Si quelqu’un dispose de suffisamment d’éléments de preuve contre le lien entre plusieurs sous-types de VPH et ces sept cancers, alors on passera à autre chose. Nous savons que le VPH est la cause d’au moins sept cancers. Nous devons maintenant déterminer si les vaccins contre le VPH sont efficaces. Les preuves qui démontrent l’efficacité du Gardasil sont aussi robustes qu’accablantes.
Une vaste revue systématique (et permettez-moi de rappeler au lecteur encore une fois que les revues systématiques constituent l’étalon-or de la recherche biomédicale) des études sur l’efficacité du Gardasil a révélé que les vaccins anti-VPH sont très efficaces pour prévenir la transmission et la propagation de nombreux sous-types de VPH :
"Bien que les modèles de VPH diffèrent par leur structure, par les données utilisées pour l’étalonnage et par les paramètres, nos prédictions du niveau de population étaient généralement concordantes et suggèrent qu’une forte immunité de groupe est attendue en ne vaccinant que les filles, même avec une couverture de 20% seulement. L’élimination des VPH 16, 18, 6 et 11 est possible si une couverture de 80% chez les filles et les garçons est atteinte et si l’efficacité du vaccin est maintenue dans le temps."
Evidemment, je suis troublé par un effet d’immunité à seulement 20% de couverture (aux Etats-Unis, la prise du vaccin anti-VPH est d’environ 60%) - mais l’analyse du chercheur semble solide. Mais si nous pouvions avoir une couverture de 80%, nous pourrions éliminer les quatre sous-types de VPH les plus répandus. Ce serait formidable de permettre à une génération d’adolescents et de jeunes adultes de ne pas s’inquiéter des cancers qui affectent aujourd’hui des humains.
Dans une autre étude que j’ai analysé, les chercheurs ont observé que l’incidence des infection VPH orale dans le groupe vacciné était inférieure d’environ 88% par rapport à ceux qui n’étaient pas vaccinés. En outre, les chercheurs n’ont en fait trouvé aucune infection chez les hommes vaccinés, ce qui indiquerait que le Gardasil pourrait en réduire la prévalence jusqu’à 100%. Les cancers de la tête et du cou liés au VPH affectent les hommes de façon disproportionnées, donc ces données pourraient être importantes pour augmenter les taux de vaccination Gardasil chez les hommes.
Une autre étude, publiée dans Pediatrics (et revue par mes soins), menée par le Dr. Lauri Markowitz et ses collègues, a fourni des preuves solides que le calendrier de vaccination contre le VPH est directement lié à une réduction des infections par le VPH.
Le Dr. Markowitz a analysé les taux d’infections VPH chez les adolescentes américaines après l’introduction du vaccin contre le VPH. Elle a constaté que le taux d’infection chez les adolescentes de 14 à 19 ans a chuté de 64% au cours des six années suivant l’ajout du vaccin au calendrier vaccinal recommandé. En outre, le taux d’infection a chuté de 34% chez les 20 à 24 ans.
Au cas où vous vous poseriez la question, rien n’indique que le déclin ait été causé par une augmentation soudaine du célibat des adolescentes à l’échelle nationale. Evidemment, il n’y a aucun lien entre la sexualité et la vaccination VPH.
Une des « critiques » de l’efficacité du Gardasil est que l’on ne connaît pas combien de temps le vaccin fonctionnera. Il existe donc une autre étude, publiée dans Pediatrics, qui prouve que l’efficacité, mesurée par l’immunité conférée par le vaccin contre le VPH, a duré au moins huit ans. L’étude a suivi 1.781 enfants âgés de 9 à 15 ans pendant 8 ans après la vaccination avec le vaccin Gardasil quadrivalent (environ 2/3 du groupe) ou un placebo (environ 1/3). Au 30ième mois, le groupe placebo a reçu le vaccin.
Les chercheurs ont déterminé l’efficacité du vaccin en analysant le sang des participants pour tester la séropositivité anti-VPH (c’est-à-dire une indication des anticorps anti-VPH dans le sang). Les résultats de l’étude fournissent des preuves plus puissantes encore de l’efficacité du vaccin. Ils ont conclu que la réponse anti-VPH induite par la vaccination était cliniquement décelable jusqu’au moins au 96ième mois (soit 8 ans).
Au fil du temps, des études supplémentaires seront publiées pour vérifier le statut immunitaire à long-terme des personnes vaccinées. Peut-être qu’au cours de la 25ième année, nous constaterons une baisse du statut immunitaire et que nous pourrons recommander une injection de rappel. C’est ainsi que la science fonctionne. Elle recueille et analyse continuellement des données pour réviser les affirmations originales concernant le vaccin.
Je pourrais continuer encore et encore. Plus de 800 articles publiés traitent de l’efficacité du Gardasil - presque tous confirment l’importance générale du vaccin contre le VPH dans la prévention du cancer. (Et oui, je suis sûr qu’un militant anti-vaccin choisira un article mal conçu, publié dans une revue prédatrice pour affirmer que je me trompe.)
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