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Aquilix 7 mars 2009 08:22

Article intéressant et argumenté, ayant le mérite de permettre le débat.

Concernant le risque "d’hyperprésidentialisation" que vous évoquez, je note que c’est déjà le régime de nombreuses écoles d’ingénieurs ou de commerce et qui se sont développées ces dernières années avec succès. Les lourdeurs administratives et décisionnelles des Universités sont telles qu’elles mènent à l’immobilisme.

Le mode de fonctionnement actuel de l’Université l’a amenée à rester enfermée sur elle-même, engoncée dans ses certitudes et à se couper progressivement des réalités.
Dans ce cadre, l’arrivée d’acteurs privés au sein du conseil d’administration ne pourra être que bénéfique. Le risque de main-mise du privé sur l’Université n’existe pas puisque ces acteurs resteront minoritaires au sein du CA. La justification de leur présence sera les flux financiers qu’ils voudront bien affecter à l’Université. Les acteurs privés sont prêt à financer la recherche universitaire, mais ils exigent logiquement un droit de regard sur l’usage qui est fait de leurs dons.
Ils n’ont pas vocation à décider ce qui doit être recherché ou pas, mais ils ont la liberté de soutenir financièrement la recherche dont ils espèrent un retour sur investissement. Votre appel à une indépendance totale devrait logiquement vous amener à condamner les contrats CIFFRE.

Au delà de ces divergences, il est un point qui m’interpelle dans votre article, c’est lorsque vous soutenez que la recherche fondamentale est à la source de l’innovation et que vous appelez l’histoire des sciences en tant que témoin.

L’histoire des techniques prouve le contraire :

- On a fait des machines à vapeur bien avant que Carnot ait énoncé les règles de la thermodynamique ;

- on a fait tourner des moteurs électriques bien avant que l’on ait compris la nature du courant électrique ;

- on a fait fonctionné des automates bien avant que les lois de l’automatique n’aient été énoncées ;

- et lorsque l’on regarde de près l’origine des inventions, on s’aperçoit que l’impulsion des acteurs privés a été systématiquement déterminante...exceptée en cas de guerre.
Les grands bienfaits de l’humanité que sont l’hygiénisme, le chaufage central et la découverte des antibiotiques ne sont pas les fruits de la recherche fondamentale.
Les grandes réflexions d’un Canguilhem ou d’un Darwin ne valent pas les découvertes d’un Flemming. Darwin n’a fait que donner une interprétation à des observations, la découverte de la pénicilline a sauvé des centaines de millions de personnes.

Il n’y a qu’en France que l’on a cette adoration des sciences "fondamentales", illustrant ainsi l’adage de Cauchy "Ce qui n’est pas compliqué, n’est pas sérieux.".

La véritable problématique de l’Université est qu’elle devient progressivement incapable de délivrer des formations permettant à ses étudiants de trouver des emplois. A partir de là, elle est appelée à évoluer et à se remettre en cause ou à à se rabougrir et à finir par disparaître. D’une certaine manière cela a déjà commencé. L’université d’Abelard était le 1er établissement d’enseignement supérieur en France. Les autres écoles de l’enseignement supérieur sont nées progressivement de l’incapacité de l’Université à répondre aux besoins de la société.

Bon courage pour l’avenir.












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