• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


ddacoudre ddacoudre 7 juin 2007 01:36

bonjour LLcuyer tu as choisi un sujet brûlant, mais tu as raison de dire qu’aucun homme politique n’admet se tromper, et qui plus est retourne toujours les événements à leur avantage. Qui voterait pour un politique qui se trompe ? Pour sourire tous les français depuis trente ans, mais parce que les hommes politiques ne le reconnaissent pas.

S’il suffisait d’élire un homme pour que la violence cesse j’y souscrirais immédiatement.

Dans le cadre d’un essai je m’étais intéressé à ce problème d’évolution de la violence sans pour autant pointer du doigt un politique alors que j’ai eu affaire au SAC (service d’action civique). Michel Wieviorka à écrit en 2004 un ouvrage très fourni sur la violence « La violence » aux éditions Balland et Christophe Lambert en 2005 aux éditions Plon « La société de la peur »

J’écrivais donc en 2000 le résumé suivant. Une autre conséquence de la peur, et celle de la « policiarisation de proximité ». Cela peut se comprendre, d’une part, depuis que les espaces frontaliers ont été ouverts, car l’activité de contrôle et de filtre qui était le leur, si elle doit être effectuée, s’effectue dorénavant au niveau de chaque individu dans leur quotidien. Cela entraîne une multiplication de contrôles de la vie privée (papier et vidéo). D’autre part, cela se comprend surtout par le « phénomène d’insécurité » d’une société qui est névrotique. En l’espèce, je ne veux pas développer un point de vue naïf, ignorant des besoins de sécurité, d’un État, du civil et du pénal. Mais, je veux m’attarder sur le phénomène de la perception du besoin de sécurisation constant, comme indicateur d’un symptôme d’une sociabilité « socio-économique » qui évolue mal. Évolue mal, puisqu’elle sécrète ses propres agents agresseurs (quelle qu’en soit la cause), et suffisamment pour que la communauté désire que sa sociabilité s’exerce sous le contrôle des forces de coercitions, police, justice ou en si auto protégeant. Ceci, non plus comme l’exercice de la correction d’un taux inévitable de violences et de déviances inhérentes à toute société dans le cadre de concomitances d’événements probabilistes.

Mais, comme force de compensation, d’une société ayant une tendance à générer de la violence, comme caractéristique d’une absence ou d’une diminution de ses capacités à communiquer, sous son autorité de fait, par son désintérêt pour l’exercice de sa citoyenneté socio-économique, de ses relations socialisantes, et qui se sent en permanence menacée dans son égoïsme, courant le risque de l’enfermement, de l’isolationnisme, et de la paranoïa.

En effet, le taux de crimes et délits s’élevait à 13,73 pour 1000 habitants en 1950 ; 15,05 en 1960 ; 22,37 en 1970 ; 48,90 en 1980 ; 61,69 en 1990 ; 63,17 en 1995 ; et 60,97 en 1999 (Francoscopie, source ministère de l’intérieur). Les crimes et délits contre les personnes sont passés de 58 356 de 1950 à 233 194 en 1999, soit 398%. Les vols (y compris recels), infractions économiques et financières, et autres infractions (dont stupéfiants) sont passées de 515 933 infractions à 3 334 670 soit une progression de 650%. Ce que l’on peut observer c’est la croissance liée à des motifs de recherche d’une ressource illégale.

Globalement ces taux doivent être regardés avec prudence, car ils ne font pas état des modifications de comptabilisations des crimes et délits intervenus, ni de la suppression de certains délits par abrogation de dispositions législatives ou de l’apparition de nouvelles.

Mais ils sont suffisants, afin d’y voir une progression et en comprendre sa source la plus probante, et qu’il est nécessaire que cette progression repose sur un support, sur un terrain favorable, pour que des individus passent à l’acte, car personne ne se lève un beau matin en se disant, « tient aujourd’hui il fait beau je vais être un délinquant ».

Généralement, il s’agit d’un support ambiant de relations qui baignent dans les prémisses d’une banalisation de rapports relationnels violents. C’est à dire que pour qu’il y ait autant d’accroissement d’agissements délictueux, il faut que les chances de probabilités des conditions événements délictueux, se soient accrues, que la « communicabilité » baisse, ou les deux à la fois, et c’est cela qu’indiquent ces taux globaux. C’est cela que les citoyens ressentent quand ils parlent d’insécurité, quelles que soient les sources à quoi ils les attribuent , et c’est contre cela qu’ils veulent se protéger, en désignant des boucs émissaires qui ont toujours existé.

Et si d’ordinaire la répression policière peut s’avérer rassurante, elle ne peut résoudre durablement une tendance sociétale à la violence dans ses rapports citoyens, sans que la société ausculte elle-même son organisation socio-économique, qui est comment avoir un revenu pour exister en consommant.

Cependant, cet appel excessif à l’autorité coercitive nous fera entrer dans une démocratie policière vers laquelle nous nous dirigeons. Une démocratie qui surveillera la vie privée de ses citoyens comme n’importe quel État policier, que nous fustigions, il y a trente ans. Une démocratie qui se « judiciarisera », en installant la justice (l’organisation judiciaire, non la justice prise en son sens moral qui consiste à être juste et respecter les droits d’autrui) au-dessus de la citoyenneté, comme un dieu vertueux.

Dans ce cas l’énergie qui se consume est celui de la liberté.

cordialement.


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès