Merci Mr Bilger pour ces rappels salutaires, évidences qui semblent pourtant progressivement déserter le sens commun.
Cette surenchère frauduleuse de compassion, cet appel putassier à l’« humanisme », cette banalisation permanente du crime... autant d’aberrations dont se sont entichées les foules désoeuvrées.
Pour revenir sur cette notion d’ « habillage politique » du terrorisme que vous évoquez, je serai tenté d’ajouter que c’est précisément ce costume qui séduit, et plus encore son revers.
Je m’explique : si l’alibi idéologique avancé peut séduire, c’est l’essence même du terrorisme, le mode opératoire dont il se réclame, qui suscite à mon sens un tel attrait. Quelle plus belle invention que le « terrorisme », cette arme qui est censée transformer le désespoir en puissance ! Qu’a-t-on inventé de plus efficace comme stratégie armée ? User du terrorisme, c’est se placer d’emblée dans la posture de la victime, en martyr candidat à la sanctification populaire. Par le terrorisme, le prestige de la cause éclipse les victimes réelles, trop triviales, trop accidentelles au final pour susciter l’engouement populaire. C’est là le plus grand succès du terrorisme, faire disparaître la réalité des faits pour lui substituer une idéologie.
Pour résumer, il me semble que le terrorisme est le modus operandi qui a su tirer tous les enseignements de Clausewitz (recours à la force armée comme prolongation du politique) tout en exploitant les apports de la psychologie moderne, en parvenant à recréer les conditions propices à un syndrome de Stockholm à grande échelle.
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