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agent ananas agent ananas 1er décembre 2014 19:27

Nicolas Sarkozy, un champ de ruines

Les Français ont joué à la roulette russe à l’élection présidentielle de Mai 2007. Nicolas Sarkozy a gagné, la France a perdu.

Propulsé au pouvoir sur fond d’un paysage international dévasté, à contretemps du momentum stratégique, en pleine déroute des États Unis en Afghanistan et en Irak, et d’Israël au Liban, à la veille du collapsus de l’économie occidentale, l’idole des jeunes était déjà un président à rebrousse chemin. En signant son ralliement aux thèses des néoconservateurs américains par la réintégration du giron atlantiste, il mettait ainsi fin à la parenthèse gaulliste sur le plan diplomatique, et, sur le plan interne, avec l’adoption des lois sur l’exclusion sociale et le pistage génétique, le président rétrograde marquait le triomphe du néo-pétainisme.

Le délire narcissique dans lequel a baigné la France pendant un an a débouché brutalement sur la plus grande mystification politique de l’Histoire de la V me République, avec un état de grâce le plus bref de l’Histoire, implosant le soir même de son élection avec « la nuit du Fouquet’s », le dîner groupant les plus importantes fortunes du pays, la croisière à bord du yacht de Vincent Bolloré, le vaudeville de son couple à la Kennedy qui s’achèvera par son mariage avec un mannequin people fort apprécié du Paris intellectuel et artistique, enfin, son langage de charretier dégageant un entreprenant jeune homme par un langage châtié dont il a le secret. « Casse-toi pauvre con », est passé à la postérité comme le parfait contre-exemple du bon goût présidentiel français.

Dans l’ordre symbolique, Nicolas Sarkozy a refait l’unité de la droite sur la base des thèses de l’extrême droite pétainiste et l’apparence de la droite gaulliste. Le sarkozysme a signé ainsi la défaite du gaullisme et le triomphe du néo-pétainisme. Se réclamant du gaullisme tout en siphonnant les thèses de l’extrême droite xénophobe, le sarkozysme a purgé en fait la querelle de légitimité par le dépassement syncrétique des deux grandes familles de la droite française, dont le point d’exacerbation avait été atteint lors de la présidentielle de 2002.

(suite)


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