Un plan de « Paix » a sens unique et bien fragile
L’accord du
« siècle » proposé par Trump intervient dans les circonstances les
moins propices qui soient. En effet :
- - Absence des Palestiniens
- Tout d’abord, la proposition de
règlement du conflit israélo-palestinien que Donald Trump a été établie
sans pourparlers avec les Palestiniens. Difficile d’envisager la mise en
place sereine d’un plan s’il manque la moitié des interlocuteurs.
- De plus,
aucun responsable palestinien n’a été invité à Washington pour discuter
du plan avec l’administration américaine. Cela fait deux ans – depuis
la décision américaine de déplacer son ambassade à Jérusalem en
décembre 2017 – que l’Autorité palestinienne n’a plus aucun contact avec
les responsables américains. Lundi, le
président Abbas a d’ailleurs refusé un appel de son homologue américain
afin de ne pas cautionner cet « accord du siècle ».
- - un gouvernement israélien bien fragilisé
- Après
deux élections législatives, les députés israéliens ne sont pas
parvenus à former de nouveau gouvernement. Une troisième élection est
convoquée en mars 2020 pour tenter de dégager une nouvelle majorité.
- Dans
l’intervalle, Netanyahou est maintenu au poste de Premier
ministre par intérim. Un statut quelque peu précaire pour négocier un
accord international. C’est pourquoi, de façon tout à fait inhabituelle, Trump a également convié à Washington le leader du parti
Bleu Blanc, Benny Gantz, arrivé en tête des dernières élections.
- - Les deux « duellistes » en mauvaise posture
- Les
protagonistes principaux de cet accord, Netanyahou et
Trump, apparaissent dans un moment de très grande fragilité, tous les
deux aux prises avec la justice de leur pays. Les réunions de lundi ont
eu lieu au moment même où le Sénat discutait à Washington de la
destitution possible du président américain. Coup de théâtre : le scoop du « New York Times »,
révélant que le président américain a bien confié à l’ex-conseiller à la
sécurité nationale qu’il exerçait un chantage à l’aide militaire auprès
des Ukraniens, rebat toutes les cartes dans le procès en destitution au
Sénat.(affaire à suivre)
C’est un deal entre Israël et les États-Unis. Il n’y a eu aucune collaboration avec les Palestiniens.Ce plan est a sens unique, il est voué a l’échec.
D’ailleurs d’après le Courrier International la “vision de la paix” entre Israël et les Palestiniens présentée par Trump suscite un flot de
commentaires critiques dans l’ensemble de la presse israélienne.
!!!!!!
Ce n’est pas un
projet de paix et de prospérité, mais un projet de sanctions et d’annexion.
Rappel du Plan de Paix de Trump. :
- Le plan prévoit l’annexion à Israël de toutes les implantations juives de Judée-Samarie [Cisjordanie], Jérusalem
comme seule capitale d’Israël, l’annexion de la vallée du Jourdain (un
casus belli pour les Palestiniens et la Jordanie), des échanges de
territoires entre Israël et la Palestine (plusieurs dizaines de milliers
d’Arabes israéliens se retrouvant annexés à l’État palestinien et
perdant ainsi de nombreux droits), la création d’un tunnel entre Gaza et
la Cisjordanie, et la démilitarisation forcée de la Bande de Gaza [administrée par le Hamas].