de la République et son gouvernement de l’autre. De plus , la
théorie de Khomeyni sur la nécessaire « tutelle » des religieux est une
innovation totale, très contestée par certains des grands penseurs
religieux chiites. Non, le problème, en Islam, ce n’est pas la
séparation du spirituel et du temporel. On projette sur les sociétés musulmanes une problématique propre à l’histoire de l’Europe.
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