En parlant de toucher terre de temps en temps, comme des marins qui aiment savoir où ils vont, il faut aussi ouvrir les yeux ; de plus en plus de gens se rendent compte des effets secondaires de l’intégration européenne telle qu’elle est faite, notamment dans l’enseignement supérieur :
"« « Il nous vient des mots que personne ne cherche plus à traduire en tchèque. Il faut tenir compte du fait que les étudiants écriront de plus en plus souvent leurs articles, leurs essais et leurs comptes-rendus en anglais. C’est en anglais qu’on rédige des demandes de moyens financiers et de subventions. Tout finit par être exprimé en anglais. Peut-être un jour regretterons-nous d’avoir perdu la langue de spécialité tchèque. » (Helena Illnerová, ancienne présidente de l’Académie des Science tchèque)
http://www.radio.cz/fr/article/101118
Le français résistera plus longtemps que le tchèque, mais le même phénomène jouera à mesure qu’on favorisera les cursus anglophones à l’université.
Un autre aspect du problème rarement évoqué, c’est la représentation de l’UE et de ses cultures à l’étranger. Aucune réflexion n’a été menée sur le fonctionnement linguistique que l’UE devait adopter dans ses relations extérieures. Or, il s’avère que la langue anglaise est seule mise en avant par l’UE, qui se comporte donc en véritable missionnaire de l’anglais, outrepassant son mandat :
http://ec.europa.eu/external_relations/china/intro/index.htm
La China Europe International Business School (CEIBS), "l’une des organisations en premiËre ligne de relations bourgeonnantes entre l’UE et la Chine", n’envisage apparemment ses relations avec l’UE qu’en anglais.
http://ec.europa.eu/avservices/video/video_prod_fr.cfm?type=detail&prodid=6004&src=1
(cliquer sur aperçu)
Les nouveaux bureaux anglophones de Tempus (échanges d’étudiants) à Jérusalem et Ramallah, à côté, ça fait petit bras, juste pour le « fun », mais c’est le même principe :
http://ec.europa.eu/education/news/news507_en.htm
En Chine, tout se passe comme si l’UE voulait convertir un quart de l’huamnité à l’anglais ! On est loin de l’idéal qui a guidé la construction européenne. De quel droit ces gens-là se croient-ils autorisés à laisser tomber le français et l’allemand auprès des Chinois ? Le site de l’UE en Chine devrait au minimum être trilingue, et les partenariats devraient bénéficier à tous les pays européens et toutes leurs langues.
Il faudrait aussi transformer la chaîne Arte, anachronique car seulement bilingue, en une vraie télévision européenne qui puiserait dans les émissions de tous les pays européens.
Comme le dit l’article, l’Europe des cultures est négligée, il n’y a pas d’espace politique public, seule la monoculture anglophone semble être soutenue officiellement, notamment vis-à-vis des pays tiers. C’est un grave problème, que pourtant pratiquement tous nos médias passent sous silence.
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