@Olivier Perriet
Je viens de m’apercevoir que j’avais mal compris ta remarque. Je pense que tu voulais dire que la Russie ne fait pas envie aux Ukrainiens. Je n’ai pas posé la question aux gens de mon entourage. Ce que je peux dire c’est que les Ukrainiens, dans leur grande majorité, n’ont pas un sentiment d’appartenance très fort à leur pays. Comment le leur reprocher quand on voit ce qu’il est devenu ? En revanche, ils ont un fort sentiment d’appartenance à leurs coutumes et à leurs traditions. Et surtout, ce qu’ils veulent c’est vivre décemment.
À part les nationalistes, et a fortiori les fascistes, je vois deux sortes de gens. Il y a ceux qui arrivent, malgré les conditions difficiles, à tirer leur épingle du jeu et à vivre correctement voire plutôt bien. Parmi eux, il y en a qui adhèrent au modèle occidental et qui refusent le modèle russe, qu’ils associent à l’époque soviétique, donc au passé, sans trop se poser de questions. En général ils sont jeunes et perméables à la propagande occidentale. Ils ont une image idéalisée de l’Occident et ne sont absolument pas conscients de sa détérioration en cours, à la fois économique, politique, sociale et sociétale. Ils sont vaguement au courant qu’il y a eu les gilets jaunes en France, mais cela ne suffit pas à percer l’épaisse couche de leur conditionnement idéologique.
Parmi ceux qui arrivent à s’en sortir, on trouve aussi des gens, plus âgés, qui n’ont pas cédé aux sirènes occidentales. Difficile de savoir si la Russie leur fait envie, à moins de leur poser directement la question. Ici il faut être prudent, ne pas afficher ses opinions.
Il y a ceux qui vivent difficilement, c’est l’immense majorité. Ceux-là assistent, impuissants, avec fatalisme, à l’effondrement économique du pays ; ils sont frappés de plein fouet par la hausse du coût de la vie. La Russie ne leur fait pas envie pour autant, car ils savent que là-bas les conditions de vie sont à peine meilleures. Ils partagent néanmoins les valeurs, les coutumes et les traditions de leurs voisins russes. Par exemple, ils fêtent chaque année la victoire contre l’Allemagne nazie. Cela n’en fait pas pour autant des nostalgiques du communisme, même s’ils évoquent souvent certaines bonnes choses de cette époque-là, comme la gratuité des soins médicaux et des études universitaires.
Remarque : on assiste, depuis le début de la crise du Covid, à un retour au pays de beaucoup de Russes expatriés. Ils sont désenchantés et semblent ravis de retourner vivre en Russie. Il y a aussi de plus en plus d’Occidentaux qui partent vivre en Russie : des Italiens, des Allemands, des Français et même des Américains. Il serait intéressant de leur demander pourquoi ils ont choisi d’y vivre.
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