Le problème de « pilote » dans l’avion se pose en effet. Il y a une multitudes d’instances médicales (Inserm, académie de médecine, etc.) auxquelles a été ajouté un « conseil scientifique », ils ne sont pas d’accord entre eux, chacun veut mettre son grain de sel, et le pouvoir politique navigue à vue en suivant leurs avis changeants. Mais nul sommité médicale n’avait sonné le tocsin en janvier pour la mise en fabrication de masques et de tests de dépistage, alors que d’autres pays ont été mieux conseillés.

On a vu début Mars le président préconiser de sortir malgré le risque, puis le 12 Mars conseiller un confinement volontaire des plus de 70 ans, puis le 14 Mars le premier ministre fermer les restaurants, et le 16 Mars Macron, sous la pression médico-médiatique, a décrété le confinement général...
Compte tenu du marasme que provoquera l’arrêt de l’activité du pays, s’est posé début Avril la question que peut-être il faudra un jour sortir du confinement (et encore, c’est l’opposition qui a soulevé la question). Les instances médicales ont édicté, en ordre dispersé, des conditions léonines, mais Macron a pour cette fois décidé sans leur bénédiction la date du 11 Mai pour une levée progressive du confinement.

Mais le gouvernement renâcle, debout sur les freins. Le discours d’aujourd’hui par le premier ministre, père fouettard (c’est lui le rôle du bad cop dans le tandem exécutif), joue sur la peur, puisqu’il ne reste que ça dès lors que la confiance est perdue (remarque judicieuse d’Alain Duhamel). Par exemple il a sorti de son chapeau une limitation des déplacements à 100km, y compris entre régions peu impactées par le covid. Il semble aussi qu’il n’y aura pas de reprise des cours pour le lycée (ils ne vont pas rentrer le 5 juin pour fermer le 15 !), quand au triple « volontariat » pour le primaire (municipalité, enseignants, parents), cela montre le degré de non-motivation générale sur ce dossier. Sans compter les masques et les tests qui seront en « nombre suffisant », mais les chiffres donnés sont bien inférieurs aux besoins (20 millions de masques en pharmacie pour 67 millions d’habitants, etc.).

Espérons que ce putain de virus se décidera enfin à prendre sa pause estivale, parce qu’avec l’improbable autorité politique appuyée sur la fluctuante autorité médicale, c’est du pilotage à vue sans radar par temps de brouillard !