Rien de neuf : le CNRS a vraiment quelque chose de particulier qui suscite la hargne sans coup férir !
Je souhaiterais insister sur l’erreur fondamentale suivante commise par l’article mais assez répandue :
- le CNRS n’est pas un institut de recherche ni une école - c’est un « opérateur scientifique » qui met ses moyens (subvention et postes) au service d’une politique scientifique mise en oeuvre dans les universités, instituts, etc.
Il est donc trompeur de comparer le CNRS à l’ENS ou à l’IHES qui comptent d’ailleurs toutes deux des chercheurs CNRS (par exemple le directeur de l’IHES)...
J’ajoute que le CNRS constitue un passage important dans la carrière de nombre de (toutes les ?) médailles Fields. Par exemple et contrairement à ce qui est écrit, Jean-Christophe Yoccoz a été chercheur au CNRS de 1979 à 1988 . (http://www.college-de-france.fr/default/EN/all/equ_dif/p999012533148.htm) Onze ans peuvent difficilement être considérés comme un « moment » et le « début de carrière » est certainement une étape fondamentale dans le développement d’un grand scientifique ! C’est exactement ce qui peut justifier le terme de « pépinière ».
Un tel passage illustre un des rôles fondamentaux du CNRS : fournir une souplesse indispensable, en donnant des possibilités de carrières différentes (sans charge d’enseignement obligatoire au prix il est vrai de progressions plus lentes), au service d’objectifs nationaux d’excellence scientifique avec un maximum de transparence et un minimum de localisme. Curieux que ceux qui dénoncent le fonctionnariat et le copinage supposé soit souvent les mêmes à demander un corps unique d’enseignants-chercheurs recrutés de préférence sans contre-pouvoir par des chefs locaux !
Enfin il est normal que des réussites exceptionnelles comme celles des médailles Fields ou prix Nobel soient récompensés par des postes exceptionnels que sont ceux du collège de France ou de l’IHES (Je remarque que l’élection au collège de France ont suivi et non précédé la médaille Fields) et je n’y vois rien de déshonorant pour le CNRS.
note : L’IHES est évidemment une institution exceptionnelles à maints égards, mais certainement pas pour ses brillants étudiants évoqués dans l’article. En effet ces étudiants ont le gros défaut... de ne pas exister ! Cet institut est en effet une institution exclusivement consacrée à la recherche. On pourrait plus s’interroger sur la manie française d’associer prestige et éloignement des étudiants même avancés, mais c’est une autre histoire.
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