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Gustave 24 août 2024 20:35

@titi
Bonsoir, Titi

Je ne suis pas certain qu’il y ait un intérêt quelconque à débattre à partir d’un certain écart dans le regard qu’on porte sur le monde.
L’exemple des discussion qui suivent ici chaque article est assez parlant : chacun s’enferme définitivement dans ses préjugés, et sans même parler des insultes qui volent bas, on observe assez souvent des dialogues de sourds, ou chacun se met en valeur en oubliant totalement le sujet de départ.


Essayons tout de même.


Quelque chose semble vous avoir échappé : le texte que j’ai écrit présente peu d’intérêt pour des gens comme vous, pour qui la notion de gauche et de progrès humain est – je vous cite : un ramassis de conneries. Il s’adresse de manière un peu plus critique au cercle des gens croyant à la possibilité d’un progrès humain, et singulièrement de ce qu’il est convenu d’appeler le mouvement social (il s’agit sans doute là d’une autre connerie).
Il caresse encore l’espoir que quelque chose advienne, qui fasse que « le Monde de 2025 » ne soit pas simplement une fatalité qui nous menace, venue d’on ne sait où, mais quelque chose sur quoi on puisse agir. Voilà comment on raisonne quand on n‘a pas totalement désespéré d’une évolution humainement favorable, quand on n’est pas encore résigné à ce que ce ne soit qu’une mécanique implacable.


Faire des bonds furieux en entendant les mots « gauche de rupture » ou « gauche de progrès », suppose que l’on se demande – à un moment ou à un autre – de quels cerveaux « romantiques », et de quels amateurs de ruptures et conteurs de « balivernes » est issue la République où nous vivons.
Mais peut-être peut-on penser, à la suite de notre cher président, que la France est orpheline d’un roi et de son aristocratie ?…

Plus avant, on peut même s’interroger sur la rupture romantique que représente la survenue du christianisme pour la civilisation. Il est permis de se demander si le Christ prônant amour inconditionnel du prochain, pardon, et compassion devant s’étendre au-delà de l’entourage immédiat à tous les individus, quelles que soient leurs origines ou leurs croyances, il est permis de se demander si Jésus pêchait par romantisme et tendance à la baliverne...

Ceci-dit, vous avez en partie raison : il s’agit dans mon texte en quelque sorte d’un acte de foi prolongé éventuellement par des actes militants auxquels certains ne peuvent souscrire.

Il est d’ailleurs possible que l’évolution néfaste du monde soit en partie la conséquence du type de nihilisme que vous prônez, imprégné de l’idée que toute tentative de réfléchir est un ensemble de conneries, puisque la solution à tous les maux est si simple.

Les termes qui ont retenu votre attention, ces « conneries » immémoriales, sont des mots probablement inadaptés que nous employons faute de mieux, pour tenter de comprendre, précisément, où sont les causes des échecs précédents, et comment s’en dégager. D’où les mots radical, rupture.

Car voyez-vous, contrairement à ceux qui, comme vous, semblent savoir exactement où il faut aller et comment s’y prendre, nous avons la capacité de remettre en cause nos propres credo, d’en débattre. J’ajouterai que nous ne sommes généralement pas dupes de ces credo, de leurs limites, de leurs dangers, et de leurs faiblesses. Ce qui a tendance à nous distinguer des opinions simpliste et toutes faites.

D’où la question (il y a un point d’interrogation, n’est-ce pas ?) que pose le titre de mon texte...


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