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chems eddine Chitour 18 avril 2015 19:13

A Covadonga722

Difficile à bien orthographier votre nom !
 Il n’y a ni vilain occidentaux ni orientaux tarés, il y a l’homme un point c’est tout ! Personne n’a fait de commentaire sur le père qui enterre un morceau de chair « comme si c’était son fils ». Je suppose que cela a bêtement échappé à la sagacité aux snippers embusqués sous des prête-noms derière leurs ordi et ils dictent au nom de leur destinée manifeste la norme ; Le bien , le mal. Quand un jeune se fait exploser , pensez vous que c’est moral que par désespoir il s’accorche à un hypothétique paradis, du fait que son temporel est derrière lui. A ceux qui mettent sur le même plan tout le monde, je les invite à lire cette contribution

Pour  Grégoire Chamayou, chercheur en philosophie au Centre national de la recherche scientifique (Cnrs) à Lyon, « L’usage de ces engins sans pilote, qui bouleverse les règles de la guerre, ne suscite pas de rejet massif dans l’opinion en Occident, alors que les attentats-suicides apparaissent comme le sommet de la barbarie. Le philosophe Walter Benjamin, poursuit-il, a réfléchi sur les drones, sur les avions radiocommandés que les penseurs militaires du milieu des années 1930 imaginaient déjà. Ce qui les distinguait à ses yeux était moins l’infériorité ou l’archaïsme de l’une par rapport à l’autre que leur « différence de tendance » : « La première engageant l’homme autant que possible, la seconde le moins possible. L’exploit de la première, si l’on ose dire, est le sacrifice humain ; celui de la seconde,  s’annoncerait dans l’avion sans pilote dirigé à distance par ondes hertziennes. » 

D’un côté, les techniques du sacrifice, de l’autre, celles du jeu. D’un côté, l’engagement intégral, de l’autre, le désengagement total. D’un côté, la singularité d’un acte vivant, de l’autre, la reproductibilité indéfinie d’un geste mécanique. D’un côté, le kamikaze, ou l’auteur d’attentat-suicide, qui s’abîme une fois pour toutes en une seule explosion, de l’autre, le drone, qui lance ses missiles à répétition comme si de rien n’était. Alors que le kamikaze implique la fusion complète du corps du combattant avec son arme, le drone assure leur séparation radicale. Kamikaze : mon corps est une arme. Drone : mon arme est sans corps. Les kamikazes sont les hommes de la mort certaine. Les pilotes de drone sont les hommes de la mort impossible. (...) kamikaze et drone, arme du sacrifice et arme de l’autopréservation, ne se succèdent pas de façon linéairement chronologique, l’un chassant l’autre comme l’histoire la préhistoire. Ils émergent au contraire de façon conjointe, comme deux tactiques opposées qui historiquement se répondent.(..) Drone et kamikaze se répondent comme deux motifs opposés de la sensibilité morale. Deux ethos qui se font face en miroir, et dont chacun est à la fois l’antithèse et le cauchemar de l’autre. »[1]

Dont acte

Professeur Chems Eddine Chitour



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