en bref, et sans vouloir polemiquer inutilement, on comprends votre démarche et votre raisonnement.
Seulement il existe une dimension que vous ne prenez pas en compte c’est justement le pharmacien lui même qui a glissé vers une version "epicière" de son officine. En vendant des produits non dangereux, comme des kleenex et des rouges a levres il a accepté l’aspect marketing qui suppose vendre au client toute ce qui lui convient lorsqu"il rentre sur le point de vente... comme le supermarché !
Tous les avantages et les contraintes que vous avez cité, se calent bien dans l’hypothèse d’un service public : numerus clausus, garde, stock.... dont la chaine commence au ministère de la santé.... Sauf qu’hormis le numerus clausus dont la responsabilité incombe à l’état, les gardes aujourd’hui dans les grandes villes ne sont plus assurées puisqu’il faut se rendre au commissariat de police et detenir une ordonance, et le stockage laissé aux répartiteurs nationalux et régionaux qui se chargent de vous livrer independament de l’officine dans les 4 heures.... et tout cela concerne la vente de produits reglementés.
Il n’y a aucune raison, aujourd’hui, alors que la sécurité sociale se desengage de la santé quotidienne au profit d’une gestion comptable des soins les plus lourds, que le système se privatise par morceau comme un patchwork, pour que des vendeurs (des marchands, des épiciers) puissent ne pas se mettre à livrer des produits dont les autorités ont jugés sur commission l’inocuité et l’inutilité. Car le problème revient bien toujours là, est-ce que l’aspirine ou le veinamitol sont des medicaments ou pas, au même titre que la tisane du boulou. Si ce sont des medicaments, ils doivent être remboursés et en vente exclusive en officine, sinon , au même titre que n’importe quelle charcuterie ou patisserie ils doivent revenir en vente libre. *
Ne pas "liberer" tous ces produits c’est accepter une niche economique et un privilège exhorbitant accordé a une minorité déjà bien favorisée. La medecine du pauvre n’est pas l’accés a un analgesique de supermarché, vous le savez bien. La medecine du pauvre c’est celle qui consiste a ne pas se rendre chez son medecin au moment ou ça fait mal, parce qu’on est pas encore a la fin du mois. C’est egalement parecque le traitement a suivre est long et que le "prelevement" qu’il suppose sur le budget est trop lourd. C’est encore les examens qu’on ne fait pas parce qu’il faut s’absenter du travail aux heures ouvrables pour une radio ou pour des prèlevements qui ne se trouvent en plus aux centres villes, loin des zones de residences "economiques".
Vous ne nous ferez jamais pleurer sur les pharmaciens, professions aisées comme les medecins, surtout pas parce qu’un ou deux dans un coin sont des contre-exemples. Laisser les produits de santé qui ne rentrent pas dans le circuit du remboursement de la sécu en vente libre est devenu une nécessité, ne serait-ce que pour regler un simple aspect d’injustice.
Et apres tout ça, je ne vous sortirez pas l’eternelle rangaine du français plus con que 350 millions d’americains du nord ou 300 millions de latinos du sud sans compter les européens qui n’ont pas notre contrainte...
Bonne journée
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