Même si je ne suis pas d’accord avec tout ce que l’article énonce, je le suis assez bien dans ce double constat : la réduction, quasi chimique, de tout problème politique à une vision naive (les bons contre les mauvais), et l’endettement excessif et sans issue.
Pour moi, la source commune aux deux problèmes est la disparition du pouvoir politique derrière une structure opaque construite dans le but exclusif de maintenir la libre circulation des capitaux sans aucun contre-pouvoir (le parlement européen ne peut pas légiférer, les décisions importantes sont prises dans une opacité totale par des gens non élus, inamovibles, sous influence directe des lobbies plus puissants les uns que les autres, et qui s’arrogent des droits qu’ils n’ont pas en toute impunité comme on le voit avec le proconsul US von der Leyen).
Pire encore, la monnaie est passée hors contrôle du pouvoir politique, ce qui veut dire que la soupape de sécurité n’est plus de mise pour les Français ou les Italiens qui sont obligés d’utiliser une monnaie trop forte qui les appauvrit. Et pour compenser le manque à gagner des dividendes qui ont pris le large par construction, on a emprunté massivement, et pas uniquement pour faire fonctionner un Etat trop gourmand, les dizaines de milliards donnés aux entreprises pour cause de covid se retrouvant directement dans les poches des actionnaires par des opérations de « share buy back », ce qui représente le moyen le plus scandaleux (et onéreux) de faire monter le cours d’un titre.
Alors, plutôt que de regarder froidement en face ce qui nous appauvrit, c’est la fuite en avant avec une morale de bisounours comme seul recours à la situation catastrophique à laquelle on aboutit au bout de 30 années d’austérité européenne, avec des revenus en baisse pour tous sauf pour la ploutocratie au pouvoir.
Et la cerise sur le gateau, c’est que cette même morale de bisounours nous mène droit vers la guerre avec tout l’appui médiatique nécessaire, une fuite en avant provoquée et entretenue par ceux là même qui ont organisé la disparition du pouvoir politique national au profit d’une ploutocratie supranationale qui ne voit que son nombril comme horizon politique et qui n’hésite pas à renouer avec ce que l’humanité a produit de pire. Il ne reste donc plus qu’à contempler les légions LGTBQ+ partir à l’assaut du kremlin pour que l’apothéose soit complète, et vraissemblablement terminale.