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poetiste poetiste 26 février 2008 11:50

 

Faites ce que je dis !

Sélection, compétition, répression, exclusion. Voilà quatre mots qui en ont remplacés trois : liberté, égalité, fraternité. Si les quatre mots sont payants électoralement parlant, c’est qu’il y a une adhésion du Français moyen à ces « valeurs » plus proches de la jungle que de la démocratie. C’est que la mondialisation, ce n’est pas précisément la démocratie et que nous nous croyons obligés de hurler avec les loups, comme si notre avenir en dépendait. C’est oublier la notion fondamentale d’une identité construite au cours de l’histoire, qui devrait être notre fierté. La focalisation politique sur des questions de sureté du citoyen montre à quel point on caresse l’électeur dans le sens du poil, c’est-à-dire de la pusillanimité, de la peur. Le particularisme de droite se défend comme une corporation à l’intérieur du pays après avoir séduit des électeurs tous azimuts, dans ce sens. On n’entend pas bien exhorter au partage, la seule valeur qui pourrait nous sortir de l’ankylose d’une démocratie à bout de souffle. La France est vraiment malade et, qui plus est, a perdu son système immunitaire. La peur, comme la colère, est mauvaise conseillère, n’est-ce pas, Monsieur le Président. Notre guide baisse dans les sondages mais il est toujours supporté par ses collaborateurs qui le tiennent à bout de bras. Le temps n’est pas venu de lâcher la prise, la foi est encore vive qu’il puisse consolider les prérogatives du côté capital. Le pouvoir personnel dans l’état actuel des choses, est un risque de se voir destitué du jour au lendemain. Si l’outil président se met à faire du social, il risque sa carrière. Le gros avantage des riches, c’est qu’ils savent où est leur intérêt tandis que le peuple, on lui parle de sécurité, il marche à « donf », tous dans le même sens. On ne conçoit pas la politique sans une bonne dose de machiavélisme écrivait De Gaulle. Qui voudrait faire croire que seule une dictature puisse exploiter l’obscurantisme ; l’électoralisme est le même travers. Plus les Français ont à lutter pour leur quotidien, moins ils sont aptes à se défendre d’une exploitation interne en leur propre pays. Le plein emploi n’est plus pour établir un rapport de forces et ce plein emploi considéré sur le plan du salariat est un concept du passé. Ah ! Qu’il est intéressant ce passé, politiquement parlant ! On confine les braves gens à un devoir de mémoire pour leur faire mieux oublier le présent, on les maintient la tête sous l’eau. Le côté autocrate du président n’est pas forcément prémédité ; il est de Neuilly, il est comme ça ; voilà tout. Il va tellement vite qu’il ne laisse à personne le temps de réfléchir. Quelle arrière pensée pouvait-il avoir en invitant des « socialistes » dans son camp ? Problème de conscience ou manœuvre politique ? Lui seul le sait mais a priori, je penche pour la seconde formule. Pour revenir à la sélection ; elle commence à l’école où les devoirs sont constitués comme des tests psychologiques et là aussi le rapport de forces prend le pas sur le partage ; on est dans la même configuration qu’en politique : le retour à la loi du plus fort. L’autorité qui s’appuie sur l’exemple est entendue mais l’exemple est-il exemplaire ? Jusqu’à notre président qui répond à une insulte par une autre insulte ; nous sommes malades vous dis-je. C’est une révolution profonde qui nous manque, une remise en ordre des valeurs immatérielles oubliées. La compétition n’autorise pas non plus le partage, c’est évident. Quant-à la répression, elle ne peut s’adresser qu’à des délinquants ; on traite les Français comme des délinquants potentiels et une majorité de Français acquiesce. Le bout de la chaine, c’est l’exclusion. Le marasme est profond ; va-t-on opérer un rétablissement ? Rien n’est moins sûr. Le partage, ça veut dire solidarité et fraternité. Si nous ne commençons pas par là, adieu l’évolution vers plus de clarté. Il manque une réelle volonté de changement et cette volonté nous ne pouvons la confier à un seul homme qui n’en a une vue qu’au travers de son prisme. Il est le président paravent pour des capitaux qui travaillent dans l’ombre. Il amuse le peuple, il l’excède ; les médias en font leur affaire pour leur sacro-sainte audience. Ne nous a-t-on pas enseigné qu’il nous fallait des nourritures saines pour bien guérir d’une maladie. Mais quand la maladie est devenue une identité, comment s’en débarrasser ? A quand une France nouvelle, moderne, ouverte, enthousiaste, exemplaire, généreuse et j’en passe ?

A.C


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