A la fin de la première guerre mondiale, le Traité de Versailles a profité de ce que l’Allemagne était à terre pour lui imposer des conditions qui ont fait le lit d’un conflit majeur 20 ans plus tard.
A la fin de la seconde, on a choisit de tendre la main aux ennemis d’hier pour construire un espace commun où vivre ensemble et on les a aidés à tout reconstruire en faisant table rase des haines accumulées sur 5 ans d’atrocités réciproques.
Il y a 30 ans, M. Gorbatchev défaisait l’URSS en laissant les anciennes républiques choisir leur destin. Comme il l’a dit ultérieurement, en quelques semaines des millions de russes se sont retrouvés dans un pays qui n’était pas le leur. La Russie a tendu les bras aux occidentaux, demande de partenariat avec l’U.E., demande de partenariat avec l’OTAN, promesses sur le coeur que l’OTAN ne dépasserait pas les frontières de l’ex RDA.
Oubliant les leçons du passé on leur a fermé la porte (personne ne dit qu’il n’y avait aucun obstacle à franchir) et on formé un club dans lequel tous les pays de l’ex URSS avait leur place, sauf un...
Et l’OTAN a avancé vers la frontière de Russie, encore et encore et encore, pendant les 20 premières années où la Russie n’a pas bougé une oreille.
Il fallait forger des liens et on a attisé le sentiment d’exclusion et de mise à l’écart, la paranoïa et le refus affiché de discours « égal à égal » entre anciens adversaires.
Qui pouvait oublier que les régions de l’est on été données à ce pays improbable qu’est l’Ukraine en 1922 puis 1954, sans consultations populaires ? Qui pouvait considérer comme évident que des régions russophiles allaient être enthousiastes à l’idée d’entrée dans une alliance dirigée contre la Russie et que la Russie allait accepter sans broncher ce que les USA refuseraient farouchement ?
Des naïfs ? Plutôt des psychopathes que des imbéciles.
Qui peut croire qu’on a les moyens, tous, de refaire une course aux armements alors qu’on est fauchés comme les blés avec des hôpitaux au bord de la crise de nerfs, des maisons de retraites indignes de nos sociétés et tant de besoins élémentaires piétinés par la gestion récente d’une épidémie modeste ?
La Russie voulait une Ukraine hors OTAN, dans ses frontières et une autonomie large pour les régions de l’est.
Est-ce si dur à envisager ? Pense-t’on vraiment, comme en 1919 qu’en mettant un ancien ennemi à genoux on va vers un monde plus sûr ? Un pays avec plus de 5000 armes nucléaires se laisserait mettre à mort économiquement sans réagir ? On est sûr de ça ?