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BAKOYE 9 janvier 2017 13:30

Il est étonnant que le dépôt sur un compte d’opération au Trésor Français, de 50% des réserves en devises des pays de la zone francs CFA, soit considéré comme une sorte de « don » fait à la France. Il s’agit d’un compte à vue, utilisable sans limite par les pays concernés pour leurs transactions internationales, et qui peut même devenir débiteur. Cela signifie que ces pays peuvent à tout moment effectuer des transactions en devises même quand le compte n’est pas approvisionné. Est-ce que les fonds contenus dans votre compte à vue chez votre banque appartiennent à la banque au motif qu’elle demande que vous y domiciliez votre salaire ? Incroyable quand même la persistance de ce mythe ! Évidemment le Trésor français trouve un intérêt dans le volume de devises qui transitent par ce compte. Tout comme le banquier trouve intérêt à ce que ses clients fassent transiter chez lui leur chiffre d’affaires en contrepartie d’un éventuel découvert. Pour le Trésor français la contrepartie des « mouvements créditeurs » n’est pas le découvert toujours possible, mais la garantie du franc CFA. En quoi cela cause-t-il du tort aux pays concernés ? Surtout que l’Euro est une monnaie forte qui conserve la valeur des dépôts au compte d’opération. L’Euro aurait été une monnaie faible on pourrait craindre de la déperdition sur les fonds déposés au compte d’opération. Et puis, pourquoi ne dit-on jamais rien des autres 50% des devises non déposées au Trésor français mais ailleurs ? Quel avantage les pays de la zone CFA en retirent-ils, s’il y en a, par rapport aux fonds déposés au Trésor français ?
Le vrai reproche à faire au CFA c’est qu’il a favorisé davantage la consommation tous azimuts que l’investissement en bien d’équipements et en importation de savoir-faire. Mais ça, ce n’est pas la faute du Trésor Français ; c’est la faute des gouvernants africains. A supposer que demain matin on n’aie plus le CFA, mais une autre monnaie ; la nouvelle monnaie subirait sans coup férir une dépréciation immédiate (la confiance s’acquiert avec le temps) qui va renchérir immédiatement la dette extérieure et les importations, provoquant immédiatement de l’inflation dans les pays concernés. Simplement parce que devant la cherté des biens de première nécessité importés, il n’y aura pas en face, de produits équivalents produits sur place dont la production aurait été boostée par la dépréciation, avec un effet positif sur l’emploi et sur la compétitivité à l’exportation. Les pays de la zone CFA produisent essentiellement des matières premières au lieu de produits finis de qualité internationale. La capacité interne de production industrielle doit dans le cas du CFA actuel, précéder l’autonomie de la monnaie si on veut que celle-ci ait un sens et une utilité pratiques. Mais il est vrai que les « y’a qu’à », « faut qu’on », ça ne mange pas de pain ; alors certains « intellectuels » africains s’y adonnent avec joie, tout en conservant soigneusement leurs revenus et épargne en devises étrangères ; ils espèrent sans doute pouvoir récupérer à vil prix les investissements réalisés en Afrique par d’autres, au cas où interviendrait la débâcle monétaire du CFA qui augmenterait leur pouvoir d’achat en devises.


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