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Étirév 22 janvier 08:11

Peut-être un début de réponse :
Si Platon a dit que la pensée est le discours que l’esprit se tient à lui-même, cela vient de l’habitude que nous acquérons en naissant de parler notre pensée, habitude devenue tellement forte en nous que nous ne pouvons pas concevoir la pensée imparlée et, dès qu’une pensée se forme dans notre cerveau, elle se présente tout de suite à notre entendement sous la forme de mots. Si intérieurement nous parlons notre pensée, c’est tout simplement parce que nous avons appris à parler en même temps qu’à penser.
Lorsque Descartes voulut faire table rase dans son entendement, la première phrase qu’il aurait dû dire, pour reconstruire l’édifice de ses croyances, au lieu d’être son fameux : « Je pense, donc je suis », aurait dû être : « Je parle, donc je pense », car cette phrase qu’il prononçait mentalement, il la prenait dans sa connaissance qu’il avait du langage dont il avait oublié de se défaire comme de ses autres connaissances.
(…)
On a dit du « mystère des nombres » qu’il renferme les moyens d’opération des forces secrètes de la Nature, et que d’abord l’ellipse, la parabole et l’hyperbole trouvent leur synthèse dans l’ovoïde, en forme d’œuf. Tout le monde sait que l’œuf était un symbole sacré dans tous les Mystères de l’antiquité, parce qu’il représente l’action maternelle, donc le commencement de la vie, la virtualité, l’existence potentielle, le commencement de toute échelle numérique. Il est représenté dans les chiffres par le zéro, qui, dans l’ancien système de numération des Chaldéens, commençait les nombres.
Deux idées sont à dégager de ce symbolisme. L’œuf, qui vient de la Mère, commence toute vie. En même temps, par l’ascension de l’esprit qu’il opère, il crée dans son cerveau l’immutabilité, qualité de l’unité.
C’est pour indiquer cela que le zéro ne peut pas admettre la faculté d’addition, il est la cime et la couronne. Il n’est susceptible ni de doute ni d’incertitude, tandis que la qualité masculine peut former l’eidolon (idole, en grec), la duplicité ou l’image (l’imagination).
(Le zéro est un cercle sans centre : en hébreu, Kether, « la Couronne ». Le nom divin de Kether est « Eheieh » : « Je suis », c’est-à-dire le principe de l’existence même. C’est le caché des cachés. Comme symbole, c’est le cercle placé au-dessus de la tête pour représenter la lumière de l’esprit qui monte, cercle lumineux, dont on fera la couronne des saintes. On mettait ce symbolisme en opposition avec la double nature du sexe masculin qui fait descendre son esprit, c’est-à-dire son principe de vie)
À l’Ecole Pythagoricienne, on enseignait l’unité de la nature féminine, dont le principe de vie ne se divise jamais : c’était le nombre 1. Et la dualité de la nature masculine dont le principe de vie se divise en deux parties : l’une pour être conservée et l’autre pour être donnée à la génération : d’où le nombre 2. L’unité féminine était appelée la « Monade », parce que la femme est l’être indivisé, d’où le mot « individu ». La dualité masculine était la « dyade ». En latin, on disait « homo duplex » pour désigner la contrariété du cœur et de la raison, la duplicité (le double), suprême mystère de l’existence de l’homme.
Dans le « Yi King » (2ème Livre sacré des Chinois qui ne contient que des lignes) le 1 est exprimé par une ligne entière — (Yang) et le 2 par une ligne brisée ‒ ‒ (Yn). Ces lignes sont une représentation symbolique des deux principes de la philosophie chinoise : l’un masculin et ténébreux, le « Yin », l’autre féminin et lumineux, le « Yang ». Inutile de dire que ce symbolisme a été inversé. Souvent le Yin est placé sur une bande obscure, le Yang sur une bande claire. Ces deux principes, base de tout ce qui est social, se retrouvent partout chez les Chinois. Le principe masculin est divisé, ce sont les deux vies de l’homme (spirituelle et sexuelle) ; le principe féminin est indivis.
NB : Qu’est-ce que le doute ?
Avant d’en arriver à l’erreur et au mensonge, l’homme passe par le doute.
C’est dans l’adolescence que le doute apparaît. Dans l’enfance il n’existe pas ; l’enfant a une crédulité robuste. Quand la sexualité s’impose il commence à douter de lui-même, il est pris de timidité, craignant de commettre une faute il hésite avant d’agir, ne sachant plus ce qu’il faut faire il regarde les autres pour les imiter ; il n’a plus d’esprit d’initiative.
Cet état peut durer toute la vie, s’accentuer même dans l’âge adulte. Que d’hommes qui n’osent se décider, qui pèsent longtemps le pour et le contre des choses et, finalement, ne prennent un parti que poussés par l’exemple des autres ; un rien les influence, un mot entendu détermine leur opinion, fait leur jugement ; ils croient ce que les plus audacieux veulent leur faire croire, il suffît pour les entraîner de leur montrer un prétendu avantage immédiat, alors que, derrière cette surface, se trouve un véritable désavantage. Les hommes, pris en masse, s’emballent pour ou contre une idée avec la même facilité, puis mettent à défendre ce qu’ils ont adopté un entêtement d’autant plus grand que l’idée est plus fausse. Ils ne veulent pas avoir l’air de s’être trompés, l’entêtement simule la conviction, et c’est ainsi que toutes les grandes erreurs se sont imposées.
Le scepticisme est le refus de croire. On en a fait une école philosophique, et on trouve encore des hommes qui se vantent de leur scepticisme sans se douter de la signification de cette affirmation.
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