Une confusion a souvent régné au sujet de Dieu, c’est-à-dire entre le Principe ou puissance cosmique qui organise l’Univers mais ne créent pas (les corps actifs de la chimie, agissant dans les radiations astrales qui les propagent comme atome-force), et la Femme, la Déesse-Mère qui crée l’enfant : la Femme seule peut créer, elle seule enfante.
Si nous cherchons dans chaque pays comment fut représentée la Divinité dans le monde primitif, nous la trouvons toujours sous une forme qui symbolise la jeunesse féminine et l’esprit.
Un nom générique que toutes les mythologies ont conservé la désigne, c’est Hébé, qui se prononce aussi Hévé ou Héva. Chez les Hindous, en ajoutant devant ce nom l’article démonstratif D, on fait Dêvâ ou Dèvî ou Diva ou Dêvani ; plus tard, ce nom deviendra Daïva ou Dieva.
C’est cet ancien nom, qui a traversé les siècles et plusieurs religions pour arriver jusqu’à nous, qui est l’origine du mot « Dieu ». Longtemps il fut écrit Diev. C’est au moyen âge seulement que le V fut remplacé par un U et que l’on écrivit « Dieu ». Dêvâ a fait Dea, qui, masculinisé, est devenu Deo, Deus. Ce nom signifie au propre « la Dame », mais allégoriquement « la lumière », « l’esprit » (celle qui fait la lumière).
Dêvâ vient de Div (briller), c’est un être brillant, et longtemps on dira : « Dieu veut dire celui qui brille ».
Rappelons que ce mot Dieu n’apparaît pas dans la Bible primitive où Hevah le remplace d’abord, puis arrive à être caché, supprimé ; enfin on lui substitue le mot « Eternel » quand les traducteurs qui ont voulu masculiniser l’antiquité eurent supprimé tout ce qui est féminin.
La plupart de ceux qui ont écrit sur la Religion (Lamennais, de Bonald, Eckstein, Frédéric de Schlegel, etc.), affirment la nécessité d’une révélation primitive, parce qu’ils trouvent que ce n’est pas dans l’homme qu’est la lumière, et ils la cherchent en dehors du monde ; ils créent un Dieu qu’ils mettent au-dessus d’eux pour avoir un Être à qui ils puissent rendre hommage sans s’humilier, car ces religieux sont de grands orgueilleux, un Être qu’ils font mâle pour ne pas avouer que c’est la Femme qui mérite le culte et les hommages qu’on lui rend, que c’est Elle qui s’éleva si haut au-dessus de l’homme. Et une fois enfoncés dans ce système, ils ne peuvent plus en sortir. Comment définir cette révélation divine ? comment l’expliquer ? C’est alors que naissent les discussions, les chicanes d’hommes à hommes ; les uns l’affirment dans son expression la plus ridicule, la plus grossière, les autres la nient, d’autres l’expliquent, mais pas un ne signale la cause du malentendu : l’orgueil de l’homme.
Toutes ces luttes, toutes ces chicanes, toutes ces injures qui ont rempli la vie des théologiens et des savants, sont la juste punition que se sont infligée à eux-mêmes ceux qui n’ont pas voulu reconnaître le vrai rôle de la Femme, la grandeur de son inspiration, et lui ont refusé ce premier hommage que la Religion naturelle impose : la Foi.
La foi, c’est la confiance dans le décret de l’Esprit féminin ; la mauvaise foi, c’est l’affirmation du décret opposé à cet Esprit.
Pas de vie sociale et morale sans la foi en la parole de Vérité !