Qu’il y ait eu des motifs plutôt "bidons" de grève, pourquoi pas...Mais ces dernières années, je n’en ai pas vraiment vu, pour peu qu’on regarde de près, les motifs avancés ont été ces temps-ci plus que légitimes...
En revanche messieurs dames dénonciateurs de "prise d’otage", une grève qui ne dérange pas, c’est aussi utile qu’une capote trouée. Sans un droit de grève fort, quels moyens de pression ou de négotiation aurez vous face au patron qui vous aura décrété que vous travaillerez désormais 235 jours dans l’année, en faisant jusqu’à 13h de travail dans la journée ou 48h dans la semaine chez un client, sans gagner un rond de plus (eh oui, la convention de forfait, comme son nom l’indique, forfaitise les heures sup qui du coup ne sont plus comptabilisées), et le tout avec des délais de prévenance réduits à un jour ou deux ?
Qu’allez vous faire, lorsqu’au 31 décembre 2009, les accords d’entreprise sur les 35h dont vous bénéficiez aujourd’hui seront par force de loi rendu caduques et remplacés par la nouvelle loi sur la réforme du temps de travail qui renforce clairement les pouvoirs des employeurs sans contrepartie pour les salariés ? Que pourrez vous opposer à votre employeur ? Hormis votre démission, je ne vois pas trop...Car ce qui vous pend au nez, c’est qu’avec à peine 30% de collaborateurs bienveillants, les employeurs pourront faire ce qu’ils voudront du temps de travail. La première avancée officielle aujourd’hui étant la suppression des jours fériés chomés payés (en dehors du 1er mai). Mais ce n’est pas fini, ce n’est que le début : nous ne sommes qu’à l’an I de l’ère Sarkosyenne, cette année ce sont les lois sur la "délinquance", l’immigration, les retraites, le code du travail, mais il nous a promis de bien belles merveilles à venir : la sécurité sociale et l’assurance maladie (pour ne citer que ceux là) sont au menu pour la plus grande joie des compagnies d’assurances privées qui anticipent d’ici à cinq ans de voir ces services tomber dans leur escarcelle. Je vous recommande de regarder le documentaire sicko de Michael Moore pour voir un peu ce que signifie la privatisation de ces services.
Vous vous plaignez des grèves aujourd’hui, mais vous serez probablement parmi les premiers à râler, à pester, à vous scandaliser et dénoncer les conditions de vie et de travail que l’on vous aura imposé grace à la disparition de ce droit !
Encore quatre ans à tirer....Ca promet !
A bon entendeur, salut !