Franchement pas de quoi s’émouvoir : c’est de l’écume ! Si l’interlocuteur n’était pas un homme de la trempe de Mélenchon, peut-être que son parti aurait réagi ... mais là, ils ne diront rien... Quant à démissioner de ses mandats, là encore, vous exagérez : les hommes politiques sont comme tout un chacun : ils ont bien le droit de dire une connerie de temps en temps (quand c’est une connerie de ce genre : un effet sur un plateau de TV...) ! S’ils devaient tous démissioner à chaque fois qu’ils disent un truc de ce genre, il ne resterait pas beaucoup de députés ou de sénateurs )

Par ailleurs, le duel a une dimension tellement romantique, une provocation en duel c’est une menace de mort commune aux duelistes ! Ca n’est pas une menace d’assassinat ou de tabassage par des gens encagoulés... (après tout s’ils se battaient vraiment en duel, Lellouche aurait aussi une chance d’y passer !)
Un étudiant en lettres doit bien connaître toutes ces oeuvres où il est question de duel pour défendre son honneur, et non pour faire taire son interlocuteur !
Et je trouve que ça a tellement plus de classe qu’un procès en diffamation ) (je déconne)

Vous parlez de l’audace de Lellouche, mais je trouve qu’en l’occurence Mélenchon n’est pas beaucoup mieux : essayer de discréditer son interlocuteur non par des arguments qui portent mais par une accusation grave (qui si elle était avérée serait pour un député un crime de haute trahison) est tout petit ... (d’ailleurs, vous remarquerez qu’à la fin Mélenchon ne dit pas qu’il maintient l’accusation d’espionnage, mais celle d’alignement, qui elle, est juste une condamnation des opinions de Lellouche, et c’est très bien...)

D’autre part, votre comparaison avec la période Maurras - Blum est fausse : là où Maurras appelle lâchement à tuer Blum, Lellouche se propose de le faire lui-même !!

Je trouve quant à moi que ce qui fait froid dans le dos, c’est l’incapacité de ces mecs à avoir une conversation intelligible, basée sur des faits précis (et que je te balance de "l’article 5", et de "l’automaticité", etc. sans jamais prendre le temps de clarifier le propos. Sur le fond, je crois qu’il y a automaticité quand il s’agit de l’attaque du territoire national d’un membre, mais qu’il n’y a pas automaticité dans les autres cas : la guerre actuelle en Irak est menée sous égide de l’OTAN, mais l’Allemagne, qui en est un membre à part entière n’y est pas allée...)

Ces paroles vous font peut être froid dans le dos : je vous trouve bien émotif ! (moi, comme aurait dit Chirac, ça m’en touche une sans faire bouger l’autre)