Etre gauche ou de gauche ?
Militant de gauche : toutes mes condoléances. Tu as des dirigeants qui voudraient perdre sur tous les fronts qu’ils ne feraient pas autrement. Après Jospin le « pion » (selon Mitterrand), dépassé par l’extrême droite, qui a donné une majorité écrasante à Chirac, voilà qu’une lutte intestine au parti entre deux prétendantes nous donne un spectacle navrant. Même Rama Yade déplore sur canal + qu’une opposition soit si faible et nous dit que ce n’est pas bon pour la démocratie, de quoi gâcher le plaisir de son patron qui voit remonter ses sondages du fait de cette décrépitude à gauche. Quelle générosité, quel détachement, quelle abnégation chez les dirigeants socialistes ! Ils n’ont pas les actions du pétrole mais ils ont des points de vue personnels à défendre qui leur sont encore plus chers. Et c’est la guerre civile dans l’état socialiste. On a bien compris la conjuration contre Ségolène qui donne 100 voix d’avance à madame 35 heures, émule de Jospin. On ne change pas une équipe qui perd, c’est la devise du parti socialiste. Le tableau peut sembler marrant à première vue mais cette équipe politique qui prétend ramener une justice sociale prend un plaisir masochiste à se saborder et, conséquence : Nous les petits, nous les sans-grade, s’il nous restait un espoir d’être défendus dans la jungle libérale où l’argent se gagne avec l’argent et non plus avec le travail, nous voilà bien livrés à toutes les délocalisations, à toutes les misères. On vient d’annoncer un troisième mort de froid au bois de Vincennes et les éléphants qui le fréquentent ne peuvent pas plus pour eux que ceux du parti. La gauche caviar a caviardé la générosité ; elle se bat, elle nous donne un spectacle de guignols. Ceux qui ont quitté le navire à l’appel de la droite avaient peut-être déjà prévu qu’ils s’épuiseraient dans la foire d’empoigne interne. Militant de gauche, dirige-toi un peu plus à gauche où des idées neuves, pas encore galvaudées par des intérêts personnels peuvent te séduire. Il faut savoir quitter un parti quand il s’embourgeoise et a fortiori quand il tombe en ruines. C’est une grande souffrance que de perdre la foi et je ne peux m’empêcher de ressentir une certaine compassion pour tous ceux qui s’étaient donné une identité socialiste en y croyant sincèrement. Consolons-nous : même au pouvoir, le parti socialiste ne dirige pas, c’est l’argent qui mène le bal, on s’attend à ce que ça tende à continuer comme ça. Quel sale temps ! Quand notre président dit : travailler plus pour gagner plus, les vrais dirigeants entendent : spéculer plus pour gagner plus. Militant socialiste, tu n’es plus sur le bon champ de bataille, tu es sur celui des moulins à vent. C’est presque aussi dommage de mourir faute d’idées que de mourir pour des idées. Des cendres du parti, quel Phénix va surgir ? A suivre au prochain épisode.
A.C
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